L’Afrique et la Chine doivent s’unir pour mettre en commun leur complémentarité, estime le président ivoirien Alassane Ouattara dans une interview liée à sa participation au sommet sino-africain à Johannesburg. « L’Afrique, avec ses ressources naturelles, la jeunesse de sa population et ses besoins de développement constitue le continent de demain. Il est donc important que la Chine et l’Afrique s’unissent afin de mettre en commun leurs complémentarités au profit de leurs croissances économiques et de l’amélioration de la qualité de vie de leurs citoyens », a noté le chef de l’Etat ivoirien.
De son avis, la Chine est une nation incontournable sur l’échiquier économique mondial.
« La Chine est une grande puissance dont le marché est convoité au niveau mondial par bon nombre d’entreprises des secteurs tant privés que publics », a relevé Alassane Ouattara, faisant état d’un renforcement des relations commerciales entre la Chine et l’Afrique au cours de ces dernières années.
Parlant du cas spécifique de la Côte d’Ivoire, il a révélé que ce pays a aussi considérablement accru ses relations avec la Chine.
« La coopération entre nos deux pays couvre divers domaines notamment, l’assistance technique, la réhabilitation et la construction de nos infrastructures économiques, la culture et l’assistance financière », a-t-il expliqué.
« Nos échanges commerciaux ont d’ailleurs considérablement augmenté au cours de ces quatre dernières années. La Chine est le 3ème fournisseur de la Côte d’Ivoire. Les exportations de la Côte d’Ivoire vers la Chine sont passées de 39 à 70 milliards de FCFA entre 2010 et 2014. Durant la même période, les importations ont augmenté de 270 à 485 milliards », a précisé M. Ouattara.
Le président ivoirien s’est par ailleurs réjoui de l’engagement de la Chine à soutenir les efforts de développement de la Côte d’Ivoire.
« Les engagements de la Chine se concrétisent sur le terrain par des chantiers importants de grands projets structurants. Nous sommes donc satisfaits de l’évolution de notre partenariat avec la Chine et de nos relations bilatérales », a-t-il commenté.
Pour Alassane Ouattara, il est question d’aller encore plus loin dans la relation entre les deux pays.
» Bien que nous soyons satisfaits de cette relation, nous pensons que nous pouvons aller encore plus loin. Dans le cadre de notre politique d’industrialisation, nous avons pour objectif d’augmenter la part de valeur ajoutée dans les exportations ivoiriennes. Nous souhaitons aussi augmenter la part des ventes de produits semi-finis et finis ivoiriens vers la Chine », a-t-il évoqué.
« Plus spécifiquement, nous avons la possibilité de développer considérablement notre industrie agro-alimentaire en faisant de la Chine un marché privilégié. Nous pourrions par exemple, vendre à la Chine, plus de produits finis à base de chocolat. Le potentiel d’échanges commerciaux est énorme et nous devons le matérialiser », a-t-il illustré.
Pour le chef de l’Etat de Côte d’Ivoire, la Chine constitue un modèle en terme de transformation de son économie afin de la rendre plus compétitive à l’échelle internationale.
« Nous avons beaucoup à apprendre du modèle de développement de la Chine et de son expertise en la matière. De plus, la transformation de notre économie pourra être accélérée si nous arrivons à augmenter de façon conséquente le volume de nos exportations de produits finis vers la Chine », a-t-il insisté.
Ouattara a ainsi plaidé pour un renforcement de la coopération sino-ivoirienne à travers un partenariat gagnant-gagnant.
Revenant sur le forum sino-africain, M. Ouattara a souhaité que la plateforme de ce forum permette de mieux coordonner les efforts de développement de l’Afrique et d’optimiser ainsi la coopération technique et financière entre la Chine et l’ensemble des pays africains.
« Nous devons utiliser cette plateforme pour mettre en place les grandes orientations et les priorités de la coopération entre la Chine et l’Afrique », a-t-il conclu