Autres Actualités – Conakryplanete.info https://conakryplanete.info Info Sans Tabou Sun, 24 Sep 2023 12:46:36 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.5.2 129076795 Déclin de la démocratie en Afrique de l’Ouest francophone : la société civile liste ses recommandations https://conakryplanete.info/2023/09/24/declin-de-la-democratie-en-afrique-de-louest-francophone-la-societe-civile-liste-ses-recommandations/ Sun, 24 Sep 2023 12:46:36 +0000 https://conakryplanete.info/?p=21522 Dernièrement, les renversements “démocratiques” et coup d’états intempestifs sont devenus monnaie courante en Afrique, plus particulièrement en Afrique de l’ouest francophone. Pour faire face à ce phénomène, le Réseau de Solidarité pour la Démocratique en Afrique de l’Ouest (WADEMOS) a organisé une conférence régionale multipartite à Abidjan, en Côte d’Ivoire, du 1er au 2 août 2023, qui s’est penchée sur la discussion du déclin démocratique et les transitions politiques en Afrique de l’Ouest francophone. À l’issue des discussions auxquelles a notamment pris part Cheikh Fall, président de AfricTivistes, plusieurs recommandations ont été dégagées pour promouvoir et sauvegarder les acquis démocratiques au bénéfice, entre autres parties prenantes, de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la société civile et les populations locales.

Avec la prise de pouvoir militaire au Niger, l’Afrique de l’ouest s’enlise dans un cycle inquiétant de “renversements démocratiques constants”. Au cours des trois dernières années, 6 coups d’État sont survenus en Afrique de l’ouest francophone: Deux au Mali en 2020 et 2021, un en Guinée en 2021, deux au Burkina Faso en 2022 et au Niger en 2023. Il faut aussi noter dans la région ouest-africaine, deux tentatives de coups en Guinée Bissau et en Gambie en 2022.

Ces coups d’Etat ont été enregistrés dans un contexte de “mépris généralisé des libertés politiques et civiles”, associé à une “aggravation de l’insécurité et à des difficultés économiques croissantes”, lit-on dans la déclaration finale de la la conférence régionale de Wademos. Des experts en démocratie et en gouvernance de la région ouest-africaine et des hauts fonctionnaires de la Commission de la CEDEAO, des acteurs pro-démocratie et experts en démocratie et gouvernance de la région, ainsi que des responsables de la CEDEAO ont pris part à la conférence.

En modérant la table ronde sur le “Déclin de la démocratie en Afrique francophone”, le président de AfricTivistes, Cheikh Fall, a interpellé les intervenants sur la décadence et la rupture de confiance envers les démocraties représentatives, l’absence des états et les sentiments d’abandon qui nourrissent les ambitions séparatistes ou les crises sécuritaires, entre autres sujets d’actualité.

Les intervenants étaient: Ibrahima Kane, juriste et conseiller spécial à Open Society Foundation et responsable du programme Union africaine avec une connaissance approfondie des dynamiques sociopolitiques en Afrique. Mathias Hounkpe, expert dans la promotion des élections et de la bonne gouvernance dans la sous-région. Augustin Loada, universitaire qui a contribué à plusieurs recherches sur la gouvernance, les dynamiques politiques et la démocratie dans la région. Aissatou Kanté, chercheure au bureau régional de l’Institute for Security Studies (ISS) qui mène d’importants travaux sur les coups d’Etat. Lassane Ouedraogo, docteur en arts et études médiatiques, enseignant et chercheur sur l’éducation aux medias, la representation et l’identite, l’islam, les groupes non étatiques et le changement social.

Cette table ronde a été une opportunité pour les intervenants de partager leurs expériences et de partager des recommandations et des pistes de solutions.

Pour les différents acteurs qui ont pris part à cette conférence multipartite, il faut prendre en compte un certain nombre de facteurs pour comprendre cette situation. Parmi ces facteurs, il y a, selon eux, le “mécontentement croissant parmi les citoyens Ouest-Africains concernant les processus et les résultats de la gouvernance démocratique, à l’encontre des attentes populaires selon lesquelles la démocratie favoriserait le bien-être économique des citoyens ordinaires”, citent-ils dans le document.

A ces facteurs favorisants s’ajoutent, poursuivent-ils, “le retour des coups d’État militaires, la manipulation des constitutions et des résultats des élections pour la prolongation des mandats, la menace d’un extrémisme violent, en particulier au Sahel, et l’émergence de forces et d’influences extérieures qui ont mis un coup d’arrêt aux premiers progrès notés en matière de démocratisation et de consolidation démocratique en Afrique de l’ouest francophone”, regrettent-ils en alertant sur cette récente “vague” qui est la “la plus alarmante” de  la dernière décennie.

Toutefois, les acteurs et experts soutiennent qu’au niveau régional, le soutien à la démocratie et à la gouvernance démocratique reste “élevé”. Cela malgré une “insatisfaction” croissante à l’égard de l’état de la gouvernance démocratique depuis la dernière décennie, notamment dans les pays francophones, notent-ils. Ils reconnaissent toutefois  les “efforts déployés par la CEDEAO pour, d’une part, renforcer la “résilience face aux principales menaces et renversements rencontrés au sein de la région”. D’autre part, les efforts visant à réviser le “Protocole régional sur la démocratie et la bonne gouvernance; en particulier en imposant des limites de mandats en Afrique de l’Ouest, et en renforçant la sécurité et la stabilité régionales, y compris les changements anticonstitutionnels de gouvernement en Afrique de l’Ouest.”

Il faut savoir que le réseau WADEMOS est un Réseau transnational de solidarité démocratique, non partisan et indépendant, dirigé par la société civile et composé de plus de trente-cinq (35) organisations de la société civile situées dans 15 pays d’Afrique de l’Ouest. L’objectif du réseau WADEMOS est de mobiliser, coordonner et exploiter le pouvoir collectif de la société civile et d’autres acteurs, ressources et opportunités pro-démocratie au sein de la région de l’Afrique de l’Ouest en vue de faire progresser, défendre et revigorer la démocratie et promouvoir les normes et réformes démocratiques dans la sous-région.

Les recommandations de la conférence d’Abidjan pour un retour de la gouvernance démocratique

Ainsi, les discussions ont permis de tabler sur une série de recommandations en vue de mettre fin au déclin démocratique à travers “des réflexions sur ses facteurs déclencheurs” et sur les “stratégies d’intervention aux processus de transition actuels en Afrique de l’Ouest Francophone”. Pour un retour de la gouvernance démocratique dans les pays de l’Afrique de l’Ouest francophone, les participants à la conférence demandent  entre autres à :

  • Faciliter un dialogue politique inclusif impliquant toutes les parties prenantes, y compris les partis politiques, la société civile, les groupes religieux, les groupes de femmes et les communautés marginalisées.
  • Fournir un soutien et une protection aux OSC qui œuvrent pour la promotion des droits de l’Homme, de la démocratie et de la bonne gouvernance. Ces organisations jouent un rôle essentiel dans la promotion de réformes démocratiques et dans la responsabilisation des gouvernements.
  • La nécessité de se libérer de l’influence coloniale persistante et d’adopter une approche plus endogène de la démocratie en Afrique de l’Ouest tout en promouvant l’éducation civique à la démocratie.
  • Les juntes militaires doivent impliquer la société civile, les partis politiques, les jeunes, les femmes et les communautés minoritaires dans le processus de transition. L’inclusion de toutes les voix renforcera la légitimité des décisions prises et créera un sentiment de responsabilité partagée pour l’avenir du pays.
  • La société civile doit être habilitée à s’engager dans une éducation persistante à la démocratie civique, en particulier à la suite de la montée croissante des discours antidémocratiques qui prennent de l’ampleur à travers l’Afrique de l’Ouest. Nous devons lancer  une campagne vigoureuse contre la désinformation actuelle ciblant la démocratie et contrer le nouveau discours qui oppose que l’autoritarisme à la démocratie est une entreprise cruciale.
  • Les OSC ne doivent pas se concentrer uniquement sur le processus et les délais de  transition. Nous devons réorienter et élargir nos interventions en vue d’englober l’ensemble du parcours de gouvernance. Ce changement stratégique est essentiel pour maintenir la pertinence, en particulier dans les cas où les putschistes accèdent à  des rôles de gouvernance.
  • Les OSC doivent s’efforcer d’exercer une pression sur l’Union africaine (UA) afin de réduire les  incohérences (chevauchements) entre l’UA et la CEDEAO en laissant le principe de  subsidiarité s’appliquer en cas de changements anticonstitutionnels. Cela implique que  la CEDEAO, en tant qu’organisme régional ayant une compréhension plus directe du  contexte et des défis en Afrique de l’Ouest, devrait se voir accorder plus d’autorité et  d’autonomie pour traiter les cas de changements anticonstitutionnels de gouvernement au sein de ses États membres.
  • Les OSC devraient envisager de former une alliance stratégique avec un plan  d’intervention bien défini et indépendant qui servira de cadre global pour guider leurs  interventions pendant les transitions.
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Guinée : le nouveau Directeur National des Télécommunications (DNT), Djakaridja Dioubaté installé dans ses fonctions https://conakryplanete.info/2023/09/13/guinee-le-nouveau-directeur-national-des-telecommunications-dnt-djakaridja-dioubate-installe-dans-ses-fonctions/ Wed, 13 Sep 2023 19:44:51 +0000 https://conakryplanete.info/?p=21481 ’inspecteur Général du ministère des postes, des télécommunications et de l’économie numérique, Fodé Fofana a installé le nouveau Directeur National des télécommunications (DNT), Djakaridja Dioubaté dans ses fonctions mardi, 12 septembre 2023.

La cérémonie s’est déroulée dans les locaux de ladite direction sise à Almamya, en présence des hauts cadres du ministère des postes, des télécommunications et de l’économie numérique.

Présidant la cérémonie, l’inspecteur Général du ministère des postes, des télécommunications et de l’économie numérique, Fodé Fofana a remercié le directeur national sortant, Ibrahima Diawara pour le service rendu à la nation, avant d’inviter l’ensemble du personnel du DNT d’accompagner le nouveau directeur dans sa mission.

Le nouveau Directeur National des Télécommunications, Djakaridja Dioubaté quant à lui, a tout d’abord exprimé sa gratitude envers le Président de la République de Guinée Son Excellence le Colonel Mamady DOUMBOUYA ainsi qu’au Ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie Numérique, Ousmane Gaoual DIALLO pour la confiance qui lui a été accordée pour diriger ce secteur crucial.

« En effet, les télécommunications sont un pilier essentiel du développement économique, social et technologique de notre nation. Dans un monde de plus en plus connecté, elles sont le moteur de l’innovation, de la croissance économique et de l’accès à l’information. Mon objectif en tant que Directeur National des Télécommunications est de faire en sorte que chaque Guinéen puisse bénéficier des avantages de cette connectivité a souligné le nouveau DNT.

Il a aussi indiqué que le monde est à un moment charnière où la technologie évolue à un rythme effréné. La 5G, l’Internet des Objets, l’intelligence artificielle, et d’autres avancées transforment notre façon de travailler, d’apprendre et de communiquer. « Je suis déterminé à faire en sorte que la Guinée reste à la pointe de ces innovations pour le bien de notre pays et de notre peuple » a exprimé le nouveau DNT.

Pour réussir dans sa mission, le nouveau DNT a sollicité une étroite collaboration avec les partenaires internationaux pour renforcer les infrastructures de télécommunication, améliorer la couverture réseau
dans les zones urbaines et régions rurales.

Enfin, le nouveau Directeur National des Télécommunications (DNT), Djakaridja Dioubaté a invité tout le personnel d’œuvrer ensemble pour réaliser la vision d’une Guinée connectée et prospère où chaque citoyen peut participer pleinement à la révolution numérique mondiale.

« Je suis ouvert à la collaboration et aux idées novatrices qui aideront notre secteur à prospérer et bâtir un avenir numérique brillant pour la République de Guinée », a-t-il conclu.

Hassane Housseïne

bcmedia.org

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Afrique. Quand coup d’Etat rime avec pas de danse, sur un tempo de manipulation https://conakryplanete.info/2023/09/04/afrique-quand-coup-detat-rime-avec-pas-de-danse-sur-un-tempo-de-manipulation/ Mon, 04 Sep 2023 12:59:25 +0000 https://conakryplanete.info/?p=21448 Les coups d’État en Afrique ont pris une tournure singulière, où les passions politiques se mêlent désormais à des mouvements de danse et autres scènes de liesse dans les rues. Il est indéniable que les auteurs de ces putschs ont le soutien d’une partie de la population, ne serait-ce qu’au sein de l’électorat qui n’a pas voté en faveur du président renversé.

Un exemple marquant est celui du CNRD en Guinée, qui a été acclamé dans les rues du fief de Cellou Dalein Diallo, principal opposant d’Alpha Condé. Certains médias n’ont pas hésité à scander : « scènes de joie en Guinée après le coup d’État » ! Sans se donner la peine de souligner que cette allégresse provenait de l’opposition d’Alpha Condé, ravie de son départ…

Un scénario similaire s’est également déroulé au Niger, où des enfants filmés en gros plan exprimaient leur enthousiasme dans des stades à moitié vides, applaudissant un coup d’État dont personne n’était convaincu quant à ses motivations.

Au Gabon, un petit groupe de militaires porte en triomphe le nouvel homme fort du pays ? L’image est présentée dans un média français comme l’expression de « la joie de la population » après le coup d’État. Ce phénomène se répète presque partout.

Il est important de noter que ce genre de raccourci, bien qu’il soit devenu une sorte de tradition politico-médiatique, a semé également la confusion chez maints spectateurs non avertis. Ces derniers pourraient penser que l’Afrique des coups d’État est en perpétuel festival de danse, tandis que les médias internationaux peinent – peut-être délibérément – à expliquer à leur public que ce ne sont pas tous les citoyens qui se joignent à ces liesses et danses. Ne dit-on pas qu’il ne faut pas confondre la foule et le peuple ?

Alors, la prochaine fois que vous entendrez parler d’un coup d’État en Afrique, préparez-vous à esquisser quelques pas. Qui sait, peut-être serez-vous le prochain à célébrer de manière totalement inattendue et rythmée.

Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com

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Dissolution du parti PASTEF : un recul démocratique de plus de 50 ans https://conakryplanete.info/2023/08/01/dissolution-du-parti-pastef-un-recul-democratique-de-plus-de-50-ans/ Tue, 01 Aug 2023 09:19:01 +0000 https://conakryplanete.info/?p=21346 La vitrine de la démocratie africaine vient de se fissurer en mille morceaux. En décidant de dissoudre le parti Pastef, le gouvernement ternit l’image du Sénégal et fait faire au pays un grand bond en arrière de plus d’un demi siècle. La dernière fois qu’un parti a été dissous au Sénégal c’était en 1961 avec la dissolution du PAI de Majmouth Diop par le président Léopold Sédar Senghor.

Alors qu’elle était considérée comme une référence en Afrique, la démocratie sénégalaise vient de faire un grand bond en arrière. Un recul démocratique de 63 ans avec la dissolution du parti Pastef par le ministre de l’Intérieur, au motif que Ousmane Sonko a appelé ses militants à des «mouvements insurrectionnels». «Soixante trois ans de retour en arrière pour la démocratie et l’État de droit. Tout a été mis en œuvre depuis deux ans pour y parvenir. La dernière fois qu’un parti a été dissous au Sénégal c’est en 1961 avec la dissolution du PAI de Majmouth Diop par Léopold Sédar Senghor», Seydi Gassama, secrétaire exécutif de la section sénégalaise d’Amnesty international.

«Un coup de poignard dans le dos de notre démocratie (…) Depuis deux ans, j’avertis sur la stratégie du pouvoir dont l’aboutissement inéluctable ne pouvait être que l’élimination du Président du Pastef et la dissolution du Pastef», affirme Mary Teuw Niane. Il rappelle que la dissolution du PAI était intervenue à la suite des troubles à Saint-Louis après les élections locales de 1961. Ancien recteur de l’Ugb, il rappelle que les militants et responsables du PAI étaient pourchassés sur tout le territoire national. «Les militants et responsables furent nombreux à être arrêtés et torturés», ajoute Mary Teuw Niane affirmant qu’il pensait que cette «époque sombre» de notre démocratie et de l’État de droit était révolue jusqu’à ce que les dirigeants, les militants et les sympathisants du Pastef subissent le même sort ces mois-ci. «La démocratie sénégalaise ne peut pas souffrir d’exception, de création d’îlots de non droit, d’actes contre-natures.  Le droit du citoyen, le droit à une justice impartiale, le droit à un traitement équitable de toutes les affaires de justice constituent un droit inaliénable du citoyen qu’il soit musulman ou chrétien, du nord ou du sud, de l’est ou de l’ouest du pays. Notre État étale au grand jour sa gestion inéquitable, tendancieuse, injuste, inappropriée des affaires concernant le Pastef et son leader», dénonce Mary Teuw Niane.

Pour sa part, l’ancienne Première ministre et candidate déclarée à la présidentielle de février 2024, affirme elle aussi que notre pays connaît un «recul démocratique sans précédent» dans notre histoire politique! «Les démocrates devront se mobiliser pour préserver nos acquis démocratiques obtenus de haute lutte à travers des générations d’hommes et de femmes engagées pour notre pays», renchérit Aminata Touré. Après l’emprisonnement d’Ousmane Sonko et la dissolution de sa formation politique, la prochaine étape sera l’imposition d’une délégation spéciale à la mairie de Ziguinchor pour le remplacer. Fondé en 2015, Pastef est probablement la plus jeune formation politique au Sénégal.

Charles Gaïky DIENE

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L’assassinat d’un membre de l’opposition secoue la RD Congo https://conakryplanete.info/2023/07/20/lassassinat-dun-membre-de-lopposition-secoue-la-rd-congo/ Thu, 20 Jul 2023 12:13:35 +0000 https://conakryplanete.info/?p=21296 Chérubin Okende a été retrouvé mort sur fond de tensions croissantes autour des élections

Jeudi matin, Chérubin Okende, un opposant politique, a été retrouvé mort dans sa voiture, tué par balles, à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo. M. Okende, 61 ans, était député et porte-parole du parti d’opposition Ensemble pour la République, connu sous le nom d’Ensemble.

Dès l’annonce de la nouvelle, les condamnations de l’assassinat exprimées par des hommes politiques, diplomates étrangersactivistes et citoyens ordinaires se sont succédées. Dans les heures qui ont suivi, le gouvernement congolais a dénoncé l’« assassinat », tandis que le bureau du président Félix Tshisekedi a indiqué sur Twitter que le président avait « appris avec consternation la disparition dans des conditions tragiques [de M. Okende] », ajoutant que les autorités avaient été chargées d’ouvrir une enquête sur cet « acte ignoble ». Le soir même, le gouvernement a annoncé l’ouverture d’une enquête et son intention d’y « associer […] des services étrangers des pays amis » afin d’en garantir la transparence, mais sans fournir plus de détails.

S’adressant aux médias, le dirigeant d’Ensemble, Moïse Katumbi, considéré comme l’un des principaux opposants de M. Tshisekedi à l’élection présidentielle prévue en décembre, a qualifié le meurtre d’ « assassinat politique » et a déclaré que M. Okende aurait été « kidnappé devant la Cour constitutionnelle » la veille.

Un cadre d’Ensemble a déclaré à Human Rights Watch que M. Okende était attendu à la Cour constitutionnelle jeudi au sujet de sa déclaration de patrimoine déposée lors de sa démission de son poste de ministre des Transports en décembre 2022. Le cadre a déclaré que M. Okende s’était rendu à la Cour mercredi pour y demander un report de séance. Il avait demandé à son agent de sécurité de remettre la demande, tandis qu’il attendait à l’extérieur dans sa voiture. Lorsque cet agent de sécurité est revenu, selon le responsable du parti, M. Okende et sa voiture avaient disparu. Les médias ont rapporté la disparition de l’ancien ministre mercredi soir.

Cet assassinat survient à un moment où la tension politique est à son comble en RD Congo, notamment en raison d’inquiétudes quant à de possibles irrégularités dans la préparation des élections. Le 30 mai, Salomon Kalonda, un proche collaborateur de Moïse Katumbi, a été arrêté puis poursuivi quelques jours plus tard pour possession illégale d’arme et atteinte à la sûreté de l’État. D’autres membres de l’opposition ont également été ciblés par les autorités.

À moins de six mois des élections générales, l’enquête sur l’assassinat de Chérubin Okende devrait être rapide, impartiale et transparente, et les auteurs de ce crime devraient être traduits en justice. Toute autre dénouement au rabais risquerait d’aggraver une situation déjà extrêmement tendue.

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Guinée : le Colonel Mamadi Doumbouya sera-t-il candidat à la prochaine élection présidentielle? https://conakryplanete.info/2023/07/15/guinee-le-colonel-mamadi-doumbouya-sera-t-il-candidat-a-la-prochaine-election-presidentielle/ Sat, 15 Jul 2023 01:01:39 +0000 https://conakryplanete.info/?p=21285 Le Colonel Doumbouya le dit en public et en privé qu’il ne sera pas candidat pour la prochaine élection présidentielle. Cependant, il existe plusieurs  signes qui viennent contredire ce discours officiel, même s’il est prématuré de les qualifier de présomption irréfragable. En voici quelques-uns !

Le renforcement de la garde prétorienne

Au mois de mars dernier, le Groupement des Forces Spéciales s’est renforcé par le recrutement de, dit-on, 144 nouveaux éléments. Cette décision est d’autant plus paradoxale que la durée restante officielle de la Transition est de 18 mois.  Quelle est alors l’utilité marginale de ces nouvelles incorporations au sein de la troupe d’élite? En tout cas, il est difficile d’imaginer que le prochain président civil, une fois en fonction,  maintienne ce régiment d’élite en l’état, tant il peut être dangereux pour lui.

En effet, depuis 2008, l’Afrique Occidentale a connu neuf coups d’Etat militaires notamment au Mali, au Burkina Faso, au Niger, en Mauritanie et en Guinée, dont la plupart ont été commis par des troupes d’élite. Dès lors, comment croire que Mamadi Doumbouya alourdit, sans arrière-pensée, un régiment qui est appelé à disparaitre ? A moins que le renforcement de sa garde prétorienne ne soit fait que pour un projet présidentiel plus prolongé.

Le vrai-faux obstacle juridique à sa candidature

Si les dispositions de l’article 46 de la Charte de la Transition interdisent, in limine litis,  au Colonel Mamadi Doumbouya de faire acte de candidature aux prochaines élections, qu’en sera-t-il dans la Constitution à venir ? La Constitution reconduira-t-elle la même interdiction ? Etant entendu que c’est sur la Charte de la Transition que le Colonel a juré de respecter, pas sur la Constitution à venir. Or, celle-ci viendra abroger la Charte, dès après son referendum d’adoption et sa promulgation. Est-il encore nécessaire de préciser que c’est sous le régime juridique de la nouvelle Constitution que la prochaine élection présidentielle sera organisée ? Dans ce cas, rien ne pourrait empêcher que le Colonel Doumbouya ne soit candidat à la prochaine élection présidentielle.

Le manque d’équité entre les acteurs politiques

La Transition, puisqu’elle aboutira inéluctablement à des élections, est censée être neutre, impartiale et équidistante entre les acteurs politiques. Force est de constater que la classe politique est divisée entre une mouvance présidentielle composée de partis politiques qui soutiennent toutes les actions du Colonel Doumbouya et une opposition radicale. Si cette situation n’est pas entretenue par le palais Mohamed V, en tout cas, rien n’est fait pour l’arrêter.

Des ennuis pour tous les adversaires sérieux

Les résultats des élections nationales des dix dernières années ont globalement donné le classement suivant : 1er le RPG arc-en-ciel, 2ème UFDG, 3ème UFR. Les candidats potentiels de ces trois partis politiques pour la prochaine élection présidentielle ont tantôt des ennuis avec la justice, ou sont en exil ( Kassory Fofana, Amadou Damaro Camara, Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré). Cabales politiques ou vrais dossiers judiciaires, cette situation  laisse un boulevard pour le Colonel pour les prochaines joutes électorales. Ces ennuis sont-ils fortuits ou s’agit-il de subterfuge pour éliminer des potentiels adversaires ?

Aucun successeur potentiel connu

La Transition en cours a la singularité que le Président de la Transition n’a pas de dauphin, en cas de vacance du pouvoir. En prélude aux élections à venir, plusieurs leaders politiques font les yeux doux au Colonel Doumbouya. On peut citer entre autres, Dr Faya Millimono, Lansana Kouyaté, Dr Ousmane Kaba, etc. Mais, aucun ne semble avoir été adoubé par le Colonel Président. Après avoir été « à la mort » pour obtenir son pouvoir, il est difficile d’imaginer que le Colonel Président cède son bien si chèrement acquis par le simple aléa des urnes. Etant entendu qu’il est tout à fait compréhensible, dans son cas, de se rassurer d’abord que son successeur soit un homme ou une femme capable d’assurer ses arrières.

Dans tous les cas, à 18 mois de la fin de la Transition, si le Colonel n’a pas encore de candidat, il est fort possible  qu’il n’en aura pas. Et s’il n’est pas candidat lui-même, c’est dire qu’il a accepté le risque de confier son avenir et celui de la Guinée à un homme au petit bonheur la chance. Ce qui est peu probable.

Toutes les infrastructures doivent être faites en 24 mois

Si Alpha Condé a utilisé le barrage Kaleta comme argument de campagne en 2015 et Souapiti en  2020, Mamadi Doumbouya cale l’inauguration de ses principaux chantiers avant la fin de la Transition. C’est ainsi que toutes les pressions sont faites pour que les premières tonnes du minerai de fer du Simandou soient exportées en 2025. De même, si les hôpitaux régionaux de Labé, Kindia, Kankan et Nzérékoré doivent s’achever en 2025, les aéroports régionaux de Kankan, Labé, Faranah et Nzérékoré doivent être construits en douze mois. L’extension et la rénovation de l’aéroport de Conakry doit durer 20 mois. Sur le plan routier,  les échangeurs de Kagbélén, de Km36, de Bambéto, le   nouveau pont de Tanènè, la nouvelle route Hamdallaye-Sonfonia doivent tous s’achever avant la fin de la Transition. Egalement, des rénovations et constructions de plusieurs  écoles dont un village numérique à Kipé  doivent, toutes,  s’achever les 15  prochains mois et  pourraient ainsi être  d’excellents arguments de campagne…

Le parti-Etat

La première force politique de la Guinée a toujours été son administration publique. A telle enseigne qu’aucun parti au pouvoir n’a jamais perdu une élection nationale. Les fonctionnaires et autres administrateurs nommés par décret ont été souvent utilisés pour battre campagne pour le Président candidat. Des foulards noués autour du cou, ils se sont toujours activés pour faire élire leur patron. Le foulard était blanc sous Sekou Touré, vert sous Lansana Conté et jaune sous Alpha Condé, mais avec chaque fois le même résultat. Avec une administration majoritairement remaniée à sa guise , le Colonel ne manquera pas, le moment venu, de fonctionnaires dévoués pour porter le foulard de la bonne couleur.

L’héritage politique de Lansana Conté

Le dernier fils du Colonel Mamadi Doumbouya porte le prénom de l’ancien président Lansana Conté. C’est peut-être une simple admiration pour un colonel qui a accédé au pouvoir par un coup d’Etat en 1984 et qui est mort 24 ans après, en dirigeant la Guinée. Les dirigeants actuels du parti politique de Lansana Conté, le Parti de l’Unité et du Progrès (P.U.P) Fodé Bangoura et Cheick Amadou Camara n’ont quasiment pas eu d’ennui judiciaire, bien qu’ils fussent respectivement Ministre Secrétaire Général à la Présidence et Ministre de l’Economie et des Finances, sous Conté. C’est peut-être parce qu’ils n’ont pas commis de faute dans leurs gestions. Un des fils de feu Lansana Conté aurait été généreusement appuyé récemment pour l’organisation de son mariage. C’était peut-être être fortuit.

En revanche, lorsque le PUP aura décidé de présenter le Colonel Mamadi Doumbouya comme son candidat à la prochaine élection présidentielle, le coup politique sera tellement sublime que personne ne croirait à une simple coïncidence.

Guineenews

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A quoi ça sert un rapport d’audit sous le CNRD ? https://conakryplanete.info/2023/06/22/a-quoi-ca-sert-un-rapport-daudit-sous-le-cnrd/ Thu, 22 Jun 2023 13:43:09 +0000 https://conakryplanete.info/?p=21210 Des spécialistes disent que le rapport de l’IGE (Inspection Générale d’Etat) – Juin 2023-, est truffé d’irrégularités. S’il y est mentionné qu’il constitue ‘‘une synthèse des constatations relatives à la gouvernance administrative et financière faites par l’IGE au cours de la période allant du 1er janvier au 31 décembre 2022’’, dans les faits cependant, il est rapporté des affaires nettement antérieures à cette période. Par ailleurs, certains dirigeants de régies mises en cause mettent déjà en doute la démarche de l’IGE qui se serait royalement passée du principe de contradiction, le b.a.-ba de tout audit- parce que c’en est un !

Une autre remarque et non la moindre est l’absence de la liste exhaustive des entités inspectées. Certaines -on ne sait trop pourquoi elles-, ont été citées et surgissent dans le rapport comme d’un chapeau de magicien.

Il est intriguant de constater que de nombreuses grosses régies comme la Douane y brille par leur absence. Les ministères, quant à eux, se présentent comme des exemples de vertu, à l’exception du ministère de la Fonction publique, qui a la gentille habitude de recruter des cadres …aux diplômes douteux !

Mais, soyons réalistes, peu importe que ce rapport soit bien fait ou mal fait, il finira inévitablement par être rangé soigneusement dans les tiroirs de l’oubli, aux côtés de nombreux autres.

Il vous souviendra que Guinee7.com avait révélé qu’entre le coup d’état du 5 septembre 2021 et la prise de fonction des conseillers du CNT, plus de 5 milliards de Francs guinéens s’étaient volatilisés. Pour justifier la somme, il a été mentionné -en plus d’autres dépenses déjà citées dans l’article de guinee7-, que près de 380 millions GNF avaient été payés à des stagiaires comme primes de transport ; plus de 250 millions payés aux contractuels ; plus d’1 milliard 500 mille comme dotation en carburant. Le seul petit problème, c’est qu’aucune liste des bénéficiaires n’a été fournie, ce qui laisse penser que ces personnes pourraient bien être fictives.

Cet audit n’a jamais été publié ou mis à la disposition de la CRIEF (Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières) par le président du CNT, Dansa Kourouma. Pourquoi ? C’est une énigme que même les meilleurs détectives auraient du mal à résoudre.

Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com

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Classement mondial de la liberté de la presse 2023: La Guinée perd une place, le Sénégal en chute libre https://conakryplanete.info/2023/05/03/classement-mondial-de-la-liberte-de-la-presse-2023-la-guinee-perd-une-place-le-senegal-en-chute-libre/ Wed, 03 May 2023 22:23:04 +0000 https://conakryplanete.info/?p=21072

La 21e édition du Classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF) révèle des évolutions majeures et parfois radicales, liées à une instabilité politique, sociale et technologique.

L’édition 2023 du Classement mondial de la liberté de la presse, qui évalue les conditions d’exercice du journalisme dans 180 pays et territoires, est publiée à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le 3 mai. Il apparaît que la situation est “très grave” dans 31 pays, “difficile” dans 42 et “problématique” dans 55, alors qu’elle est “bonne” ou “plutôt bonne” dans 52 pays. Autrement dit, les conditions d’exercice du journalisme sont mauvaises dans 7 pays sur 10 et satisfaisantes dans seulement 3 pays sur 10.

La Norvège conserve sa première place pour la 7e année consécutive. Une fois n’est pas coutume, un pays non nordique est placé en seconde position, à savoir l‘Irlande (2e ; +4), avant le Danemark (3e ; -1). Les Pays-Bas (6e), qui gagnent 22 places, retrouvent la position qu’ils occupaient en 2021, avant l’assassinat du journaliste Peter R. de Vries.

Le bas du Classement connaît également des changements. Le trio de fin est composé exclusivement de pays asiatiques : le Vietnam (178e), qui a parachevé sa chasse aux reporters et aux commentateurs indépendants ; la Chine (179e ; -4), plus grande prison pour les journalistes au monde et l’une des principales puissances exportatrices de contenus de propagande ; et, sans grande surprise, la Corée du Nord (180e).

« Le Classement mondial prouve l’existence d’une très grande volatilité des situations, avec des hausses et des baisses importantes, des changements inédits, par exemple la hausse de 18 places du Brésil et la chute de 31 places du SénégalCette instabilité est l’effet d’une agressivité accrue du pouvoir dans de nombreux pays et d’une animosité croissante envers les journalistes sur les réseaux sociaux et dans le monde physique. La volatilité est aussi le produit de la croissance de l’industrie du simulacre, qui façonne et distribue la désinformation, et donne des outils pour la fabriquer.

Christophe Deloire,
Secrétaire général de RSF

Les effets de l’industrie du simulacre

L’édition 2023 met en effet en lumière les effets fulgurants de l’industrie du simulacre dans l’écosystème numérique sur la liberté de la presse. Dans 118 pays, soit les deux tiers des pays évalués par le Classement, la majorité des répondants au questionnaire signalent une implication des acteurs politiques de leur pays dans les campagnes de désinformation massive ou de propagande; de manière régulière ou systématique. La différence s’estompe entre le vrai et le faux, le réel et l’artificiel, les faits et les artefacts, mettant en péril le droit à l’information. Les capacités de manipulation inédites sont utilisées pour fragiliser celles et ceux qui incarnent le journalisme de qualité, en même temps qu’elles affaiblissent le journalisme lui-même.

Le développement spectaculaire de l’Intelligence artificielle (IA) générative bouleverse l’univers déjà fragilisé des médias, qui avaient déjà été largement mis à mal par le Web 2.0. Le propriétaire de Twitter, Elon Musk, pousse quant à lui à l’extrême une logique arbitraire et censitaire, démontrant que les plateformes sont des sables mouvants pour le journalisme.

L’industrie de la désinformation dissémine des productions manipulatoires à grande échelle, comme l’a prouvé une enquête du consortium Forbidden Stories, un projet incubé au sein de RSF. Et voilà que l’IA digère les contenus pour régurgiter des synthèses qui font fi de la rigueur et de la fiabilité.

La cinquième version de Midjourney, une IA qui génère des images de très haute définition, alimente les réseaux sociaux en faux de plus en plus  vraisemblables et indétectables comme l’ont montré les photographies assez saisissantes de réalisme d’une arrestation musclée de Donald Trump, ou de Julian Assange dans un état végétatif, ceint d’une camisole de force, qui ont été reprises de manière virale.

Guerre de propagande

Le terrain est propice à l’expansion de la propagande de la Russie (164e), qui perd encore 9 places au Classement 2023. Tandis que Moscou a mis en place en un temps record un nouvel arsenal médiatique dédié à la propagation du discours du Kremlin dans les territoires occupés du sud de l’Ukraine, une chape de plomb s’est abattue sur les derniers médias indépendants russes, interdits, bloqués et/ou déclarés “agents de l’étranger”. Les crimes de guerre commis par la Russie en Ukraine (79e) contribuent à ce que ce pays affiche l’un des plus mauvais scores de l’indicateur sécuritaire du Classement.

Hausses et baisses

Les États-Unis (45e) perdent trois places. Les répondants américains au questionnaire du Classement apparaissent négatifs sur la situation des journalistes dans le pays (cadre légal au niveau local, violence répandue), malgré la bonne volonté de l’administration Biden. L’assassinat de deux journalistes (Jeff German du Las Vegas Review Journal en 2022, et Dylan Lyons de la chaîne Spectrum News 13 en 2023), ont eu un impact négatif sur la place du pays. De son côté, le Brésil (92e) remonte de 18 places, du fait du départ de Jair Bolsonaro, dont le mandat avait été marqué par une forte hostilité contre les journalistes, et du retour au pouvoir de Lula da Silva, porteur d’une promesse d’amélioration. En Asie, d’autres alternances politiques ont aussi permis de desserrer l’étau sur la presse et expliquent quelques belles progressions comme en Australie (27e ; +12), ou en Malaisie (73e ; +40).

La situation passe de “problématique” à “très grave” dans trois nouveaux pays : le Tadjikistan (153e ; -1), l’Inde (161e ; -11) et la Turquie (165e ; -16). En Inde,  la captation de la presse par des oligarques proches du Premier ministre Modi met le pluralisme en péril, tandis que le régime d’Erdogan a renforcé la répression des journalistes à la veille des élections du 14 mai 2023. En Iran (177e), la répression intense du mouvement social provoqué par la mort de la jeune Mahsa Amini a fait chuter les scores des indicateurs “contexte social” et “cadre légal” du Classement.

Les baisses les plus importantes de l’édition 2023 se trouvent notamment en Afrique. Modèle régional jusqu’à il y a peu, le Sénégal (104e) perd 31 places, notamment du fait des poursuites dont ont fait l’objet les journalistes Pape Alé Niang et Pape Ndiaye et de la forte dégradation des conditions sécuritaires des journalistes. Au Maghreb, la Tunisie (121e) du président Kaïs Saïed, de plus en plus autoritaire et intolérante aux critiques de la presse, dévisse de 27 places. En Amérique latine, le Pérou (110e), où les journalistes payent le prix fort de l’instabilité politique persistante en étant à la fois réprimés, agressés et décrédibilisés pour être trop proches des élites politiques,  perd 33 places. En Haïti (99e ; -29), la baisse est aussi principalement liée à la dégradation continue des conditions sécuritaires.

Le classement par régions

L’Europe est la région du monde où les conditions d’exercice du journalisme sont les plus faciles, notamment au sein de l’Union européenne. La situation sur le continent est cependant mitigée. L’Allemagne (21e), qui enregistre un nombre record de violences et d’interpellations de journalistes sur son territoire, perd 5 places. La Pologne (57e), où l’année 2022 a été relativement calme sur le plan de la liberté de la presse, progresse de 9 places et la France (24e) en gagne 2. La Grèce (107e), où des journalistes ont été surveillés par les services secrets et par un logiciel espion puissant, garde sa dernière place dans l’UE. Le score de la région est aussi largement impacté par les mauvais résultats de l’Asie centrale. Plusieurs pays de la zone, le Kirghizistan (122e ; -50), le Kazakhstan (134e ; -12), et l’Ouzbékistan (137e ; -4) chutent en raison du nombre croissant d’attaques contre les médias. Enfin, le Turkménistan (176e), où la censure et la surveillance ont encore été renforcées après l’élection du fils du président sortant, Serdar Berdimoukhamedov, en mars 2022, fait toujours partie des cinq derniers pays en matière de liberté de la presse.

Les Amériques n’affichent désormais plus aucun pays en vert. Le Costa Rica (23e ; -15) qui était le dernier pays de la zone encore avec une “bonne” situation, a changé de catégorie après avoir perdu 5 points du fait d’une diminution très importante de son score politique (-15,68 points) et se positionne désormais derrière le Canada (15e ; +4).  Le Mexique (128e), perd encore une place cette année et comptabilise le plus grand nombre de journalistes disparus au monde (28 en 20 ans). Cuba (172e), où la censure a repris de plus belle et où la presse est toujours un monopole d’État, reste comme en 2022, dernier de la zone.

Même si l’Afrique enregistre quelques hausses notables, comme celle du Botswana (65e) qui gagne 30 places, l’exercice du journalisme est globalement devenu plus difficile sur le continent où la situation est désormais qualifiée de “difficile” dans près de 40 % des pays (contre 33 % en 2022). C’est le cas notamment au Burkina Faso (58e), où des chaînes internationales ont été suspendues et des journalistes expulsés et plus généralement de la région  du Sahel, qui est en train de devenir une “zone de non-information”. Le continent a été aussi endeuillé par plusieurs assassinats de journalistes, dont celui, récemment, de Martinez Zongo au Cameroun (138e).  En Érythrée (174e), la presse reste soumise à l’arbitraire absolu du président Issaias Afeworki.

La région Asie-Pacifique abrite toujours parmi les pires régimes du monde pour les journalistes. La Birmanie (173e), deuxième prison du monde pour les journalistes depuis le coup d’État de la junte militaire, et l’Afghanistan (152e), où les conditions de travail des journalistes ne cessent de se détériorer et où les femmes journalistes ont été littéralement effacées de la vie publique, restent en queue de classement.

Dernière au classement régional, la région Maghreb – Moyen-Orient reste la plus dangereuse pour les journalistes : dans plus de la moitiée des pays de la zone, la situation est considérée comme “très grave”. Le  score très bas de certains pays comme la Syrie (175e), le Yémen (168e), ou l’Irak (167e), est dû en particulier au nombre important de journalistes disparus ou pris en otage. Malgré une hausse de la Palestine (156e) qui gagne 14 places, l’indice sécuritaire de ce pays reste très dégradé, après la mort de deux nouveaux journalistes en 2022. L’Arabie saoudite (170e) s’ancre dans la queue du Classement. Au Maghreb, l’Algérie (136e) qui a confirmé sa dérive autoritaire en poursuivant notamment le patron de presse Ihsane El Kadi, perd 2 places et reste dans la catégorie des pays où la situation de la presse est considérée comme “difficile”.

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Manif du 16 février 2023: le FNDC donne des consignes aux entreprises, employés et usagers https://conakryplanete.info/2023/02/15/manif-du-16-fevrier-2023-le-fndc-donne-des-consignes-aux-entreprises-employes-et-usagers/ Wed, 15 Feb 2023 22:47:21 +0000 https://conakryplanete.info/?p=20799 Le Comité d’Organisation de la marche pacifique et citoyenne du FNDC, lance un appel de sursaut national aux organisations de la société civile, syndicats, partis politiques, mouvements de femmes et de jeunes, organisations socioprofessionnelles, associations d’artistes, étudiants, citoyens engagés à se mobiliser et à mobiliser les populations pour imprimer un succès à la manifestation pacifique et citoyenne prévue ce jeudi 16 février 2023 dans le Grand Conakry.

Cette manifestation vise à demander au CNRD et au gouvernement de transition la libération des otages et le retour rapide à l’ordre constitutionnel conformément aux engagements pris le 5 septembre 2021 par le Président de la transition, le Colonel Mamadi Doumbouya.

Dans le souci de prévenir des éventuels risques d’affrontements liés aux menaces publiques proférées par la junte au pouvoir, le Comité :

Appelle le Peuple de Guinée à se mobiliser massivement et partout dans le Grand Conakry en vue de grandes manifestations républicaines pour exprimer son opposition totale aux tueries des militants prodémocratie, aux arrestations arbitraires des leaders du FNDC, politiques et des citoyens tout en demeurant vigilant pour ne pas céder aux éventuelles provocations et intimidations ;

Conseille vivement aux opérateurs économiques ainsi qu’aux sociétés établies sur le territoire guinéen, de s’abstenir de toute activité ce jeudi 16 février 2023 ;

Invite tous les citoyens détenteurs d’engins roulants privés ou publics à une extrême prudence en les immobilisant ;

Demande particulièrement aux compagnies minières, aux banques, usines, stations de vente de carburant et aux autres entreprises publiques et privées de suspendre toute activité durant cette journée de manifestation pour éviter tout incident dommageable ;

Appelle les ouvriers et tous les corps de métiers à observer cet appel patriotique pour éviter tout risque regrettable.

Le Comité d’Organisation remercie les institutions internationales et les organismes de défense des droits de l’homme qui ont mis en garde le chef de la junte, le colonel Mamadi Doumbouya, sur les violations graves des libertés individuelles et collectives.

Le Comité d’Organisation félicite toutes les forces vives du Pays pour le travail déjà accompli en vue de sauver la Patrie.

Il les invite à resserrer les rangs autour de notre idéal de démocratie pour encore plus de mobilisation et de détermination, jusqu’à la victoire finale.

En fonction de l’évolution de la situation, des consignes précises seront données pour une meilleure coordination de nos actions dans le Grand Conakry.

Que nul ne recule devant l’arrogance, les intimidations et la répression, armes ultimes des imposteurs, qui montreront rapidement leurs limites. C’est à ce prix seulement que nous libérerons notre Pays des clans mafieux, et empêcheront toute velléité de confiscation de notre Démocratie et de nos libertés.

Vive le retour rapide à l’ordre constitutionnel !

Ensemble, Unis et Solidaires, nous Vaincrons !

Le Comité d’Organisation

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La demande de la Chine pour les ânes d’Afrique augmente : pourquoi il faut contrôler ce commerce https://conakryplanete.info/2023/02/15/la-demande-de-la-chine-pour-les-anes-dafrique-augmente-pourquoi-il-faut-controler-ce-commerce/ Wed, 15 Feb 2023 22:37:16 +0000 https://conakryplanete.info/?p=20793 Ces dernières années, la demande de peaux d’ânes a augmenté de façon considérable en Chine, où elles sont utilisées pour fabriquer un ancien produit de santé appelé ejiao. L’Ejiao est fabriqué à partir de collagène extrait de peaux d’âne mélangé à des herbes et à d’autres ingrédients pour créer des produits médicinaux et de santé. On lui prête des propriétés qui renforcent le sang, arrêtent les saignements et améliorent la qualité des fluides vitaux et du sommeil.

L’Ejiao coûte environ 783 dollars US par kilo et le marché chinois de ce produit est passé d’environ 3,2 milliards de dollars US en 2013 à environ 7,8 milliards de dollars US en 2020. Cette récente hausse de la demande est due à plusieurs facteurs, notamment l’augmentation des revenus, la popularisation du produit par une série télévisée et le vieillissement de la population (l’âge est un facteur démographique clé de la demande). En outre, l’ejiao est parfois prescrit par des médecins et son coût peut désormais être couvert par l’assurance maladie.

La demande d’ejiao a entraîné une pénurie d’ânes en Chine et de plus en plus dans le monde. Les pays d’Afrique ont été particulièrement touchés.

L’Afrique abrite le plus grand nombre d’ânes au monde : environ deux tiers de la population mondiale estimée à 53 millions d’ânes en 2020. Il n’existe pas de chiffres exacts sur le nombre de peaux exportées vers la Chine en raison de l’augmentation du commerce illicite, mais il existe des indications. Une étude de la population d’ânes d’Afrique du Sud, par exemple, suggère qu’elle est passée de 210 000 en 1996 à environ 146 000 en 2019. Ce phénomène a été attribué à l’exportation de peaux d’ânes.

Get your news from people who know what they’re talking about.

Dans un article récent, j’ai examiné les tendances, les problèmes et les perspectives du commerce des ânes entre l’Afrique et la Chine. Mes informations proviennent d’entretiens, de la littérature et de revues de presse en anglais et en chinois.

Mes conclusions sont que l’ampleur du commerce des ânes, tant illicite que légal, constitue un défi pour de nombreux pays d’Afrique, notamment en termes d’impact sur les communautés les plus marginalisées. Outre le bien-être de l’âne, une grande partie du problème est de savoir si les ânes sont abordables localement. Les ânes ont un rôle précieux et ancien de cheval comme trait et le fait de ne plus y avoir accès crée un énorme problème pour les ménages pauvres. L’autre partie du défi est d’ordre réglementaire. Ce n’est que lorsque le commerce des peaux d’ânes sera entièrement réglementé – et que les chiffres d’exportation pourront être très limités – que ce commerce pourra fonctionner sans conséquences négatives pour les pauvres.

C’est ce qu’a également souligné une enquête récente de la Communauté d’Afrique de l’Est, qui a constaté que la région n’était pas prête pour l’abattage massif et le commerce non réglementé des ânes. Des millions de personnes vulnérables en Afrique de l’Est dépendent des ânes pour vivre et risquent d’être lésées par le commerce de la peau d’âne.

Importance des ânes

On estime que l’âne fait vivre environ 158 millions de personnes en Afrique. Dans les zones rurales, la présence d’un âne dans un foyer contribue à atténuer la pauvreté et libère les femmes et les filles des corvées ménagères.

L’âne est l’un des moyens les plus simples, les plus durables et les plus abordables pour transporter les personnes, les marchandises et les intrants et extrants agricoles de la maison à la ferme au marché et vice versa, ainsi que vers les puits d’eau et autres endroits. Même dans des environnements difficiles, les ânes peuvent parcourir de longues distances avec une charge lourde, des fluides limités et sans montrer de signes de fatigue. Ils constituent un atout durable pour les ménages.

La possession d’un âne augmente la productivité et diminue le travail pénible, par exemple en réduisant les charges que les femmes doivent autrement porter elles-mêmes. Au Ghana, par exemple, on a constaté que la possession d’un âne permettait aux adultes d’économiser environ cinq heures de travail par semaine et aux enfants dix heures par semaine. La présence d’un âne permettait également aux filles d’aller à l’école.

Les ânes peuvent également transporter de lourdes charges de bois de chauffage et d’eau. Cela signifie que les gens ont besoin de faire moins de voyages. Cela libère de la main-d’œuvre et du temps pour d’autres activités génératrices de revenus, comme ensemencer la ferme de quelqu’un pour de l’argent.

La valeur de la présence d’un âne dans le ménage est évidente. La perte d’un âne dans un ménage du Kenya rural est associée à un risque accru de pauvreté – les enfants abandonnent l’école, la sécurité de l’eau est moindre et l’économie est plus fragile. Le commerce des ânes est donc un sujet sensible.

Réponses des gouvernements

La demande croissante de la Chine pour les ânes a suscité diverses réponses de la part des gouvernements à travers l’Afrique.

La Tanzanie, par exemple, a tenté de créer une industrie et un commerce officiels des ânes. Mais, en 2022, les autorités l’ont interdit parce que l’offre légale ne pouvait pas suivre la demande. Les ânesses ne produisent généralement que quelques poulains au cours de leur vie.

Au Kenya, l’indignation publique – due en grande partie à la hausse du prix des ânes et à la diminution de l’offre – a conduit à une interdiction des exportations en février 2020. Les exportateurs d’ânes kenyans ont cependant porté leur affaire contre l’interdiction devant la Haute Cour du Kenya en juin 2020, et ont gagné.

Ailleurs, des pays comme le Botswana, le Burkina Faso, le Mali, le Niger, le Sénégal et la Tanzanie ont interdit les exportations d’ânes. D’autres, comme l’Afrique du Sud, ont interdit ou limité le commerce des ânes en exigeant la création d’abattoirs et en imposant des quotas.

Toutefois, la mise en œuvre des interdictions relatives aux ânes varie en fonction de la force de la capacité réglementaire de chaque pays – et de la facilité avec laquelle il est possible de passer les frontières en contrebande.

Dans le cas de l’Afrique du Sud, les quotas d’exportation n’ont fait que rendre le commerce clandestin. Cela conduit à davantage de vols d’ânes. Les peaux commercialisées illégalement en Afrique du Sud proviennent généralement d’ânes abattus de manière inhumaine dans la brousse ou dans des abattoirs de qualité inférieure au Lesotho. Ils sont ensuite exportés vers la Chine.

La pauvreté favorise également ce commerce, qui peut à son tour conduire à un appauvrissement supplémentaire. Les propriétaires d’ânes, qui ont besoin d’une rentrée d’argent à court terme, vont vendre leur animal. Celui-ci peut alors être abattu et commercialisé illégalement, ce qui entraîne une diminution des possibilités de revenus à moyen et long terme.

Ce qu’il faut faire

Une récente Conférence panafricaine sur les ânes a appelé à un moratoire de 15 ans à l’échelle du continent sur le commerce pour permettre à l’offre de se rétablir et à la capacité réglementaire d’être renforcée.

L’industrie du ejiao en Chine est bien organisée et dispose de ressources suffisantes. Une poignée de grandes entreprises et une province dominent le secteur en Chine, et elles sont représentées par l’Association de l’industrie de l’ejiao de Shandong.

Un commerce de peaux d’ânes entre la Chine et l’Afrique pourrait être possible si les pays africains s’organisaient, formaient des associations et établissaient un dialogue avec l’industrie du Shandong Ejiao. L’objectif serait d’élaborer des mécanismes durables, d’éviter de porter atteinte aux intérêts locaux et de contribuer à la lutte contre le commerce illicite.

Parallèlement à cela, il serait important que les organismes de protection des animaux en Chine sensibilisent le public à l’impact illicite et préjudiciable du commerce illicite des peaux d’ânes.

Pour l’instant, je pense que ce commerce est prématuré. L’industrie chinoise de l’ejiao doit se doter de meilleures normes réglementaires afin que les peaux d’ânes volées ou commercialisées illégalement ne fassent pas partie de l’industrie. Une coopération plus approfondie entre les pays africains permettrait également de préserver l’ancien rôle de l’âne dans le soutien au commerce et aux groupes les plus vulnérables et géographiquement isolés du continent.

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« Nous ne sommes pas partisans des coups d’Etat qui en appellent d’autres » dixit Cellou Dalein Diallo https://conakryplanete.info/2023/01/05/nous-ne-sommes-pas-partisans-des-coups-detat-qui-en-appellent-dautres-dixit-cellou-dalein-diallo/ Thu, 05 Jan 2023 08:52:58 +0000 https://conakryplanete.info/?p=20686 Hors du pays depuis plusieurs mois, le président de l’union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), s’est adressé à la nation à l’occasion du nouvel an. Dans son discours de plus de 16 minutes, il a parlé de la situation sociopolitique du pays.

Nous vous proposons un extrait ci-dessous.

« L’année dernière, lorsque je vous présentais mes vœux, je croyais fermement au début d’une nouvelle ère pour notre pays, celle d’un nouveau départ et l’amorce d’un pas décisif pour affronter et vaincre, ensemble, les démons de notre passé. Nous étions en effet tous animés de la volonté de saisir cette nouvelle opportunité pour écrire ensemble, dans la paix et la concorde nationale, une nouvelle page de notre histoire. C’est pourquoi nous avons tous accueilli, dans la ferveur populaire, le changement de régime intervenu le 5 septembre 2021 dans un contexte d’impasse démocratique, d’instrumentalisation de la justice et de piétinement des droits et libertés des citoyens. Ceci dit, nous ne sommes pas partisans des coups d’état qui en appellent d’autres. Nous ne sommes pas des soutiens et complices des dictatures qui ne feront le bonheur de personne, nous ne sommes pas des adeptes de la loi du plus fort qui est contraire aux règles et aux principes de la démocratie et de l’Etat de droit qui constituent nos valeurs sacrées.

Pour autant, l’UFDG et l’ANAD ne sont pas une opposition au CNRD comme voudraient le faire croire les doctrinaires de la division, les chantres de la démagogie politique et les pêcheurs en eaux troubles qui ont toujours fait dérouter les régimes guinéens de leur mission régalienne de protection des citoyens et de leurs droits et libertés. Au contraire, dès le départ, nous avons apporté un soutien ferme et assumé au CNRD et au Gouvernement de transition. Personnellement, j’ai fait, au vu et au su de tout le monde, le tour des organisations internationales pour plaider leur soutien au CNRD et pour solliciter leur assistance technique et financière au processus électoral devant conduire au retour à l’ordre constitutionnel. Nous étions alors convaincus que la justice allait être la boussole et le dialogue le moyen privilégié pour la conduite de la transition. Si aujourd’hui, la confiance est rompue et les espoirs déçus, c’est parce qu’il y a eu des actes qui suscitent la méfiance et des discours qui nourrissent la suspicion. Le harcèlement des acteurs politiques et des leaders d’opinion ainsi que la vague de poursuites engagées contre eux ne sont pas en conformité avec nos lois. Ils ne sont pas non plus inspirés par notre volonté partagée de lutter contre l’impunité ou de moraliser la vie publique. En vérité, la lutte contre la corruption et pour la promotion de la bonne gouvernance, brandies par les autorités, ne sont que des prétextes pour justifier une épuration politique dangereuse et une chasse aux sorcières imprudente qui pourraient être lourdes de conséquences pour l’unité et la stabilité du pays. »

Abdou Lory Sylla pour guinee7.com

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Arrestations tous azimuts, menaces et harcèlements: La presse ouest africaine en danger ! https://conakryplanete.info/2022/11/19/arrestations-tous-azimuts-menaces-et-harcelements-la-presse-ouest-africaine-en-danger/ Sat, 19 Nov 2022 08:28:56 +0000 https://conakryplanete.info/?p=20531 L’année 2022 est particulièrement sombre pour les journalistes ouest-africains dont les libertés ont été à plusieurs reprises menacées et restreintes.

Au Sénégal, le journaliste et Directeur de publication du site Dakar Matin, Pape Alé Niang a été arrêté le dimanche 06 novembre dernier pour divulgation d’informations non rendues publiques par l’autorité compétente de nature à nuire à la défense nationale, de recel de documents administratifs et militaires et de diffusion de fausses nouvelles de nature à jeter le discrédit sur les institutions publiques.

Au Mali, le journaliste-blogueur, Malick Konaté, est victime depuis le 31 octobre 2022 de menaces et harcèlements après la diffusion d’une enquête intitulée « Ligne Rouge” de la chaîne française BFM TV consacrée à la société militaire privée Wagner. M. Konaté, en sa qualité de journaliste reporter d’images (JRI) indépendant, a réalisé pour la chaîne des interviews sur l’association Yerewolo qui fait la promotion de relations politiques entre le Mali et la Russie. Et depuis la diffusion du documentaire de BFM TV, ce dernier fait l’objet d’une campagne de dénigrement et de haine sur les réseaux sociaux mettant sa vie ainsi que celle de sa famille en danger.

Toujours au Mali, la chaîne de télévision Joliba TV News créée en 2021 a été suspendue le mercredi 02 novembre 2022 pour deux mois par la Haute Autorité de la communication (HAC) après la diffusion d’un éditorial critique du journaliste malien Mohamed Attaher Halidou sur la gestion de la transition politique par la junte au pouvoir.

AfricTivistes rappelle que le droit à la liberté d’expression est protégé par l’article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et l’article 9 de la Charte africaine des droits de l’Homme et des Peuples. La Déclaration de Principes sur la Liberté d’Expression en Afrique de l’Union Africaine en son point treize (13) rappelle que “ la liberté d’expression ne devrait pas être restreinte pour des raisons d’ordre public ou de sécurité nationale, à moins qu’il n’existe un risque réel de menace imminente d’un intérêt légitime et un lien causal direct entre la menace et l’expression.”

Conformément aux principes de la Commission africaine des Droits de l’Homme & des Peuples de l’Union Africaine, “nul ne doit faire l’objet de sanction pour avoir livré en bonne foi des informations sur des comportements illégaux ou qui divulguent des menaces sérieuses pour la santé, la sécurité ou l’environnement sauf lorsque l’imposition de sanctions sert un intérêt légitime et est nécessaire dans une société démocratique”

AfricTivistes se désole de ce constat alarmant fait sur la situation de la liberté des journalistes et des médias en Afrique de l’ouest. Nous condamnons fermement ces tentatives de musèlement des voix des acteurs des médias qui sont des signes patents du recul démocratique dans les pays de la région.

Pour rappel, au Sénégal, un journaliste chroniqueur du nom de Pape Sané travaillant pour le groupe Walf TV, réputé très critique à l’encontre du régime de Macky Sall, dit avoir été poursuivi le 13 novembre dernier par des individus suspects à bord d’un véhicule 4X4 noir. Il soutient “avoir échappé à une tentative de meurtre”.

En République de Guinée, rien qu’en 2022, l’association “Presse Solidaire” a dénombré le 02 novembre 2022, huit (8) cas d’agressions perpétrées contre les journalistes.

En Côte d’Ivoire, le directeur de publication du journal le Panafricain, Barthelemy Tehin a été placé sous contrôle judiciaire le 5 octobre 2022 après avoir traité l’affaire d’une supposée corruption impliquant un agent des douanes. Quelques jours après, le 10 octobre, c’est le directeur de la radio Poufire Fm, Hamed Kassambara qui sera arrêté pour outrages et diffamation envers des autorités étatiques via les réseaux sociaux.

Le 19 octobre 2022 au Burkina Faso, le groupe de presse Oméga Médias informait l’opinion avoir reçu plusieurs enregistrements de menaces graves et directes à l’endroit de son personnel et d’une volonté manifeste d’incendier leurs locaux.

Au mois de juillet dernier, au Nigeria, Omoniyi Feranmi, journaliste du Premium Times Newspaper, a été arrêté dans l’État d’Ekiti, dans le sud-ouest du Nigeria, alors qu’il effectuait un reportage sur les dernières élections pour le poste de gouverneur de la région.

En Guinée Bissau, au mois de février 2022, des hommes armés ont attaqué les locaux de Capital FM, une station de radio privée, jugée très critiquée à l’égard du régime Umaro Sissoco Embalo.

Au Niger, le 3 janvier 2022, Moussa Aksar, Directeur de publication du journal l’Événement et la journaliste indépendante Samira Sabou ont été respectivement condamnés à deux mois et un mois de prison avec sursis pour avoir diffusé, en mai 2021, une enquête qui “présentait” le Niger comme un “centre nerveux” du trafic de haschich dans la région. Ils dénonçaient à travers leur production les liens étroits des trafiquants avec une partie de l’élite politique et militaire du pays.

Cette spirale de violences et de harcèlements contre les journalistes est devenue vraiment inquiétante.

AfricTivistes condamne ainsi fermement ces graves entraves à la liberté de la presse et rappelle que la liberté d’expression est un droit  humain fondamental garanti par les Constitutions dans les différents pays de la sous-région et par les textes fondamentaux internationaux et conventions ratifiées par les différents Etats de l’Afrique de l’Ouest.

AfricTivistes demande aux autorités africaines de protéger tous les acteurs de la société de l’information dans l’exercice de leur métier et les exhorte singulièrement à garantir l’intégrité physique et morale des journalistes précités afin qu’ils puissent continuer d’exercer librement leur métier sans menaces.

Nous demandons à l’Union Africaine (UA) et à la CEDEAO conformément à la Déclaration de principes sur la liberté d’expression de prendre au sérieux les menaces et d’agir pour plus de protection des journalistes.

Nous appelons les forces vives africaines et les organisations de la société civile du continent à travailler pour protéger le secteur des médias africains pour consolider la démocratie en Afrique, seul gage de paix et de stabilité dans le continent.

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La gouvernance, l’autre grand combat difficile à mener pour le colonel-Président (édito-Mognouma) https://conakryplanete.info/2022/11/14/la-gouvernance-lautre-grand-combat-difficile-a-mener-pour-le-colonel-president-edito-mognouma/ Mon, 14 Nov 2022 09:17:15 +0000 https://conakryplanete.info/?p=20511 Le Président de la transition ne se lasse pas. Il est, ces derniers temps, aux trousses de ceux qui détiennent une parcelle de responsabilité du pouvoir dans son administration.

Mamadi Doumbouya enclenche un cercle vertueux de gouvernance. Si l’intention est compréhensible et absolument salutaire, la méthode pour y parvenir est contestée à la fois par les soutiens et adversaires qui ont le sens de discernement et l’expérience de la gestion.

En fin de semaine dernière, le chef de l’Etat a de nouveau convoqué les directeurs Généraux des entreprises publiques et leurs adjoints dans le cadre d’une séance dédiée à la reddition des comptes. Le scénario de la première convocation est encore vivace dans les esprits avec de longues heures d’enfer qu’il avait fait vivre à ses invités de ce jour. Des invités qu’il avait contraint à rester éveillés toute une nuit durant.

Du bruit pour rien, commente-t-on dans l’opinion qui commence à se lasser de ces rencontres qui tendent à renvoyer à des mises en scène ou à une approche qui tâtonne.

L’homme du palais Mohamed récidive à nouveau. Mais cette-fois, c’est pour aller très loin des lambris dorés de son palais, pour se retrouver à kaleya, le camp des commandos, son unité d’origine, qui ont brusquement et brutalement interrompu, le 05 septembre 2021, le règne d’Alpha Condé , sous des prétextes qui résistent encore, hélas au temps. Cela plus d’un an après la prise du pouvoir.

Encore une fois, l’intention est irréprochable.

On sent bien chez le colonel de l’agacement et de la trahison quand il constate que les mauvaises habitudes demeurent encore. Pis, quand il constate aussi, qu’en dépit de cela, qu’il a été convaincu de nommer des cadres à la capacité de gestion surfaite . Des promus qui n’ont en réalité ni la qualité encore moins l’expérience de la gestion pour faire face au défi de sa gouvernance.

Il en résulte qu’il veut donc prendre les choses en main. S’occuper lui-même des choses et de toutes les choses, pour s’assurer qu’elles seront bien faites. S’assurer aussi que sa promesse de refondation ne sera ni un refrain creux, ni un slogan de circonstance.

Cependant la méthode inspire la terreur chez les responsables concernés. Elle est interprétée dans l’opinion comme étant l’expression la plus aboutie de la théâtralisation de la gestion.

Téléphones confisqués, cadres séquestrés. Un véritable purgatoire pour aboutir à un résultat incertain quand ce n’est pas à l’initiative des corps de contrôle auxquels ce rôle est dévolu.

Ces derniers, ceux des finances en particulier sont pourtant déployés dans les entreprises publiques, sans trop de charivari dans le but de moraliser la gestion de ces entreprises. Ce depuis quelque temps, à l’initiative du ministre des finances, Moussa Cissé, résolu à redonner à son département, jusque-là réduit à sa portion congrue de payeur, la plénitude de ses prérogatives.

Dans la foulée, le conseil des ministres aussi a annoncé l’audit de tous les contrats passés en 2022 dans le pays. Bien entendu, tous les contrats passés dans les quelques 200 EP et départements ministériels. C’est trop gros, pour croire à son efficacité.

Tout cela s’apparente à du vernis. Un colmatage pour réussir l’autre grand défi de la transition, celle qui consiste à qualifier la gestion publique et qui tient à cœur le colosse du palais qui ne semble pas être bien aidé dans ce combat. Ou qui ne semble pas être bien conseillé.

Ce qui revient du pareil au même.

In DjomaMedia

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LETTRE OUVERTE : Pour le respect de la Constitution et de la parole donnée https://conakryplanete.info/2022/10/28/lettre-ouverte-pour-le-respect-de-la-constitution-et-de-la-parole-donnee/ Fri, 28 Oct 2022 09:53:42 +0000 https://conakryplanete.info/?p=20450 À Son Excellence Monsieur Macky Sall
Président de la République du Sénégal

LETTRE OUVERTE 

Pour le respect de la Constitution et de la parole donnée

Nous, citoyens sénégalais, mouvements citoyens, organisations de la société civile, organisations politiques, vous invitons solennellement à ne pas présenter votre candidature à l’élection présidentielle de 2024, par respect pour la parole donnée et par respect pour l’interprétation claire et sans équivoque que vous n’avez cessé de donner de notre Constitution.

Vous avez prouvé votre volonté de renforcer nos acquis démocratiques en confirmant la limitation du nombre de mandats présidentiels à deux, en verrouillant notre Charte fondamentale en 2016. Nous saluons ce courage politique qui contribue à la stabilité du pays ainsi qu’à son rayonnement international.

Excellence, vous avez su tirer les leçons de votre engagement personnel dans la lutte contre le « troisième mandat » dont vous avez été le principal bénéficiaire en 2012. Nous vous rappelons vos déclarations très fortes permettant de clarifier et de lever toute ambiguïté sur le sens de « Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs », verrou constitutionnel relatif à la limitation des mandats présidentiels à deux.

Vous-même, Monsieur le Président avait dit et répété à maintes occasions, avant votre réélection en 2019 que vous n’aviez pas la possibilité de faire plus de deux mandats consécutifs, vous l’avez même clairement indiqué dans votre ouvrage, « Le Sénégal au cœur – 2019 » en précisant à la page 165 : « Et me voici de nouveau devant vous en vue de solliciter votre confiance pour un second et dernier mandat ».

Nous, citoyens sénégalais, n’avons aucun doute que cette disposition est très clairement comprise à votre niveau car, en tant que témoins de la réforme, nous savons tous qu’aussi bien dans l’esprit que dans la lettre légistique, la limitation des mandats à deux est sans équivoque et définitivement ancrée dans la loi fondamentale qui organise le mode de représentation et les mécanismes démocratiques de notre République.

Partout en Afrique, les conséquences d’un « forcing » pour les troisièmes mandats ont été particulièrement tragiques et lourdes pour les populations. C’est pourquoi, Monsieur le Président, nous, citoyens sénégalais, tenons à éviter à notre pays un scénario du chaos.

Pour nous éviter une telle catastrophe dont les conséquences pourraient être encore plus dramatiques que le bilan de 2012, nous vous invitons, Monsieur le Président à faire une déclaration ouverte pour lever toute équivoque et installer définitivement le Sénégal dans des conditions de sérénité, de paix et de stabilité durables.

Monsieur le Président, de grâce respectez la Constitution, respectez votre parole ndax « Jàmm Gën troisième mandat ».

Ont signé cette lettre ouverte :

AfrikaJom Center,

Y’en A Marre,

AfricTivistes,

LEGS Africa,

Ligue Sénégalaise de défense des Droits de l’Homme,

RADDHO,

Forum Social Sénégalais,

FRAPP France Dégage,

UDEN,

Monsieur Seydi Ababacar Sy Ndiaye,

Abdourahmane Sow,

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La police nigériane trouve 20 corps momifiés dans un sanctuaire suspect https://conakryplanete.info/2022/08/19/la-police-nigeriane-trouve-20-corps-momifies-dans-un-sanctuaire-suspect/ Fri, 19 Aug 2022 14:05:26 +0000 https://conakryplanete.info/?p=20101

La police du sud du Nigéria a arrêté trois personnes après la découverte de 20 corps momifiés près de la ville de Benin, dans l’État d’Edo.

Les cadavres ont été découverts dans un bâtiment soupçonné d’être utilisé comme un sanctuaire vaudou.

Un porte-parole de la police, Chidi Nwabuzor, confie à la BBC que les cadavres de 15 hommes, trois femmes et deux enfants ont été découverts.

On ne sait pas exactement depuis combien de temps ils étaient là.

Il ajoute que des policiers armés et des groupes d’autodéfense locaux avaient fait une descente dans le bâtiment situé à l’extérieur de la ville à la suite d’un signalement.

La police soupçonne les corps d’avoir été ramenés d’une morgue car ils portaient encore des étiquettes d’identification.

M. Nwabuzor a déclaré qu’un suspect arrêté sur les lieux où les corps ont été trouvés a dit que le propriétaire de l’endroit – qui est maintenant en fuite – était un ancien croque-mort d’un hôpital.

La découverte a choqué le pays et les habitants de la région se disent horrifiés.

Beaucoup se demandent comment les corps ont pu être cachés là sans que les voisins ne remarquent d’activités suspectes.

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Le Mali saisit l’ONU et accuse la France de fournir renseignements et armes aux terroristes https://conakryplanete.info/2022/08/17/le-mali-saisit-lonu-et-accuse-la-france-de-fournir-renseignements-et-armes-aux-terroristes/ Wed, 17 Aug 2022 11:32:08 +0000 https://conakryplanete.info/?p=20074
Le bras de fer entre le Mali et la France se poursuit à New York, au siège des Nations unies. Bamako a saisi le Conseil de sécurité de l’ONU, affirmant détenir des preuves d’un soutien de Paris aux groupes terroristes maliens.
Le Mali saisit l’ONU et accuse la France de fournir renseignements et armes aux terroristes
Le Mali a saisi le Conseil de sécurité de l’ONU, affirmant détenir des preuves d’un soutien de la France aux groupes terroristes maliens, informe JeuneAfrique.
Le ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop, a écrit le 16 août au Conseil de sécurité des Nations unies afin de réclamer une réunion d’urgence sur la situation dans son pays.
Selon les informations de Jeune Afrique, Bamako y dénonce une nouvelle fois des violations répétées de l’espace aérien du Mali par la France. Le gouvernement du président de la transition Assimi Goïta avait déjà signalé des incursions similaires en janvier et en avril dernier, tandis que Paris avait nié ces allégations. Abdoulaye Diop affirme dans son courrier disposer de preuves et être prêt à les présenter au Conseil de sécurité.
Dans la même lettre, le diplomate malien affirme aussi détenir des éléments qui indiqueraient que la France avait collecté des renseignements au Mali afin de les fournir à certains groupes terroristes. Paris a également, selon le même Abdoulaye Diop, livré des armes et des munitions à ces derniers. Là encore, Bamako assure pouvoir transmettre des éléments crédibles aux membres du Conseil de sécurité.
JA
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Afrique : Terrain de chasse des grandes puissances https://conakryplanete.info/2022/08/16/afrique-terrain-de-chasse-des-grandes-puissances/ Tue, 16 Aug 2022 21:14:55 +0000 https://conakryplanete.info/?p=20067 Dans le récit des médias occidentaux, l’Afrique est le coin maudit des famines et des guerres. Mais dans la stratégie de politique étrangère, le continent semble être la terre promise pour chacune des grandes puissances.

Un mois jour pour jour après sa récente tournée en Afrique (Cameroun, Bénin et Guinée Bissau), le président français sera de retour sur le continent. Emmanuel Macron est attendu en Algérie le 25 août prochain, officiellement sur invitation de son homologue algérien. Les deux pays comptent inaugurer une nouvelle ère dans leurs relations bilatérales, avec en toile de fond le gaz algérien dans un contexte géopolitique difficile pour les Européens notamment en matière d’énergie.

Pendant que la France et les autres pays européens se débattent dans le continent, les Etats-Unis préparent un retour en force. Le mercredi 20 juillet, le président américain a annoncé un sommet entre les Usa et l’Afrique. Un sommet prévu en décembre et qui devrait réunir les chefs d’Etats africains autour de Joe Biden, à Washington. Après Chine-Afrique, Russie-Afrique, voilà donc Etats-Unis/Afrique !

Joe Biden promet déjà ‘’des milliards de dollars’’ d’investissements américains en Afrique. Une stratégie qui vise à contrer l’influence économique chinoise dans le continent. Pourtant, si l’on en croit René Massiga Diouf docteur en sciences politiques, ce sommet n’est pas une première. Il a déjà eu lieu en 2014 déjà, sous un autre format. « Les Etats-Unis ont segmenté les centres d’intérêt : tantôt c’est économie, tantôt institutionnel, tantôt géopolitique »,  explique-t-il.

Pour lui, les Etats-Unis n’avaient pas besoin de ce type de sommet avec l’Afrique, ils privilégiaient toujours les rencontres au plus haut sommet entre autorités. C’est ainsi, souligne-t-il, qu’il y avait une forte présence sous Obama qui avait centré une partie de sa politique étrangère en Afrique. Mais Trump a eu une autre orientation. Ce qui donnait une sorte de ‘’retrait’’, même Washington opérait toujours sur les grandes questions. Aujourd’hui, c’est le  grand retour !

 
Le grand retour des États-Unis

Il faut croire que cette contre-offensive a déjà commencé. Le 20 juillet dernier, a eu lieu le 14ème sommet des affaires Etats-Unis/Afrique à Marrakech au Maroc. Il s’agit certes d’une initiative privée, mais le président de la Bad, Akiwumi Adesina, habitué de cette rencontre, a déclaré sur Africa24 n’avoir jamais vu une délégation américaine aussi importante à ce rendez-vous.

Seulement, le sommet annoncé par Biden n’est pas qu’économique, il est aussi géopolitique. Aujourd’hui, le journaliste René Massiga Diouf pense que la présence des Américains en Afrique se fera de plus en plus marquée afin de contrer l’influence de la Russie et de la Chine. Ce qui justifie l’utilisation du terme sommet Etats-Unis/Afrique. « Du point de vue sémantique, c’est important. C’est pour montrer l’ancrage des Etats-Unis dans le continent ».

Déjà, le secrétaire d’Etat américain était en tournée en Afrique à partir du 7 août 2022, seulement 8 mois après sa tournée qui l’avait mené au Sénégal, au Nigéria et au Kenya en novembre 2021. Antony Blinken s’est rendu cette fois-ci en Afrique du Sud, en Rdc et au Rwanda. À Pretoria, il était surtout question de convaincre cette puissance économique du continent, membre du Brics, à rejoindre le camp occidental. En fait, l’Afrique a plutôt gardé une position de neutralité dans ce conflit entre la Russie et l’Ukraine qui apparait plus comme une guerre froide entre Moscou et l’Occident. C’est cette posture qualifiée d’hypocrite par Emmanuel Macron qu’Antony Blinken et ses alliés et l’Europe essaient de modifier. En effet, en matière géopolitique, s’assurer le soutien des autres est important. Un pays peut ne pas représenter un intérêt purement économique, mais avoir une importance stratégique.

Aux nations unies par exemple, l’Afrique ne pèse pas lourd, mais la voix de chaque pays africain compte pour prendre certaines résolutions. D’où la guerre de position dans le continent.

Nouvelle conférence de Berlin

Or, jusqu’ici, l’Afrique comptait très peu dans la politique étrangère des Américains. Les Etats-Unis semblaient se suffire de l’influence de leurs alliés européens dans le continent. Mais depuis quelques années, le vieux continent peine à résister à la Chine et à la Russie. « Les Occidentaux sont en pertes de vitesse, il y a une opinion publique révolutionnaire qui exige la coupure du cordon ombilical avec les anciennes puissances coloniales », souligne René Massiga Diouf, Dr en science politique.

Les cas de la Centrafrique et du Mali qui ont vu le départ des Français au profit des Russes constituent des exemples patents. « La Chine et la Russie s’imposent en  Afrique, les Etats-Unis sont obligés de revenir pour les contrecarrer », ajoute le journaliste.

D’ailleurs, ce déplacement de Blinken a eu lieu quelques jours après la venue en Afrique du ministre russe des Affaires étrangères. En juillet, Sergueï Lavrov a effectué un déplacement au Congo-Brazzaville, en Égypte, en Éthiopie et en Ouganda. Ce même Lavrov est annoncé au Mali dans les jours à venir.

L’Afrique est donc plus que exposée aux appétits voraces des grandes puissances. Si elle ne définit pas sa politique et ses priorités, une nouvelle conférence de Berlin pourrait avoir lieu, avec un simple changement de forme.

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Sexe : comment faire durer une érection ? https://conakryplanete.info/2022/06/11/sexe-comment-faire-durer-une-erection/ Sat, 11 Jun 2022 11:53:06 +0000 https://conakryplanete.info/?p=19804

Parce que certain·e·s souhaiteraient profiter du plaisir un peu plus longtemps, il existe des moyens pour faire durer une érection.

Prêt·e·s pour l’entraînement intensif ? Durant un rapport sexuel, il est souhaitable d’avoir une érection de qualité et qui dure le temps que l’on souhaite. Seulement voilà, il est parfois compliqué de faire durer l’érection pendant le temps voulu. Sur le compte Instagram de l’application Kama, qui donne régulièrement des conseils en matière de plaisir et de santé sexuelle, Aaron, l’un des coachs sexuels du média, fournit quelques astuces pour s’entraîner régulièrement et avoir des érections qui durent.

Faire durer le plaisir

Avant toute chose, le média rappelle qu’il est tout à fait normal que le pénis soit plus ou moins dur et que cela fluctue, même durant le rapport sexuel. Les partenaires ne doivent pas avoir des attentes trop élevées en matière de dureté et d’endurance, auquel cas ils ou elles risquent de se mettre dans un état d’esprit de performance qui pourrait nuire au rapport et diminuer le plaisir.

⋙ A quoi sont dues les éjaculations précoces ?

Mais, pour faire durer l’érection, il existe plusieurs moyens de s’entraîner. Tout comme “vous échauffez n’importe quelle autre partie de votre corps en vous étirant”, explique Aaron, il est tout à fait possible d’échauffer le pénis. Cette technique permet d’augmenter le flux sanguin et d’améliorer son fonctionnement. Pour l’étirer, il faut l’attraper à la base, serrez légèrement, puis étirez vers le bout du pénis. Pratiqué le matin et le soir, cet étirement permettrait d’améliorer la circulation sanguine et, à terme, de faire durer les érections.

Lorsque cette technique est réalisée à deux durant les préliminaires, l’érection va venir naturellement, durablement, et permet d’établir une connexion entre les partenaires qui aura pour effet de rendre le reste du rapport plus détendu.

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«TUSIBI» : QUELLE EST CETTE NOUVELLE DROGUE EN VOGUE EN COLOMBIE ? https://conakryplanete.info/2022/05/10/tusibi-quelle-est-cette-nouvelle-drogue-en-vogue-en-colombie/ Tue, 10 May 2022 10:49:17 +0000 https://conakryplanete.info/?p=19705 Loin des laboratoires de coke du fin fond de la jungle colombienne, le «tusibi», également appelé «cocaïne rose», est surtout produit dans les appartements de Medellin, la deuxième ville du pays.

C’est la nouvelle drogue festive à la mode en Colombie. Cette poudre colorée, consommée (sniffée) dans les boîtes de nuit et clubs de musique électro, n’a aucun rapport chimique avec le stimulant à base de feuilles de coca que la Colombie exporte par milliers de tonnes.

Le «tusibi», ou «tusi», est un cocktail de plusieurs substances, principalement de la kétamine, un anesthésique utilisé sur les animaux.

«Chaque cuisinier gère ses propres proportions et il y a autant de recettes qu’il y a de cuisiniers dans le monde», explique à l’AFP un petit chimiste et trafiquant improvisé, qui prépare le mélange dans la cuisine de son appartement du centre-ville.

Sa recette à lui contient principalement de la kétamine, à laquelle il ajoute de l’ecstasy et de la mescaline, un hallucinogène.

Toutes ces substances sont facilement disponibles sur le marché noir de la drogue dans les rues de Medellin, le tout pour l’équivalent de 180 dollars (170 euros), détaille notre chimiste artisanal.

Quinze grammes de poudre rose sont finalement produits ce jour-là, qui se vendront pour environ 1.500 dollars dans la rue (environ 1.419 euros).

UN ÉTAT D’EUPHORIE

Le tusibi «génère des états d’euphorie, comme si vous étiez ivre. Cela vous rend heureux, exalté», s’enthousiasme le «cuisinier».

Dans d’autres régions de Colombie, le mélange peut comprendre des médicaments de la famille des benzodiazépines et des opioïdes, analgésiques hautement addictifs qui ont tué plus de 500.000 personnes aux Etats-Unis, explique Diana Pava, toxicologue à l’Université nationale.

Le nom de cette nouvelle drogue est une adaptation de l’anglais 2C-B, un hallucinogène synthétisé pour la première fois dans les années 1970 aux Etats-Unis et interdit dans le monde entier depuis 2001.

Confronté au quotidien aux ravages de la drogue chez ses patients, Juan Carlos Sanchez, toxicologue à Medellin, constate chez les consommateurs de «tusibi» des «épisodes psychotiques ou délirants», et évidemment un phénomène de dépendance.

L’ONG Accion Tecnica Social, qui gère un programme de dépistage des drogues dans le milieu de la nuit, a analysé 228 échantillons de «tusibi» au cours de l’année 2021. La grande majorité était un mélange de kétamine et d’ecstasy. Environ 16% contenaient des opioïdes dangereux.

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Les secrets de la longévité du couple https://conakryplanete.info/2022/05/03/les-secrets-de-la-longevite-du-couple/ Tue, 03 May 2022 00:52:24 +0000 https://conakryplanete.info/?p=19683 Ce n’est pas la qualité des rapports qui détermine si l’on reste sexuellement actif dans son couple, mais l’importance accordée au sexe par les deux partenaires, révèle une étude américaine.

À une époque où les représentations dominantes entretiennent l’idée que l’âge nuit à l’épanouissement sexuel, la réalité est beaucoup plus rassurante.

Le Dr Holly Thomas et ses collègues de l’Université de Pittsburg (États-Unis) ont en effet fait passer un test de satisfaction sexuelle (le FSFI ou Index de fonction sexuelle féminine) à 602 femmes âgées de 44 à 69 ans, puis à nouveau quatre ans plus tard. Leurs résultats montrent que deux femmes sur trois étaient déjà actives sexuellement lors de la première évaluation, et que c’est encore le cas pour 85 % d’entre elles quatre ans plus tard. «Contrairement à d’autres études, celle-ci montre que la plupart des femmes d’âge moyen actives sexuellement le restent», en dépit d’une satisfaction sexuelle toute relative, notent les auteurs de l’étude publiée le 10 février dans le JAMA Internal Medicine.

Selon cette étude, le seul véritable paramètre permettant de prédire quel couple maintiendra une activité sexuelle à mesure que les années passent est l’importance accordée au sexe par les partenaires.

C’est un lieu commun que de considérer que la sexualité est essentielle à la longévité du couple. Dans une analyse approfondie de 31 couples formés depuis 25 ans en moyenne, Sinikka Elliott et Debra Umberson, de l’université du Texas, ont confirmé en 2008 la force de cette conviction. «Dans 29 couples sur 31, au moins l’un des deux partenaires, et souvent les deux, déclare que le sexe fait intégralement partie du succès conjugal et décrit le sexe comme le baromètre de la santé de leur propre couple», écrivaient-ils alors. Mais les interviewés soulignaient aussi que «l’appétit sexuel des hommes et des femmes était différent, de telle sorte que cela pouvait conduire à des conflits ou des frustrations sexuelles».

Des rythmes souvent différents

En pratique, la plupart des couples doivent s’adapter au décalage des désirs sexuels, avec l’un des deux plus demandeur que l’autre. Et il ne s’agit pas toujours de l’homme, contrairement à une idée reçue. L’harmonie sexuelle du couple repose alors plus souvent sur la capacité du plus demandeur à gérer son désir sexuel, qu’à celle du moins demandeur à accroître le sien. Une tendance retrouvée dans l’étude d’Elliott et Umberson. Un couple au long cours ne se caractérise pas par l’absence de conflits sexuels (les Ÿ des couples en ont rencontré) mais par sa capacité à les gérer et à les surmonter.

Finalement, la maturité vis-à-vis de la sexualité, clé du bonheur sexuel, implique la bienveillance mais aussi le respect des rythmes et des désirs de l’autre. Faire preuve de bonne volonté tout en préservant son intégrité et le respect de ses limites ouvre la porte à la créativité érotique du couple. À l’inverse, courir après une hypothétique norme est le meilleur moyen de l’étouffer.

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Guinée – Démantèlement et vente des rails : qui sont ces responsables politiques cités dans le rapport d’audit ? https://conakryplanete.info/2022/02/11/guinee-demantelement-et-vente-des-rails-qui-sont-ces-responsables-politiques-cites-dans-le-rapport-daudit/ Fri, 11 Feb 2022 12:54:21 +0000 https://conakryplanete.info/?p=19384 De nombreuses personnalités publiques sont impliquées dans le démantèlement et la vente des rails Conakry-Niger. Ce sont des hommes d’affaires, des anciens ministres reconvertis en hommes politiques, des magistrats, des militaires, gendarmes, mais aussi des membres de la famille du feu Président Général Lansana Conté.

Suite au coup d’Etat du 23 décembre 2009 perpétré par le Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD) du Capitaine Moussa Dadis Camara, des audits ont été engagés dans différents secteurs. C’est le cas du secteur des Transports, notamment le chemin de fer Conakry-Niger. En mars 2010, la comité d’audit, représentée par  Oumar Ibrahima Touré (CASSSE), Cheick Camara, (IGF), Dr Ousmane Kaba, superviseur et vice-président du Comité d’audit,  a présenté son rapport.

Dans ce rapport dont Guinéenews détient copie, les auditeurs ont fouillé depuis le début de piquetage des premiers kilomètres, qui a commencé le 7 janvier 1900, jusqu’à l’arrivée du chemin de fer à Kankan (14 août 1910), puis de l’arrêt du trafic en 1996 jusqu’au démantèlement et à la vente des rails en 2007.

Selon le rapport d’audit, la Guinée a enregistré 620 morts lors des travaux de la voie ferrée et « un nombre incalculable de blessés et d’handicapés à vie ». Le dernier train à assurer la liaison Conakry-Kankan, a quitté le Nabaya le 02 mai 1995 avec cinq wagons transportant des graines de coton pour arriver à Conakry trente jours plus tard.

Le démantèlement des rails, traverses, boulons, éclisses, crapauds d’éclisses et certains ponts et leur exportation est marqué tout d’abord par le décret du Général Lansana Conté du 23 octobre 1996 portant «libéralisation de la commercialisation de la ferraille composite ».

Les enquêteurs expliquent que la ferraille composite c’est  l’ensemble des métaux ferreux et des métaux non ferreux. Les métaux ferreux et les métaux non ferreux sont constitués notamment de rails usés, essieux de trains, 22 traverses de chemins de fer, canons, vieux tracteurs, carcasses de véhicules, tôles légères, blocs de moteurs, rébus de garages et autres.»

Si, à la suite de ce décret du Président Conté, la voie ferrée Conakry-Niger a été démantelée, le comité d’audit ne pense pas que l’acte de libération de la ferraille composite avait des objectifs malsains : « Nous n’avons pas trouvé dans cette initiative présidentielle, durant nos investigations, une intention maligne cachée dans ce Décret ou une opération visant expressément la voie ferrée Conakry-Niger. »

L’Office national des chemins de fer de Guinée (ONCFG) était la structure qui gérait la voie ferrée Conakry-Niger qui relie Conakry et Kankan. Mais entre 1996 et 2000, l’ONCFG a connu une diminution drastique de son personnel. Ce qui fait que la voie ferrée, désormais sans surveillance effective, a subi les assauts des riverains de la voie, notamment dans les préfectures de Kankan, Kouroussa et Dabola. Rails et traverses étaient régulièrement, mais ponctuellement, volés et vendus au Mali voisin où des fonderies étaient demanderesse de ferrailles, explique le rapport. Malgré tout, les matériaux volés étaient remplacés chaque fois que c’est possible par l’ONCFG. La Direction générale de cette structure, mais aussi les autorités civiles, militaires ou paramilitaires étaient régulièrement alertées de ces opérations de démantèlement « criminelles ».

Des cheminots condamnés, les voleurs libérés

La haute hiérarchie militaire et la famille du Président Conté sont accusées par les auditeurs d’être responsables des opérations de démantèlement et de vente des rails et traverses. Des démarcheurs étaient recrutaient sur le long de la voie ferrée pour le démantèlement et des sociétés de transport à qui on a donné  de Laissez-passer et d’Ordres de Mission, assuraient la collecte, payaient « rubis sur ongle et évacuaient les matériaux sur Conakry » sous la protection des militaires et des gendarmes.

Mais les cheminots qui étaient sur l’axe Kindia-Mamou-Dabola, appuyés par certaines autorités préfectorales et régionales de Mamou et de Kankan, avaient pu empêcher la régularité de l’évacuation des rails et travers vers Conakry. Parfois des « saisies audacieuses étaient opérées malgré les menaces de mort proférées contre eux par les accompagnateurs en tenue. » En 2005, suite à ces saisies, les cheminots ont déposé des plaintes au niveau des services de sécurité et des tribunaux locaux.

« Contre toute attente, dans toutes ces préfectures, les voleurs sont libérés et les cheminots condamnés, après des interventions téléphoniques venues de Conakry », a fait savoir le Comité d’Audit, avant de conclure que ces jugements ont été le facteur déclenchant du démantèlement de masse de la voie ferrée dans ces zones (Kankan- Kouroussa, Dabola et Mamou), puisque les populations riveraines, qui ont pris connaissance de la libération des « voleurs », et étant sollicités par les démarcheurs, ont répondu à « la demande pressante et intéressante par une offre plus intensive. »

Pour faciliter l’évacuation de la ferraille sur Conakry, ajoute le Rapport d’audit, des Laissez-passer issus du Secrétariat général de la Présidence de la République, de la Présidence elle-même (Famille présidentielle), de l’Etat-major des Armées, d’Ordres de Mission d’Officiers supérieurs de l’Armée et d’Ordonnances judiciaires de Tribunaux étaient mises à la disposition des collecteurs et des transporteurs.

« En conséquence, du démantèlement artisanal et ponctuel effectué par la population, on est passé à l’opérationnalisation méthodique de la collecte, du transport et du stockage de la ferraille de la voie ferrée, en toute impunité et ce malgré les efforts notables de mise en garde fournis par le ministre des Transports de l’époque, M. Aliou Condé.

Le 1er avril 2005, Fodé Bangoura, Directeur du protocole d’Etat, Secrétaire général de la Présidence et ministre Secrétaire général de la Présidence à l’époque, et actuel président du PUP, a rédigé un laisser-passer sur ordre de la Présidence. Ce document concernait « uniquement les stocks saisis dans les préfectures et les mettre à la disposition de la SODEFA en relation avec la Direction générale de l’ONCFG ». Officiellement, l’argent issu de la vente de cette ferraille devrait permettre la construction de la Base de la Marine nationale à l’île de Tamara. Selon les enquêteurs, ce laissez-passer  a eu des conséquences dramatiques dans le démantèlement, le stockage et le transport des rails.

La mission d’enquête soutient, dans sa conclusion, que le laissez-passer de Fodé Bangoura « a eu des conséquences dramatiques dans le démantèlement, le stockage et le transport des rails », puisqu’il a permis de lever complètement « les scrupules des autorités préfectorales, régionale et sécuritaires dont certaines, entre 2000 et 2004, arrêtaient et saisissaient les convois, empêchant ainsi la fluidité et la tranquillité des convois. C’est ce laissez-passer, ajoutent les enquêteurs, qui a permis, en association avec d’autres laissez-passer et ordres de mission, l’accélération du processus de démantèlement et la disparition de la voie ferrée.

Pire, Fodé Bangoura aurait refusé de soutenir et d’appuyer, auprès du Général Lansana Conté, un projet de Décret soumis par le ministre des Transports de l’époque (Mars 2004-26 mars 2006) Aliou CONDÉ (actuel vice-président de l’UFDG), portant sur «l’interdiction de la vente, de l’achat et l’exportation de la ferraille » en 2005. Ce dernier aurait fourni de nombreux efforts de 2004 à 2006 pour « arrêter le processus de démantèlement, identifier et traduire en justice tous les coupables de cet ignoble phénomène, en vue de leur châtiment exemplaire».

Il est donc reproché à l’actuel président du Parti de l’Unité et du Progrès (PUP) une complicité active dans le processus de démantèlement et de vente des rails.

Le 4 janvier 2005, le Chef d’état-major de l’Armée, Kerfalla Camara a émis un ordre de mission autorisant  la société SORADEM d’Ousmane Diarra Condé de transporter la ferraille de Kamsar et de Kindia pour Conakry.

Le commandant de la Compagnie routière à l’état-major de la Gendarmerie nationale, commandant Moussa Yaradouno, et Momo Soumah, commissaire divisionnaire, Directeur de la Sécurité routière au ministère de la Sécurité, ont paraphé l’ordre de mission de l’ »Entreprise de Collecte de Ferraille » le 10 janvier 2005 remis aux agents  collecteurs de ferraille chargés du ramassage et de recherche des épaves à Conakry et à l’intérieur du pays. Cet ordre de mission était signé par le PDG de l’entreprise, Elhadj Salifou Conté « Djannanké »

Si le ministre Aliou Condé semble être au-dessus de tout soupçon de complicité, active ou passive, l’Inspecteur génération des Transports (IGT), tout comme le ministre Boubacar SOW (2007), Dominique Ibrahima Traoré, aurait une responsabilité indirecte dans l’affaire du fait de « son silence coupable sur cette opération, en temps qu’IGT, dès lors que l’opinion publique en avait fait longtemps ‘ses choux gras’ ; la non initiation officielle d’aucune enquête ni la rédaction d’un quelconque rapport officiel à sa hiérarchie pour les informer de ce qui se dit partout dans le public ni de manière responsable comme le requiert sa fonction, visité les lieux de démantèlement ».

Moussa Sampil, ministre de la Sécurité de juillet 1996 à octobre 1997 puis de décembre 2002 à mai 2005, est mis dans le lot des fonctionnaires de l’Administration qui « stigmatisent, déplorent ou insinuent la famille présidentielle, mais s’empêche de prendre des décisions de responsabilité, de rigueur et de droiture dans l’intérêt du pays. »

C’est le cas de Kiridi Bangoura, ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation à l’époque « impuissant face à des forces supérieures de destruction publiques ». Car Ousmane Conté, fils du Président de la République et Général Kerfalla Camara, Chef d’état-major de l’Armée d’alors, sont aussi accusés d’être les responsables du démantèlement et de la vente des rails.

La justice trempée…

La Justice de Paix de Dabola et le Tribunal de première instance de Kindia sont aussi cités dans ce rapport d’audit pour avoir joué un rôle dans cette affaire. Il s’agit de l’Ordonnance de vente de rails et traverses saisis n°02/JP/DLA/05 de la Justice de Paix de Dabola, datée du 20 mai 2005, ordonnant la main levée sur les saisies de la ferraille composite entreposées devant la Prison civile de Dabola ; la Réquisition n° 078 du 29 septembre 2005 du Tribunal de Première Instance signée du Procureur du Tribunal de Kindia,  Alpha Sény CAMARA, « portant main levée sur quatre (4) camions contenant rails et ferrailles » saisis à Kindia. Ces camions avaient été saisis grâce à l’unique action de Moussa Sampil qui a installé une Brigade Anti-Criminalité (BAC) à Kindia. C’est cette BAC qui avait arrêté et déféré des individus avec des véhicules chargés de rails.

Un couple mouillé jusqu’au cou…

Des contrevérités qui agacent. Alpha Ibrahima Keira, ministre des Transports 2006-2007, qui a été également ministre Secrétaire général de la Présidence, aurait caché la vérité à la mission qui l’a entendu le 18 janvier 2010. Il a, selon le rapport d’audit,  affirmé qu’à son arrivée, le démantèlement et l’exportation des rails étaient terminés, le secteur ayant été saboté par des cadres guinéens. Il aurait donc ainsi entrepris des projets pour sa relance, notamment un nouveau Tanka, mais que le ministère des Finances a fait obstacle.

Plus loin, il dit qu’il  n’a jamais signé de contrat de vente de rails, ni appuyé la requête de qui que ce soit, et certifie que son épouse, Mme KEIRA Marie Seth CAMARA n’est pas associée à qui que ce soit et que c’est par naïveté et manque de niveau qu’elle a signé le laissez-passer AGASEPT. D’ailleurs, il aurait affirmé ne pas connaitre la société AGASEPT. Tout ceci n’est que contrevérité, puisque, selon les auditeurs, « il a bel et bien vu et avalisé le contrat de AGASEPT, dont son épouse est Présidente du Conseil d’Administration, avec l’ONCFG pour l’achat des rails. Il a rompu le contrat de SAFRICOM avec l’ONCFG au profit d’AGASEPT, selon M. Alsény BARRY dans sa déposition. »  Il est donc, aux yeux du comité d’audit, un complice actif.

Mme KEIRA Marie Seth CAMARA, Présidente du Conseil d’Administration des Ets AGASEPT a écrit une lettre n°009/OA/03 le 18  novembre 2003 au ministre du Commerce, de l’Industrie et des PME relative à «la demande de collecte et d’exportation de ferraille ». Ce dernier lui a donné son accord le 3 décembre 2004. Puis, elle a signé le laissez-passer du 13 septembre 2004 dans lequel elle  prie «les autorités de la circulation routière, les barrages et les services judiciaires de bien vouloir faciliter la circulation de nos véhicules chargés de transporter les différentes qualités de rails, traverses de chemins de fer, etc. en provenance des préfectures, la durée de l’opération reste la fin des travaux».

Son mari, alors ministre des Transports, Alpha Ibrahima Keira, a également donné son accord pour la signature du contrat le 4 décembre 2006, liant AGASEPT à l’ONCFG, pour la commercialisation des rails et traverses.

Tout comme son mari, Marie Seth Camara dit aux auditeurs qu’elle ne connaît ni la société (AGASEPT), ni son agrément, mais qu’elle a été impliquée par son chauffeur. Elle affirmé n’avoir jamais été présidente du CA des Ets AGASEPT, n’avoir jamais participé ni à l’enlèvement, ni au transport, ni au stockage ni à l’exportation des rails et traverses de la voie ferrée, et n’a non plus signé aucun contrat de commercialisation. Une chose que le comité d’audit a trouvée fausse, puisque les documents et les témoignages l’ont attesté.

« Malgré ses dénégations, on peut retenir contre Mme KEIRA les charges suivantes d’auteur du démantèlement, de transporteur des rails, d’acheteur et d’exportateur des rails », conclut l’équipe d’audit supervisée par Dr Ousmane Kaba.

Des hommes d’affaires accusés

L’homme d’affaires Alseyni Barry, Président-Directeur Général de SAFRICOM a obtenu un contrat de vente des rails et traverses avec l’Office national des chemins de fer de Guinée (ONCFG) le 10 mai 2006. Lors de son entretien avec le comité d’audit, il a reconnu avoir déposé l’offre de service n° 31/115/250/SAF/2006 du 25 janvier 2006, et la signature du contrat de vente de rails et traverses du 10 mai 2006 avec l’ONCFG. Il dit avoir payé la facture n°0174/ONCFG/06, d’un montant de GNF 66 000 000 (60 tonnes), acompte de 20% d’un lot de 500 tonnes, par un chèque BICIGUI du 11 mai 2006, déposé au compte de l’ONCFG, à la SGBG, le 15 mai 2006. Il a accusé Alpha Ibrahima Keira d’avoir rompu son contrat avec l’ONCFG au profit de son épouse, Marie Seth CAMARA, jeune sœur de la seconde épouse du Général Lansana Conté, Kadiatou Seth Conté.

L’autre homme d’affaires à être mêlé de cette affaire de vente des rails, c’est Alimou Barry, Directeur général des Ets Barry et Frères (Cube Jumbo). Il n’aurait jamais répondu aux sollicitations du comité d’audit, et n’a donc pas pu être entendu.  Il avait fait une demande d’obtention d’un contrat d’achat de ferraille composite et autres ferrailles se trouvant sur la voie ferrée.

Pour le cas d’Alseyni Barry de SAFRICOM, les auditeurs le qualifient « d’homme d’affaires véreux, opportuniste », avant de l’accuser d’être « mêlé à toutes les sombres affaires commerciales et autres qui ont assombri l’économie guinéenne ces dernières décennies et prêt à toutes les compromissions pour se faire de l’argent. »

Quant à Alimou Barry des Ets Barry et Frères,  estime que malgré le fait qu’il est réputé sérieux dans le milieu des affaires, « c’est un cas tout aussi typique de l’homme d’affaires opportuniste, prêt à l’exploitation de toutes affaires réputées bonnes et réussies par ses concurrents. » Selon le comité d’audit, il pourrait bien être impliqué dans cette affaire de vente des rails.

Les auditeurs affirment la valeur estimative des matériaux de la voie ferrée est d’environ 7 millions 318 mille 605 dollars américains, valeur calculée sur la base du prix de cession des rails à SAFRICOM, soit 660 000 GNF la tonne et au taux de change d’USD 1 = GNF 5 000.

La ferraille était transporté à Dubaï (États Arabes Unis), en Inde et au Bangladesh par MAERSK LINES

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MALI-CEDEAO: Les moutons de Panurge et de…Paris (Par Babacar Justin Ndiaye) https://conakryplanete.info/2022/01/11/mali-cedeao-les-moutons-de-panurge-et-deparis-par-babacar-justin-ndiaye/ Tue, 11 Jan 2022 12:13:46 +0000 https://conakryplanete.info/?p=19148 Dans un élan communautaire – sans faiblesse ni fissure – la CEDEAO a frappé fort le Mali. Des sanctions aussi démesurées que le chronogramme provocateur du Colonel Assimi Goïta. Mais, il reste à savoir si la thérapie anti-putsch des « Docteurs » d’Accra engloutira à court terme la Junte de Bamako ou pulvérisera à moyen terme le Mali lui-même ? Autrement dit, la dose de la punition administrée par la CEDEAO n’est-elle pas plus chargée de chaos accéléré que les coups d’État à répétition des officiers de Kati ? Le futur proche y répondra.

Dans l’immédiat, passons au crible deux décisions dans la gamme de sanctions prises dans capitale du Ghana ! Les sanctions les plus en relief étant le gel des avoirs du Mali, la fermeture des frontières terrestres et aériennes, le retrait des ambassadeurs et l’activation de la Force (militaire) en attente de la CEDEAO, avec la possibilité éventuelle de pénétrer en territoire malien sur une distance de 50 kilomètres etc. Un vrai remède de cheval contre le mulet malien !

La fermeture des frontières est une mesure aux effets lents, aléatoires et variables. Le Mali est bordé ou borné par sept pays. Des frontières d’importance économiquement inégale. Avec le Niger, la frontière malienne est longue et vide sur de grandes distances. Elle n’a pas la valeur d’un vaisseau sanguin pour l’économie malienne. En outre, elle est fermée de facto par les terroristes qui y grouillent et grenouillent de façon infernale. Même chose voire pire dans la fameuse « zone des trois frontières » (Mali, Niger et Burkina) évacuée par les populations ; où la seule activité rime avec les opérations militaires.

Quant à l’Algérie, une fidèle et historique alliée du Mali, elle ne se sent point concernée par une décision de la CEDEAO. Mieux, l’Algérie grand pays pétrolier et gazier, brisera allègrement l’embargo en fournissant du carburant à l’armée malienne. Comme elle le fit pour les opérations SERVAL et BARKHANE. En effet, pour l’opérationnalité correcte de ses bases de Tessalit et de Kidal (situées à plus de 1000 kilomètres de Bamako), la France de François Hollande avait cajolé et caressé le Président Abdelaziz Bouteflika, pour obtenir le ravitaillement de ses blindés et de ses avions voraces en carburant et en kérosène.

Idem pour la Mauritanie, ex-membre de la CEDEAO, qui ne fermera pas sa frontière avec le Mali. Pour la petite histoire, le Président Ghazouani et son Ministre de la Défense, le Général Hanana Ould Sidi, sont originaires de Kiffa et de Bassiknou, deux villes des confins de l’Est mauritanien très collées au Mali.

Restent alors le Sénégal et la Côte d’Ivoire pour esquinter le Mali et/ou hâter l’affaissement de la Junte. Singulièrement le Sénégal qui a un corridor équivalent à une aorte thoracique pour l’économie malienne. Un corridor qui approvisionne le Mali et, en retour, met beaucoup d’argent dans les caisses de certaines régies financières au Sénégal. Sans oublier les camionneurs des deux pays qui vivent de ce trajet fluide et transnational. Donc des effets durs pour Bamako mais aussi des retours de flammes, des contrecoups pour Dakar. Il s’y ajoute que le gel de ses avoirs empêchera le Mali d’acheter les denrées alimentaires non frappées d’embargo et introuvables sur le marché malien. Par conséquent, la fermeture non hermétique des frontières pour certains produits, sera de facto hermétique.

Enfin, le cas le plus particulier est réellement celui de la Guinée-Conakry. Le Mali et la Guinée-Conakry n’étant pas seulement frontaliers mais physiquement imbriqués sur l’axe Bamako-Kankan. Du reste, la décision prise par la CEDEAO est au carrefour du dramatique et du drôle. N’est-ce pas illogique et comique d’épargner le putschiste Doumbouya, tout en lui assignant implicitement la mission de punir un autre putschiste de même acabit ?

Au chapitre militaire, figure l’activation de Force en attente de la CEDEAO. Une mise en état d’alerte qui ne dit pas son nom. Un casus belli aux yeux de la Junte et d’une grande partie du peuple malien qui comprennent mal une décision si mal inspirée. Pourquoi cette Force, en attente et en bordure du Mali, n’avait pas endigué, en 2013, le déferlement des djihadistes avant le débarquement des soldats français de SERVAL venus d’outre-Méditerranée ? Pourquoi la MICEMA (force ouest-africained’alors) s’est effacée devant la MINUSMA qui compte des soldats venus des lointaines Îles Fidji ? Les quinze États de la CEDEAO ne pouvaient-ils pas réussir au Mali, ce que le Rwanda a accompli au Mozambique ? On serait, aujourd’hui, sans un Colonel Goïta à Koulouba et sans des mercenaires de WAGNER à Tombouctou.

En mettant en avant la possible éventualité de pénétrer en territoire malien sur une cinquante de kilomètres, les chefs d’Etat de la CEDEAO envisagent un saut dans l’inconnu. Attention : on commence une guerre quand on veut, mais on la termine comme on peut…Et rarement au meilleur de sa forme. Même chez le vainqueur !
Au demeurant, quelles sont les armées programmées ou programmables pour le franchissement de la frontière malienne ? Le Niger et le Burkina sont sporadiquement envahis par les terroristes qu’ils ont du mal à contenir. La Guinée-Conakry n’est pas éligible à l’intervention militaire, car ce serait tout à fait malsain et totalement grotesque d’envoyer une armée de Transition (sans calendrier clair) combattre une autre armée de Transition dotée d’un chronogramme… rejeté.

Du coup, les regards se tournent vers l’armée sénégalaise qui peut avoir pour objectif sous-jacent et mission légitime, la sécurisation du Barrage de l’OMVS construit sur le site névralgique de Manantali. Un patrimoine hydro-énergétique commun aux États membres. Et une infrastructure située à plus de 50 kilomètres de la Falémé. C’est-à-dire au-delà du périmètre établi par les planificateurs militaires de la CEDEAO

Pour moult observateurs, c’est l’équation géopolitique et sécuritaire que constitue la présence des mercenaires russes de WAGNER au Mali qui fonde la punition économique, la frénésie diplomatique et le branle bas militaire de la CEDEAO. Au péché originel du coup d’Etat du Colonel Assimi Goïta s’ajoute maintenant l’alliance avec l’armée de l’ombre du Kremlin : WAGNER.

Horripilée par le braconnage audacieux de Poutine au Sahel, désarçonnée par l’exil ou l’emprisonnement de ses amis (Boubèye Maïga, Boubou Cissé et autre Tiéman Hubert Coulibaly), ébranlée par le sentiment anti-français et in fine coincée par une sensible période électorale dans l’Hexagone, la France de Macron (discrète et active à Accra) a mobilisé ses mousquetaires qui, dans ce dossier, font figure de moutons de Panurge et…de Paris.

Comme un train sur un passage à niveau peut cacher un ou deux autres, le Sommet de la CEDEAO a ainsi camouflé un conclave sur le déploiement inquiétant des mercenaires russes à proximité des berges du Fleuve Djoliba. Il a également pris en charge quelques enjeux politiques…maliens.

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GUINEE- Rébaptisation de l’aéroport est une décision souveraine et assumée (Colonel Amara à l’AVCB) https://conakryplanete.info/2022/01/04/guinee-rebaptisation-de-laeroport-est-une-decision-souveraine-et-assumee-colonel-amara-a-lavcb/ Tue, 04 Jan 2022 17:10:21 +0000 https://conakryplanete.info/?p=19124 Après avoir introduit un recours gracieux le 29 décembre 2021, l’association des victimes du camp Boiro a désormais sa réponse à propos de la rebaptisation de l’aéroport de Conakry renommé récemment par la junte militaire « Aéroport International Ahmed Sékou Touré ». Dans son courrier réponse, le Ministre Secrétaire Général de la présidence se veut clair: » la rebaptisation de l’aéroport est une décision souveraine et assumée » mentionne-t-il.

Ci-dessous copie du courrier en date du 31 décembre 2021:

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Le PM défie le chef de l’État dont il se plaint de la collaboration ! (Mognouma Cissé) https://conakryplanete.info/2021/12/18/le-pm-defie-le-chef-de-letat-dont-il-se-plaint-de-la-collaboration-mognouma-cisse/ Sat, 18 Dec 2021 11:55:58 +0000 https://conakryplanete.info/?p=19046 On l’a redouté, et c’est en fin une réalité, qui va au-delà de tout ce qu’on peut imaginer. Les relations entre le Premier Ministre et son Président sont des plus exécrables. Elles se sont bigrement étiolées cette semaine, quand le colonel-Président , qui a l’air de tout centraliser à son niveau, d’être avec dédain, le centre de gravité de toutes les actions entreprises dans le pays, a pris le contre-pied de la CEDEAO, à propos de la mise en place du CNT. C’était un véritable coup de boutoir donné à son PM, quand il va désavouer celui-ci dans un communiqué en affirmant que le CNRD ne s’est engagé à rien. C’est-à-dire que la promesse faite par le patron du palais de la colombe relativement à la mise en en place du CNT, d’ici fin décembre, est une promesse factice.

Et cette autre décision de rebaptisation de l’aéroport international de Gbéssia du nom de l’ancien Président de la République, Ahmed Sékou Touré, a été, hélas, la peccadille qui a amené le PM a défier son patron.

Ses propos rapportés dans les médias, est un ras-le-bol exprimé, une défiance avouée.

C’est à y croire que la collaboration a pris du plomb dans l’ail et que le divorce est irréversible, à moins que le chef d’État abdique et se résigne à jamais devant son PM.

Mognouma Cissé

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L’Aéroport international de Conakry-Gbessia rebaptisé « Aéroport international Ahmed Sékou Touré » https://conakryplanete.info/2021/12/16/laeroport-international-de-conakry-gbessia-rebaptise-aeroport-international-ahmed-sekou-toure/ Thu, 16 Dec 2021 23:47:41 +0000 https://conakryplanete.info/?p=19034 L’Aéroport international de Conakry-Gbessia change officiellement de nom. C’est un acte du pouvoir central qui en a décidé à travers un décret lu à la télévision nationale ce jeudi 16 décembre 2021.

L’Aéroport international Ahmed Sékou Touré. C’est la nouvelle dénomination de cet édifice voulue par les actuelles autorités du pays. Une décision qui intervient quelques jours seulement après la restitution des Cases de Bellevue à la famille du premier président de la République de Guinée, Sekou Touré.

Le décret engagé le ministre des Infrastructures et des Transports et son homologue des Affaires étrangères, de la Coopération internationale, de l’Intégration africaine et des Guinéens de l’étranger, chacun en ce qui le concerne, à l’application du présent acte présidentiel.

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« Frances Haugen » La lanceuse d’alerte qui fait trembler Facebook https://conakryplanete.info/2021/10/04/frances-haugen-la-lanceuse-dalerte-qui-fait-trembler-facebook/ Mon, 04 Oct 2021 18:09:19 +0000 https://conakryplanete.info/?p=18743 Frances Haugen, ou le nom qui fait trembler le réseau social de Mark Zuckerberg. Il y a aussi un visage : la lanceuse d’alerte s’est montrée publiquement pour la première fois dimanche. Ancienne ingénieure chef de produit chez Facebook, elle a accusé le groupe de « (choisir) le profit plutôt que la sûreté » de ses utilisateurs, dans un entretien diffusé par la chaîne CBS.

Cette trentenaire, à l’origine de la fuite de documents internes de Facebook qui ont alarmé le public et des élus américains, doit être auditionnée mardi par la commission au Commerce du Sénat américain. Dimanche, le sénateur démocrate Richard Blumenthal, membre de la commission, a rendu hommage au courage de la lanceuse d’alerte.

Effets d’Instagram sur les enfants

Avant son départ de l’entreprise, en mai, Frances Haugen avait emporté avec elle de nombreux documents issus de recherches internes à l’entreprise et confiés notamment au Wall Street Journal. Dans un article publié mi-septembre, le quotidien a révélé, sur la base de ces informations, que l’entreprise effectuait des recherches sur son réseau social Instagram depuis trois ans pour en déterminer les effets sur les adolescents. La lanceuse d’alerte espère aujourd’hui que les révélations permettront de mettre en place un meilleur système.

Les études ont notamment montré que 32% des adolescentes estimaient que l’utilisation d’Instagram leur avait donné une image plus négative de leur corps lorsqu’elles n’en étaient déjà pas satisfaites. Plus tôt dimanche, le vice-président du groupe Nick Clegg avait accordé un entretien à la chaîne CNN et tenté de limiter les possibles dégâts qu’allait causer l’interview de la lanceuse d’alerte. « Nos recherches ou celles de n’importe qui d’autre ne corroborent tout simplement pas le fait qu’Instagram soit mauvais ou toxique pour tous les adolescents », avait déclaré l’ancien vice-Premier ministre britannique.

« Je ne trouve pas surprenant, de façon intuitive, que si vous ne vous sentez déjà pas bien dans votre peau, aller sur les réseaux sociaux puisse vous faire vous sentir encore un peu moins bien », avait ajouté Nick Clegg.

Sous pression, l’entreprise californienne a annoncé fin septembre suspendre le développement d’une version d’Instagram pour les moins de 13 ans, mais elle n’y a pas renoncé. « Les enfants ont des téléphones de plus en plus jeunes, mentant sur leur âge et téléchargeant des applications destinées aux 13 ans ou plus », a rappelé lundi dernier le responsable d’Instagram, Adam Mosseri, sur le blog du réseau social. Autant leur proposer une version « conçue pour eux (…) plutôt que de compter sur la capacité d’une application à vérifier l’âge d’enfants trop jeunes pour avoir une pièce d’identité », ajoute-t-il.

Passée par Hinge, Yelp, Pinterest

Frances Haugen a rejoint Facebook en 2019 et été assigné, à sa demande, au département « intégrité civique » (Civic Integrity), qui s’intéressait aux risques que pouvaient poser certains utilisateurs ou certains contenus pour le bon déroulement d’élections.

Avant le scrutin présidentiel américain de novembre 2020, Facebook avait modifié ses algorithmes pour réduire la diffusion de fausses informations. Mais selon la lanceuse d’alerte, « dès que l’élection a été terminée », le groupe les a reconfigurés comme avant, « pour donner la priorité à la croissance plutôt qu’à la sûreté », a-t-elle soutenu dans son entretien à l’émission « 60 Minutes », sur CBS.

« Il y avait des conflits d’intérêts entre ce qui était bon pour le public, et ce qui était bon pour Facebook », a insisté Frances Haugen, et le groupe, « une occasion après l’autre, choisissait de privilégier ses intérêts, c’est-à-dire faire plus d’argent ».

« J’ai vu pas mal de réseaux sociaux, et la situation chez Facebook était sensiblement pire que ce tout ce que j’avais pu voir avant », a dit l’ingénieure, passée par le site de rencontres Hinge, mais aussi Yelp (évaluation de commerces par les internautes) ou Pinterest.

Facebook aurait-il contribué à l’invasion du Capitole le 6 janvier ?

Pour Frances Haugen, c’est à la suite du retour aux anciens algorithmes que de nombreux utilisateurs de Facebook se sont servis de la plateforme pour se mobiliser en vue des événements du 6 janvier, qui ont mené à l’intrusion au Capitole.

La responsabilité « de l’insurrection » sur le siège du Congrès « incombe aux personnes qui ont infligé les violences et à ceux qui les ont encouragées, dont le président (Donald) Trump », a rétorqué Nick Clegg. Le vice-président de la plateforme a jugé « trop facile de chercher une explication technologique à la polarisation politique aux Etats-Unis ».

Il a toutefois reconnu que Facebook devait essayer de « comprendre comment (il) contribue aux contenus négatifs et extrême, aux discours haineux et à la désinformation ». « Personne chez Facebook n’est malveillant », a estimé la lanceuse d’alerte. « Mais les intérêts ne sont pas alignés. »

Pour elle, Mark Zuckerberg, co-fondateur et PDG de Facebook, n’a jamais cherché à faire de Facebook une plateforme haineuse, « mais il a permis que des choix soient faits », favorisant la diffusion de contenus haineux. « Les actions de Facebook montrent clairement qu’il ne se réformera pas seul », a réagi le sénateur Blumenthal dans un communiqué. « Nous devons envisager une régulation plus stricte. »

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Musique : 20 artistes pour chanter la paix en Guinée https://conakryplanete.info/2021/10/02/musique-20-artistes-pour-chanter-la-paix-en-guinee/ Sat, 02 Oct 2021 20:50:59 +0000 https://conakryplanete.info/?p=18738 Le 2 octobre 1958, la République de Guinée accédait à sa souveraineté nationale. Ce samedi 2 octobre 2021, jour anniversaire qui marque l’an 63 de l’indépendance nationale, une vingtaine d’artistes et de groupes ont sorti un single pour apposer leur empreinte à la commémoration.

Ce sont : Sékouba Kandia Kouyaté, Kandia Kora, Banlieuz’Art, Singleton, Levi Bobo, Soul Bang’s, Manamba Kanté, Sékouba Bambino, Djanii Alfa, Binta Laly, One Time, Steeve One Locks, Lama Sidibé, Degg J Force 3, Mousto Camara, Tche On The Beat, Alifa, Seyni Malomou, Bébé Baya, MC Fresh, Petit Kandia, Instinct Killers, Alphadio Dara, Antoine Flingo, Mamadou Thug, Tams Kartel King Alasko, Gwada Maga et Banfaly Fayamane.

S’intitulant « Notre Guinée, ladite chanson dure 8 minutes 17′ et prône la paix entre les différents groupements ethniques qui peuplent la Guinée.

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28 septembre une date historique non seulement pour Conakry, mais aussi pour toute l’Afrique https://conakryplanete.info/2021/09/28/28-septembre-une-date-historique-non-seulement-pour-conakry-mais-aussi-pour-toute-lafrique/ Tue, 28 Sep 2021 10:20:37 +0000 https://conakryplanete.info/?p=18723 Le 28 septembre 1958 -sous la direction du grand syndicaliste Ahmed Sékou Touré- la Guinée a voté NON au référendum gaulliste, devenant ainsi la première colonie subsaharienne à rompre avec la métropole. La Guinée, moins d’une semaine après, accède à l’indépendance le 2 octobre .

Ce refus d’il y a 63 ans constitue un moment fondateur pour la République de Guinée, puisqu’il a permis aux Guinéens de devenir la première colonie africaine française à recouvrer son indépendance dès 1958.

C’est ce qui fait du 28 septembre une date historique non seulement pour Conakry, mais aussi pour toute l’Afrique : deux ans avant, les Guinéens ont ouvert ce jour-là la voie aux indépendances en Afrique noire francophone.

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L’avant-projet de la charte de la transition en Guinée : Le CNRD tranche ! https://conakryplanete.info/2021/09/13/lavant-projet-de-la-charte-de-la-transition-en-guinee-le-cnrd-tranche/ Mon, 13 Sep 2021 09:49:32 +0000 https://conakryplanete.info/?p=18668 Etrange pays comme la Guinée. Dans la foulée du coup de tonnerre de la chute d’Alpha Condé, le 5 septembre dernier, des mercenaires dévoués n’ont guère perdu du temps, avec comme seul agenda, entrer dans l’esprit de la junte et gagner des marchés sous de fallacieux prétextes. Le CNRD qui a déménagé son siège à la Primature est actuellement infiltré par des liaisons dangereuses tant nationales qu’internationales dans le seul but de le distraire de sa mission de mettre le pays sur les rails.

Dans la nuit du lundi au mardi 8 septembre dernier, de grands noms de la presse sénégalaise ont reçu un document estampillé Charte-Transition-Guinee-Dr-Diallo. Apparemment, il s’agit d’une réactualisation de travaux de recherche de la thèse de doctorat en sciences politiques du Dr Cheikh Omar Diallo de nationalité sénégalaise (?) ou burkinabé (?).

Le plus étrange, dès le mercredi 8 septembre 2021, ce document a fait la Une de certains médias de Conakry et de la presse en ligne dakaroise.  « Soit c’est un montage grossier de l’auteur ou la presse en ligne au Sénégal et en Guinée a manqué de rigueur. Mais le résultat est là : les gens font l’amalgame comme si Dr Diallo a été mandaté par les nouvelles autorités guinéennes en l’occurrence le conseil national pour le redressement et le développement (CNRD », a fustigé anonymement un grand journaliste dakarois à Guineenews©.

Outre sa large diffusion dans la presse, le document a été largement partagé sur les réseaux sociaux. Et avec l’art complaisant du transfert automatique, ce draft de l’ancien journaliste des quotidiens dakarois, Le Matin et Le Soleil, a fini par être présenté comme un « document officiel » des nouvelles autorités de Conakry.

Un autre journaliste sénégalais a confirmé l’avoir reçu sans vouloir le partager. « Car je me demande quel est le but recherché », a-t-il fait valoir.

D’après ses détracteurs, jamais à court d’imagination pour préserver le doute, ou juste faire du forcing, le principal intéressé a feint ensuite de s’étonner sur la tournure prise par cette histoire.

Joint au téléphone par Guineenews© dans la soirée de ce dimanche 12 septembre 2021,  Dr Diallo, auteur de cette proposition et affichant une certaine sérénité a affirmé « n’être mandaté par aucune autorité fut-elle le CNRD pour faire cet avant-projet ».

« Je n’ai reçu aucun mandat des nouvelles autorités de la Guinée pour proposer une charte pour la tradition. Je suis un expert en transition et je trouvais louable de faire un avant-projet pour aider le pays à aller de l’avant puisque moi-même je suis originaire de la Guinée, précisément de Labé…Après tout, c’est un avant-projet. Il y aura les phases de projet et d’adoption », a affirmé le Dr Diallo. Mais, si l’auteur dit n’avoir pas été mandaté par le CNRD, alors pourquoi le titre dudit document mentionne carrément la « charte de la transition de la République de Guinée » et non celle du Mali ou du Tchad ? Curieux ! Mais le consultant international est toujours à la recherche des opportunités, c’est donc classique de faire toujours des offres de service, ironise-t-il. Ceci expliquant cela !

À la question de savoir s’il a déjà travaillé avec l’administration publique guinéenne, le « transitologue » dit n’avoir eu ni de marché ni travaillé  en Guinée.

Du côté de l’entourage du président du CNRD, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, on préfère « ne pas (trop) s’y attarder ».

D’ailleurs, un officier supérieur très influent et respecté au sein de la junte militaire a déclaré à Guinéenews© que « c’est loin d’être un document commandité par le CNRD même si ça contient quelques idées intéressantes ».

L’urgence, c’est donc de rassurer la communauté internationale et l’organisation de « concertations nationales avec toutes les forces vives »« Or, si ces concertations n’ont pu être organisées encore, comment dans ces conditions justifier l’élaboration, même à titre de draft, d’une charte de la transition qui se doit d’être le résumé des conclusions de ces concertations », s’interroge cet officier supérieur de l’armée guinéenne.

« La position des nouvelles autorités guinéennes, est de proposer une charte rédigée par des experts guinéens », nous dit-on du côté du CNRD, précisant tout de même qu’on pourrait faire appel à l’expertise internationale si c’est nécessaire.

Au final, le peuple de Guinée est le seul garant des intérêts guinéens et c’est au CNRD de démontrer à tous et à toutes qu’on ne peut plus jouer avec l’avenir de la république de Guinée.

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Coup d’État en Guinée : que faisaient ces soldats étrangers avec des forces spéciales guinéennes? https://conakryplanete.info/2021/09/10/coup-detat-en-guinee-que-faisaient-ces-soldats-etrangers-avec-des-forces-speciales-guineennes/ Fri, 10 Sep 2021 21:07:37 +0000 https://conakryplanete.info/?p=18655

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