La protection du fleuve Niger dont le bassin est partagé par neuf pays ouest-africains, sera au centre des préoccupations africaines lors de la Conférence internationale sur le climat (COP21) qui s’est ouvert lundi à Paris.
Ce fleuve de 4 200 Km, avec près de 1700 km au Mali et dont le bassin est partagé par neuf pays (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Guinée-Conakry, Mali, Niger, Nigeria et Tchad), est très menacé par le changement climatique, notamment l’érosion hydrique et l’ensablement, selon de récentes études. Ces facteurs pèsent sur son écoulement normal, le maintien des équilibres biologiques, les écosystèmes naturels, les habitats et l’ensemble de la vie socio-économique.
La seconde menace qui pèse sur le fleuve est la variabilité des ressources en eau dans son bassin, surtout après Mopti (centre du Mali) où, selon les études, les apports deviennent quasi insignifiants à cause du faible niveau des précipitations. La dernière menace est la pollution de ses eaux par les activités humaines (industries, teinture, agriculture…).
Au Mali, depuis 2010, les initiatives se multiplient pour la sauvegarde du précieux cours d’eau. La dernière en date est un ambitieux projet contre l’ensablement.
D’un coût de réalisation évalué à plus de 45 milliards de F CFA, sur 3 ans et sur une longueur de 200 km, il a été officiellement lancé le 19 novembre 2015.
Le projet est le fruit d’un partenariat public-privé entre la compagnie néerlandaise BigMachinery et l’Agence du bassin du fleuve Niger (ABFN). Il est également soutenu par la coopération suédoise.
Selon le directeur général de l’ABFN, Abdourahmane Oumarou Touré, ce projet s’inscrit dans le cadre des méthodes de lutte intégrée par de nouvelles pratiques visant la dépollution du fond des eaux, la stabilisation des rives, la limitation de déversement de matières polluantes (engrais agricoles et eaux domestiques usées) dans le cours principal du Niger et ses affluents.
Il propose une variante de technique qui arrache les plantes aquatiques nuisibles à la racine, nettoie également le fond des cours d’eau jusqu’à une profondeur requise.
Il est notamment prévu l’implantation d’une station d’épuration sur les collecteurs qui débouchent sur le fleuve. Une fois accomplie, cette initiative va contribuer à la régulation du régime du fleuve Niger, favorisant ainsi la réalisation efficiente des activités socio-économiques liées au fleuve, a-t-il expliqué.
En septembre dernier, le président Ibrahim Boubacar Kéita avait lancé le Programme national de sauvegarde du fleuve Niger (PNSFN) qui doit contribuer à « la réalisation et à la capitalisation » de toutes les actions visant à maintenir le fleuve Niger dans ses fonctions économique, environnementale, sociale…
L’amélioration de sa navigabilité, l’aménagement de ses bassins versants, la protection de ses berges contre les dégradations, la dépollution des lits de ses affluents et de son cours d’eau principal, la récupération et l’aménagement des berges au niveau des grandes agglomérations… sont, entre autres résultats attendus.
Le chronogramme d’exécution du PNSFN s’effectuera en deux phases, notamment 2014-2018 et 2019-2027. Le coût total de PNSFN est estimé à 1.501 milliards de FCFA (environ 2,3 milliards d’euros).
La protection et la valorisation du fleuve Niger a pour enjeux principaux la sécurisation des populations riveraines et l’amélioration des conditions d’existence des communautés des neuf pays. Ce combat sera l’une des priorités défendues par l’Afrique à la Conférence internationale sur le climat, selon des responsables locaux
via Xinhua