Le gouvernement du Niger a annoncé jeudi avoir déjoué une tentative de coup d’Etat, a déclaré le président nigérien Mahamadou Issoufou dans un message à la nation radiotélévisé jeudi soir à Niamey.
« Alors que toutes les institutions qui en ont la charge préparent activement les élections afin que le peuple nigérien puisse faire son arbitrage dans la transparence, une poignée d’individus qui ont la tête dans les années soixante, ont décidé de substituer leur propre arbitrage à celui du peuple souverain », a déclaré M. Issoufou dans un message à la nation, à la veille de la commémoration du 57e anniversaire de l’indépendance du Niger.
Le président Issoufou a déclaré que l’objectif de ces individus était de renverser le pouvoir « démocratiquement élu en utilisant les moyens mis à leur disposition par le peuple pour assurer sa sécurité ».
Les principaux auteurs de « cette folle aventure ont échoué et ont pu être tous identifiés et arrêtés à l’exception d’un seul, actuellement en fuite ».
De sources proches du dossier, au moins quatre officiers supérieurs des Forces armées nigériennes (FAN) auraient étét arrêtés mardi, en rapport avec cette affaire.
Parmi les militaires arrêtés figurent le général Salou Souleymane, inspecteur général des armées et de la gendarmerie et ancien chef d’Etat-major des FAN, le lieutenant Hambally qui serait en fuite, le colonel Dan Haoua, commandant de la base aérienne de Niamey et le commandant Naré, chef du bataillon d’artillerie de Tillabéry (environ une centaine de km, ouest de Niamey).
« La situation est calme et sous contrôle. L’enquête, en cours, permettra d’identifier les autres acteurs et complices éventuels de ce funeste complot contre la sureté de l’Etat », a conclu le chef d’Etat.
Cette tentative de coup d’état intervient dans un contexte sociopolitique tendu au Niger, notamment entre le gouvernement et l’opposition politique à deux mois du premier tour des élections présidentielles couplé aux législatives, prévu le 21 février 2016.
L’opposition s’est retirée du comité d’élaboration du fichier électoral qu’elle trouve non fiable, récuse la cour constitutionnelle du Niger dans sa composition actuelle et exige la recomposition de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), conditions sine qua non de sa partition aux élections prévues en 2016 au Niger