Interviews – Conakryplanete.info https://conakryplanete.info Info Sans Tabou Fri, 30 Dec 2022 15:29:36 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.6.2 129076795 Mahamadou Sawadogo « L’incompétence des dirigeants détourne l’attention des populations en mettant tout sur la France.» https://conakryplanete.info/2022/12/30/mahamadou-sawadogo-lincompetence-des-dirigeants-detourne-lattention-des-populations-en-mettant-tout-sur-la-france/ Fri, 30 Dec 2022 15:29:36 +0000 https://conakryplanete.info/?p=20655 Le terrorisme est une menace transfrontalière et n’épargne aucune région du monde. En Afrique, la zone du Sahel est devenue depuis des années un espace géostratégique pour les différents mouvements jihadistes. Parmi les pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Tchad, Niger, Mauritanie), trois sont en transition et deux sont en sursis. Il s’agit du Niger et de la Mauritanie. Dans ces pays en transition, c’est au nom de l’insécurité que tout le monde a accepté les coups d’État. Malgré ces coups d’État, les groupes terroristes sont en train de gagner du terrain.

Mahamadou Sawadogo, Expert en sécurité et des questions de l’extrémisme violent dans le Sahel fustige le comportement des dirigeants ayant favorisé l’émergence des groupes armés.

 « L’incompétence des dirigeants détourne l’attention des populations en mettant tout sur la France. C’est faux ! Ils sont responsables. Au Burkina, on a décaissé, selon la loi de la programmation militaire 700 milliards de francs CFA. On n’a pas vu de traces. Les gens qui sont sur le terrain n’ont pas d’équipements, pas d’armes. Ils sont 5 militaires pour une arme. Ils font ce qu’on appelle « tires, donnes-moi, je vais tirer ». Actuellement, des militaires au Burkina Faso mangent du foin. Ça, ce n’est pas la France. Si on dégage par exemple 5000 francs pour le militaire au terrain, avant qu’il ne reçoive ce montant, il ne restera que 1000 francs. Parce que, de main à main, les chefs, chacun, a pris un peu. Ça, ce n’est pas à cause de la France« , a-t-il dénoncé.

Quel est l’objectif de ces groupes armés ?

 « Les groupes armés sont très organisés et ils sont mieux organisés, mieux structurés parce que tout ce qu’ils font ça marche. Premièrement, c’est affaiblir le pouvoir central, délégitimer l’État aux yeux de population et gérer les affaires publiques. Il y a des zones où ils sont en train d’administrer et contrôler les activités socioéconomiques ».

Comment fonctionnent les groupes armés en Afrique de l’Ouest ?

« Le mode opératoire des groupes armés, c’est d’attaquer les forces de l’armée et les infrastructures critiques pour fluidifier le couloir de passage afin de créer des zones de confort et faciliter les prises d’otages.

Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Le JNIM) et l’État islamique au grand Sahara (L’EIGS), ce sont deux grands groupes qui ont des modes opératoires différents. Le JNIM s’en prend très rarement aux populations de façon ciblée. Mais lorsque le gouvernement arme ces populations, le principe d’être attaqué est engagé. Quant à l’EIGS, ils utilisent des instruments idéologiques, l’extrémisme religieux. Il y a des zones où ils mettent l’accent sur les revendications économiques. Parce que l’État a été prédateur dans ces zones là et ces populations sont très pauvres de telle sorte que lorsqu’il y a un autre discours, elles sont plus réceptives à ce discours. C’est la même chose aussi sur les faits idéologiques et les faits culturels. Lorsque l’armée brime certaines communautés alors, les groupes armés approchent ces communautés, les unissent et les arment.

Le Bénin a été attaqué à partir de 16 juillet 2021. Pourquoi ? Parce que le Bénin a émis une loi sur la sédentarisation. La première grosse attaque a eu lieu en décembre 2021. Donc quelques mois seulement après avoir mis en place cette loi sur la sédentarisation et qui a dit que désormais le Bénin n’est plus disponible à accueillir les pasteurs en transhumance et cela a créé beaucoup de frustrations.

Ils utilisent aussi les instruments militaires. Ils ont une bonne communication et un mode de recrutement basé sur les frustrations des communautés les plus exclus. Aujourd’hui au Burkina, les groupes armés se déplacent en bande de 200 à 300 personnes. Ce ne sont pas des Chinois qui sont venus s’ajouter mais plutôt des Burkinabè qui ont rejoint les groupes terroristes. Il faut se demander pourquoi cet intérêt ? C’est parce que leur offre est plus consistante que l’offre étatique.

L’État a pris des mesures qui n’arrangent pas dans certaines zones. L’État a interdit à la population la circulation à moto et l’exploitation de l’or dans les mines qu’il ne contrôle même pas. C’est des stratégies qui ne marchent pas. Au Burkina, il y a plus de 3 millions de jeunes qui sont dans l’orpaillage. Pour convaincre ces jeunes, les groupes armés autorisent l’exploitation de l’or tout en assurant leur protection. Ainsi, grâce à cette activité, les groupes armés obtiennent de fonds. Ils cherchent désormais à atteindre le littoral pour être en liaison avec les narcotrafiquants.’’

La Guinée est-elle sous la menace terroriste ?

« La Guinée est dans le collimateur des groupes armés. Un pays qui n’est pas stable sur le plan politique, est un pays systématiquement attaqué par les groupes armés. Parce qu’ils trouvent des adeptes parmi les frustrés. Aussi, la Guinée est à proximité avec la Guinée-Bissau qui est un pays narcotrafiquant. Il y a un couloir qu’ils ont tracé. L’accointance avec le Mali peut aussi accélérer les choses. »

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«En voulant empêcher SONKO d’être candidat, Macky a créé les conditions pour ne pas l’être lui-même», dixit Boubacar Boris DIOP https://conakryplanete.info/2021/03/11/en-voulant-empecher-sonko-detre-candidat-macky-a-cree-les-conditions-pour-ne-pas-letre-lui-meme-dixit-boubacar-boris-diop/ Thu, 11 Mar 2021 10:30:32 +0000 https://conakryplanete.info/?p=17008 Le ‘ni oui ni non’ ne tient plus pour le président de la République qui fait toujours mystère sur sa candidature. L’écrivain et analyste politique Boubacar Boris Diop, affirme qu’il s’est auto exclu du prochain scrutin présidentiel.

L’affaire de viol présumé a le mérite de régler la question du troisième mandat. Dans un entretien accordé au site Kirinapost.com, Boubacar Boris Diop affirme que la question du troisième mandat est définitivement réglée. «Même dans ses rêves les plus fous, Macky Sall n’ose plus l’envisager», dit-il. «En plus du peuple, ses parrains étrangers, dont l’avis est d’ailleurs beaucoup plus important pour lui, s’y opposeront fermement», poursuit-il. L’écrivain Boubacar Boris Diop souligne qu’en voulant empêcher Sonko d’être candidat en 2024, Macky Sall a créé les conditions pour ne pas l’être lui-même. «Pour 2024, Macky s’est mis hors course tout seul, comme un grand. La vraie défaite de ceux qui, magistrats ou ministres, sont à l’origine de l’affaire du ‘Sweet Beauté’, c’est cette clarification politique majeure, qui n’était pas au programme des festivités», assène l’écrivain, ajoutant qu’ils devraient être limogés, l’impunité étant la pire ennemie de l’Etat de droit. Maintenant, soutient-il, le fait que le président sache qu’il sera forcé de partir dans trois ans, nous fera vivre d’ici là dans un tout autre pays, même s’il va continuer à s’appeler le Sénégal. D’après lui, tout sera désormais vu, dit et analysé à cette aune-là. «Il ne sera plus du tout le même chef d’Etat ni même, tout simplement, le même homme. Le réveil aura été brutal. Reste à souhaiter que nos finances publiques puissent survivre aux assauts d’une clientèle politique pléthorique qui n’a plus que mille jours pour assurer ses arrières», indique-t-il. Par ailleurs, s’agissant des émeutes, Boubacar Boris Diop note que c’est la toute première fois que dans son fameux pré carré les intérêts de la France sont attaqués par des populations en colère. «Ce message très clair a pu surprendre quelques stratèges parisiens mais on le sentait venir avec les événements du Mali, de Centrafrique, avec le rejet du franc CFA, l’ouverture des archives de l’Elysée sur le Rwanda, les déclarations et postures pour le moins maladroites de Macron, les malheurs de Sarkozy et de Bolloré, pour ne citer que ces exemples. Dans le cas particulier du Sénégal», dit-il encore.

Charles G.DIENE

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INTERVIEW. Kassory Fofana : ‘’je veux une croissance qui « se mange » et qui touche ainsi tous les Guinéens” https://conakryplanete.info/2021/03/09/interview-kassory-fofana-je-veux-une-croissance-qui-se-mange-et-qui-touche-ainsi-tous-les-guineens/ Tue, 09 Mar 2021 11:59:02 +0000 https://conakryplanete.info/?p=16974 Print Friendly, PDF & Email

Le Premier ministre de Guinée, reconduit en janvier après l’élection d’Alpha Condé à la présidence, veut mener une politique sociale et éradiquer l’extrême pauvreté d’ici à 2026. Il ambitionne de construire une filière intégrée à partir de l’extraction de bauxite.

« L’expérience d’Ebola nous sert dans la lutte contre le Covid-19 »

Depuis quelques semaines, le virus Ebola a fait sa réapparition en Guinée. Quelle expérience avez-vous tirée de cette épidémie. Est-elle utile pour faire face à celle de Covid-19 ?

A la différence de 2014, nous ne subissons pas Ebola car nous sommes mieux préparés. A l’époque, nous n’avions que quelques dizaines d’agents de santé pour faire face aux épidémies et aucun laboratoire pour les tests. A présent, nous disposons d’environ 1.000 agents et de douze laboratoires, et nous avons un système d’alerte et de gestion qui a bien fonctionné. On a pu ainsi limiter la propagation du virus dès sa réapparition. Nous pouvons dire que la situation est sous contrôle, car la zone concernée est circonscrite, il n’y a pas de propagation à date. La vaccination a commencé le 22 février. Le vaccin que nous administrons est efficace. D’ailleurs, nous n’aurons pas besoin de vacciner l’ensemble de la population.

L’expérience acquise avec Ebola nous sert dans la lutte contre le Covid-19. Nous comptons actuellement moins de 100 décès dus au coronavirus. L’agence sanitaire que nous avons installée fonctionne pour toutes les épidémies. Preuve que le Covid-19 ne nous a pas trop atteints, nous avons affiché en 2020 une croissance économique de 5,2 % et nous tablons sur 5,6 % en 2021.

Quelle politique économique comptez-vous mettre en place ?

Notre ambition est avant tout sociale. C’est le sens du mandat que j’ai reçu du président de la République. Nous avons une croissance solide, soutenue, mais elle n’est pas inclusive. Je veux une croissance qui « se mange » et qui touche ainsi tous les Guinéens.

L’un des objectifs sur lequel je me suis engagé est de sortir d’ici à 2026 quelque 6 millions de personnes de l’extrême pauvreté. Je veux consacrer à l’ensemble de notre programme global de réduction de la pauvreté 4 % du PIB. Au-delà, nous avons des atouts, des avantages comparatifs dans différents domaines, sur lesquels nous comptons capitaliser pour réaliser cette ambition sociale, comme les richesses minières, l’agriculture ou le capital humain. La Guinée dispose de plus de 12 millions d’hectares de terres arables.

Nous sommes en train de mettre en place une filière de transformation industrielle pour produire l’alumine et l’aluminium, avec une dizaine de projets de raffineries

Le secteur minier est aux mains de groupes étrangers. N’y a-t-il pas moyen de créer une chaîne de valeur locale ?

Le secteur minier contribue aujourd’hui à hauteur de 20 % au PIB. Il doit nous servir de levier pour le développement d’autres industries et services. Nous exploitons la bauxite. Nous sommes en train de mettre en place une filière de transformation industrielle pour produire l’alumine et l’aluminium, avec une dizaine de projets de raffineries. Une entreprise sino-franco-singapourienne a déjà entrepris la construction. Une autre implique des Américains, des Britanniques et des Allemands. Les Russes possèdent aussi une usine en production. Un groupe des Emirats arabes unis avance également dans son projet. Ce programme d’industrialisation va permettre au pays de créer plus d’emplois et plus de valeur ajoutée pour l’économie.

Au-delà de l’industrie, comment allez-vous financer votre développement ?

En parlant du moyen terme, mon chantier majeur est de donner au pays les moyens de son ambition économique. Ce chantier consiste à réformer en profondeur notre fiscalité. D’ici à cinq ans, cela nous permettra de faire progresser les recettes de l’Etat de 5 à 7 points du PIB, pour passer de 13 % à au moins 18 %. C’est totalement à notre portée, car c’est la moyenne régionale. C’est un montant important, qui servira à combattre la pauvreté, à renforcer notre système éducatif et de santé, à développer les infrastructures, tout cela pour améliorer la vie des Guinéens.

Nous n’avons de préférence particulière pour personne, nous allons au mieux de nos intérêts pour développer le pays et nous n’avons pas d’états d’âme

La Chine est très présente. Fait-elle figure de partenaire privilégié ?

Nous n’avons de préférence particulière pour personne, nous allons au mieux de nos intérêts pour développer le pays et nous n’avons pas d’états d’âme. La Chine est aujourd’hui la principale source de financement des différentes économies, y compris des pays occidentaux à travers les bons du Trésor américain par exemple. On ne peut donc pas faire ce reproche à la Guinée, un pays africain.

Source : Les Echos

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𝙄𝙉𝙏𝙀𝙍𝙑𝙄𝙀𝙒 𝘿𝙐 𝙋𝙍𝙀𝙎𝙄𝘿𝙀𝙉𝙏 𝘿𝙀 𝙂𝙋𝙎 | 𝐆𝐔𝐈𝐋𝐋𝐀𝐔𝐌𝐄 𝐊𝐈𝐆𝐁𝐀𝐅𝐎𝐑𝐈 𝐒𝐎𝐑𝐎 𝐂𝐀𝐓𝐄𝐆𝐎𝐑𝐈𝐐𝐔𝐄 : https://conakryplanete.info/2020/10/09/%f0%9d%99%84%f0%9d%99%89%f0%9d%99%8f%f0%9d%99%80%f0%9d%99%8d%f0%9d%99%91%f0%9d%99%84%f0%9d%99%80%f0%9d%99%92-%f0%9d%98%bf%f0%9d%99%90-%f0%9d%99%8b%f0%9d%99%8d%f0%9d%99%80%f0%9d%99%8e%f0%9d%99%84/ Fri, 09 Oct 2020 12:14:50 +0000 https://conakryplanete.info/?p=15588
Guillaume Kigbafori SORO, Président de GPS, a accordé une interview au quotidien burkinabè « L’observateur Palgaa », publiée le 05 octobre dernier. Nous vous en proposons l’intégralité.
𝙇’𝙤𝙗𝙨𝙚𝙧𝙫𝙖𝙩𝙚𝙪𝙧 : Cela fait maintenant 10 mois que vous êtes de nouveau exilé après votre retour raté en décembre 2019. Qu’est-ce qui vous manque le plus ? La scène politique ? Vos proches ? Ou le « garba » du quartier ?
𝙂𝙪𝙞𝙡𝙡𝙖𝙪𝙢𝙚 𝙆𝙞𝙜𝙗𝙖𝙛𝙤𝙧𝙞 𝙎𝙊𝙍𝙊 : Nier que mon pays, dans toutes ses saveurs, autant celles de ses gens que de ses choses me manque, ce serait vous mentir. La douleur de l’exil est d’autant plus redoublée que celui qui me la fait subir, Alassane Dramane Ouattara, est un homme pour lequel j’ai sacrifié mes jeunes années, quand il était victime de l’exil politique. Ce qui me manque le plus, c’est tout simplement cette liberté d’aller et de venir chez moi, que je croyais avoir chèrement et définitivement reconquise le 19 septembre 2002 avec mes camarades des Forces Nouvelles et compatriotes engagés pour le triomphe de l’Etat de droit et de la démocratie.
𝙇’𝙤𝙗𝙨𝙚𝙧𝙫𝙖𝙩𝙚𝙪𝙧: Votre nom et celui de Laurent Gbagbo ont été radiés des listes électorales et, comme lui, votre candidature à la présidentielle a aussi été jugée irrecevable. En votre for intérieur, vous vous attendiez vraiment à autre chose ?
𝙂𝙪𝙞𝙡𝙡𝙖𝙪𝙢𝙚 𝙆𝙞𝙜𝙗𝙖𝙛𝙤𝙧𝙞 𝙎𝙊𝙍𝙊 : Je vous l’avoue, je n’ai jamais rêvé qu’un homme de la trempe d’Alassane Dramane Ouattara organiserait mon exclusion et celle de plus de 40 autres ivoiriens de la concurrence politique loyale en Côte d’Ivoire. Le droit des citoyens ne doit dépendre d’aucun for intérieur, mais tout simplement du respect des normes objectives de justice. Cela étant dit, la dynamique de destruction du pluralisme politique qui est celle du régime Ouattara notamment depuis sa décision ferme de capturer l’Etat de Côte d’Ivoire une fois acquis son second mandat présidentiel en 2015, pouvait me permettre de prévoir une telle forfaiture. Mais, on a beau prévoir, quand ce genre de catastrophe arrive, il y a toujours une part d’inouï et d’inédit qui vous laisse pantois. Comment comprendre qu’Alassane Ouattara qui a été exclu de toute compétition électorale dans ce pays (en raison selon le Conseil Constitutionnel de l’époque d’une nationalité et d’une moralité douteuses), et pour lequel je me suis battu, m’exclue et exclue d’autres ivoiriens des listes électorales de Côte d’Ivoire ? Comment comprendre que celui qui hier a contesté les décisions du Conseil Constitutionnel et s’est battu contre elles par tous les moyens légaux comme illégaux, se trouve être aujourd’hui celui qui demande à ses victimes de se soumettre au verdict infâmant d’un Conseil Constitutionnel corrompu et exécutant aveuglément ses propres ordres ? Tout le monde sait que la liste des candidatures à l’élection présidentielle 2020 a été arrêtée le dimanche 13 septembre au Palais Présidentiel par Ouattara avant d’être transmise le lendemain au Conseil Constitutionnel ? C’est tout simplement abject ! Heureusement, j’ai pour moi la force du droit car deux décisions de la Cour Africaine des Droits et des Peuples en ma faveur ont débouté, les 22 avril 2020 et 15 septembre 2020 passés, le régime Ouattara. Cette Cour a fait injonction de m’inscrire sur la liste des électeurs et des candidats, parce qu’elle estime que les poursuites engagées contre moi sont politiquement motivées et portent atteinte à mes droits fondamentaux.
𝙇’𝙤𝙗𝙨𝙚𝙧𝙫𝙖𝙩𝙚𝙪𝙧: N’avez-vous pas surestimé vos forces en décidant de vous opposer frontalement au président Ouattara ?
𝙂𝙪𝙞𝙡𝙡𝙖𝙪𝙢𝙚 𝙆𝙞𝙜𝙗𝙖𝙛𝙤𝙧𝙞 𝙎𝙊𝙍𝙊 : Non, car ce n’est pas moi qui ai décidé de m’opposer frontalement à Ouattara. C’est lui qui m’a porté le coup, le premier coup, en m’imposant une démission de la tête de l’Assemblée nationale. Dès lors, c’est lui qui s’est surestimé. En ce qui me concerne, le problème ne s’est pas immédiatement posé en termes de rapport de forces mais plutôt au niveau de ma conscience intime. Après avoir consacré ma jeunesse à la lutte pour le pluralisme et contre l’exclusion, devais-je me soumettre, en plein âge adulte, devenu un homme politique, au diktat d’un homme qui ramenait notre pays au parti unique, à la soumission aveugle au culte de sa personnalité, à la confusion des pouvoirs et au règne de la Terreur comme des maîtres-chanteurs ? Je n’ai donc pas surestimé mes forces. Je n’ai fait que procéder à un examen radical de ma conscience. Quand je ne suis pas d’accord, je dis NON. Je l’ai fait hier, je le fais aujourd’hui, et je le ferai demain, car mon être profond est rebelle à toute injustice, d’où et de qui qu’elle vienne. Ma vie n’a de sens que dédiée à la justice, à la liberté et à la vérité. Enfin, j’observe que mon peuple et Dieu le Tout-Puissant ne m’ont jamais abandonné quand je suis fidèlement le chemin de ma libre conscience. Ainsi soit-il.
𝙇’𝙤𝙗𝙨𝙚𝙧𝙫𝙖𝙩𝙚𝙪𝙧: Vous avez récemment déclaré que si vous n’êtes pas de la partie, il n’ y aura pas d’élection en Côte d’Ivoire. Allez-vous donc déclencher une nouvelle rébellion ou que comptez-vous faire concrètement pour empêcher la tenue du scrutin ?
𝙂𝙪𝙞𝙡𝙡𝙖𝙪𝙢𝙚 𝙆𝙞𝙜𝙗𝙖𝙛𝙤𝙧𝙞 𝙎𝙊𝙍𝙊 : Vous êtes excessif dans vos propos. Je ne l’ai pas dit ainsi. J’ai dit qu’il n’y aura pas d’élection le 31 octobre parce que le Conseil Constitutionnel s’est parjuré en invalidant 40 candidatures légitimes et en validant la seule candidature interdite par la Constitution, celle de Ouattara. Si au Burkina le Conseil Constitutionnel avait en 2015, validé la candidature de Blaise Compaoré en éliminant toutes les autres candidatures, qu’auriez-vous fait ? C’est le Peuple de Côte d’Ivoire qui stoppera Alassane Dramane Ouattara dans sa dérive dictatoriale. Vous n’ignorez sans doute pas l’union large, massive et majoritaire des forces de l’opposition et de la société civile ivoiriennes qui encerclent aujourd’hui le régime isolé, discrédité et affolé du RHDP. Les plateformes alliées CDRP, EDS et GPS dominent le RHDP. La configuration des forces en présence, tant sur le terrain populaire, institutionnel que diplomatique et géopolitique est clairement en faveur de notre juste cause démocratique. Cette fois-ci, c’est le Peuple de Côte d’Ivoire, tout le Peuple de Côte d’Ivoire, qui pourra revendiquer une grande victoire collective. Le Peuple de Côte d’Ivoire est profondément rebelle à toute forme de dictatures. Observez-le bien depuis 1990 notamment.
𝙇’𝙤𝙗𝙨𝙚𝙧𝙫𝙖𝙩𝙚𝙪𝙧: Votre appel à l’union sacrée de l’opposition pour barrer la route à ADO a été diversement apprécié à Abidjan. Personnellement, que pouvez-vous vraiment faire si loin de votre pays à un mois de l’échéance ?
𝙂𝙪𝙞𝙡𝙡𝙖𝙪𝙢𝙚 𝙆𝙞𝙜𝙗𝙖𝙛𝙤𝙧𝙞 𝙎𝙊𝙍𝙊 : Notre appel à l’Unité d’actions a bien plutôt été suivi de succès à Abidjan : les plateformes CDRP du Président Bédié, EDS du Président Gbagbo et GPS que je coordonne, agissent depuis lors en profonde synergie. Mais il y a mieux : Alassane Dramane Ouattara, le candidat usurpateur, se retrouve désormais seul avec sa pseudo-élection comme un hochet dans les mains, car les deux autres candidats de poids validés par le Conseil Constitutionnel corrompu, le Président Bédié et l’ancien Premier Ministre Pascal Affi N’guessan, ont clairement renoncé à participer à la mascarade annoncée. La Commission Electorale Indépendante (CEI) est inopérante parce que sa composition est incomplète : les trois membres de l’opposition y ont suspendu leurs activités. Du coup l’élection illégale et illégitime du 31 octobre 2020, fabriquée par l’usine à fraude de Ouattara montée depuis les listes électorales non-auditées, la CEI aux ordres et le Conseil Constitutionnel parjure, a été de facto invalidée et rendue insignifiante. Quant à la question de ma présence, j’observe qu’elle se fait tellement ressentir en Côte d’Ivoire que les officines du pouvoir et l’opinion nationale m’annoncent par plusieurs fois présent dans le pays. Agir, c’est influencer, modifier, orienter l’Histoire. Et pour ce faire, ma présence physique sur le sol ivoirien ne sera que le parachèvement d’un processus déjà enclenché. Je rentrerai à tout moment opportun dans mon pays. Nos trois plateformes représentent les trois quarts du champ politique ivoirien. Si Ouattara affirme qu’en 2010, toute l’opposition était unie contre Laurent Gbagbo, entrainant immanquablement sa défaite, il doit tout aussi admettre qu’en 2020, il ne peut en être autrement quand toute l’opposition est à nouveau unie contre lui. Par conséquent, il est évident que Ouattara et son RHDP ne peuvent que perdre.
𝙇’𝙤𝙗𝙨𝙚𝙧𝙫𝙖𝙩𝙚𝙪𝙧: Suite à vos menaces à peine voilées, votre désormais ennemi a affirmé que votre place n’est pas dans la campagne mais en prison ? Pouvez-vous effectivement prendre le risque de rentrer, connaissant ce qui vous attend ?
𝙂𝙪𝙞𝙡𝙡𝙖𝙪𝙢𝙚 𝙆𝙞𝙜𝙗𝙖𝙛𝙤𝙧𝙞 𝙎𝙊𝙍𝙊 : Une fois de plus il ne faut pas inverser l’ordre des choses. C’est bien M. Ouattara qui viole la Constitution de Côte d’Ivoire. Un proverbe bien pensé dit que celui qui indexe un ennemi ne devrait pas oublier les quatre autres doigts de sa main qui se replient sur lui-même. Si Alassane Dramane Ouattara estime que je dois être fait prisonnier uniquement parce que je suis candidat à l’élection présidentielle de mon pays, on doit se demander quel sort la Côte d’Ivoire devrait réserver à l’homme par qui sont principalement advenus les coups d’Etat et tentatives de coups d’Etat de 1993, 1995, 1999, 2000, 2001, 2002, et finalement la guerre postélectorale fratricide de 2010-2011 due à son refus de respecter la décision du Conseil Constitutionnel en 2010 ? Que doit-on franchement faire à l’homme qui, ces deux derniers mois, a occasionné l’assassinat de plus de 30 personnes en Côte d’Ivoire, emprisonné arbitrairement des centaines d’autres, dont des députés, uniquement parce que ces citoyens s’opposent à son projet illégal, illégitime et sordide de 3ème mandat présidentiel ? Alassane Dramane Ouattara est le plus grand prisonnier ambulant et en sursis de Côte d’Ivoire. Lui qui a tant emprisonné les autres, lui qui a enlevé et pris en otage, tel un chef de razzia, des femmes aux mains nues, des députés sans la levée de leurs immunités, mes propres frères de sang ? On ne peut pas humilier tout un peuple tout le temps.
𝙇’𝙤𝙗𝙨𝙚𝙧𝙫𝙖𝙩𝙚𝙪𝙧: A un mois de l’élection, peut-on encore arrêter la machine électorale qui est bien lancée ? Et comment à votre avis ?
𝙂𝙪𝙞𝙡𝙡𝙖𝙪𝙢𝙚 𝙆𝙞𝙜𝙗𝙖𝙛𝙤𝙧𝙞 𝙎𝙊𝙍𝙊 : L’Histoire imminente de la Côte d’Ivoire répondra à votre question. Mais les astres s’alignent tous les jours, en faveur du départ du régime RHDP du pouvoir. Vous pouvez cependant ne pas les voir, car la vision politique n’est pas un art collectif. Au demeurant, je l’ai dit toujours : en matière électorale, il n’y a pas de fétichisme de date, surtout s’il s’agit de préserver la paix, la sécurité et éviter une crise électorale potentiellement plus dévastatrice que celle de 2010.
𝙇’𝙤𝙗𝙨𝙚𝙧𝙫𝙖𝙩𝙚𝙪𝙧: Certains disent que c’est bien fait pour vous ce qui vous arrive et que nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes parce que c’est vous qui avez pris les armes pour installer ADO au pouvoir ? Nourrissez-vous quelques regrets aujourd’hui ?
𝙂𝙪𝙞𝙡𝙡𝙖𝙪𝙢𝙚 𝙆𝙞𝙜𝙗𝙖𝙛𝙤𝙧𝙞 𝙎𝙊𝙍𝙊: Dire cela, c’est faire une réflexion à courte vue. Je n’ai pas pris les armes pour faire plaisir à Ouattara. Je me suis engagé dans ce combat aux côtés des forces de la communauté internationale pour le respect du droit et la défense de la vérité des urnes. Je me battais dans mon pays déjà en Côte d’Ivoire pour le pluralisme politique avant l’arrivée de M. Ouattara. Je ne regrette pas le combat contre l’injustice et l’exclusion, car il valait la peine d’être mené. En revanche, je regrette d’avoir soutenu Ouattara qui, au final, a dévoyé l’idéal de notre combat. Ce faisant, il nous a livrés à la moquerie publique. Que je sois indexé aujourd’hui est une chose, mais en réalité si Houphouët-Boigny n’avait pas fait venir Ouattara de Dakar en 1989, je ne l’aurais pas connu. Car monsieur Ouattara était inconnu au bataillon politique en Côte d’Ivoire avant ses 48 ans. Mais au fait, qui n’a pas été trompé par Ouattara en Côte d’Ivoire ? Ce monsieur a trompé et trahi le Président Houphouët, puisque des confidences aujourd’hui révélées indiquent qu’entre le « Vieux » et lui, il était convenu qu’il ne se mêlerait pas de succession politique. Il a trompé et trahi successivement Laurent Gbagbo dans le Front Républicain en 1994-1995 ! Rendez-vous en compte, que même le grand Gbagbo de qui on dit qu’il est rusé a été trompé par Ouattara ! Il a aussi trompé Henri Konan Bédié dans le cadre du RHDP et bien d’autres ! Il a trahi et trompé Mabri Toikeusse, Amon Tanoh Marcel, Daniel Kablan Duncan, Anaky Kobenan, et même Amadou Gon Coulibaly et Hamed Bakayoko, a qui il a promis de transmettre le pouvoir tout en les instrumentalisant. Je me demande donc qui peut doit se moquer de qui.
𝙇’𝙤𝙗𝙨𝙚𝙧𝙫𝙖𝙩𝙚𝙪𝙧: Vous vous êtes fait depuis le chantre de la réconciliation. N’est-ce pas trop facile de tendre la main à Gbagbo et bien d’autres que vous avez martyrisés pendant tant de temps ?
𝙂𝙪𝙞𝙡𝙡𝙖𝙪𝙢𝙚 𝙆𝙞𝙜𝙗𝙖𝙛𝙤𝙧𝙞 𝙎𝙊𝙍𝙊: C’est quand même trop fort ce que vous affirmez. Je n’étais pas Président de la République en 2010-2011 ! En revanche, le Premier Ministre et ensuite le Président de l’Assemblée nationale que je fus comprit très tôt qu’il fallait abréger les souffrances des uns et des autres et aller à la réconciliation. D’ailleurs, c’est à partir de mon livre publié en 2005, « Pourquoi je suis devenu un rebelle », que j’affirmais avec énergie que la réconciliation serait l’antidote aux démons de la division de notre pays. Nous nous sommes affrontés par le passé en raison de nos désaccords fratricides. J’espère que vous savez qu’autrefois, mes ennemis ne me firent aucun cadeau (attaque de mon avion en 2007). Avec le Président Gbagbo, Dieu veut qu’aujourd’hui le fil du dialogue soit renoué. Je lui ai présenté mon pardon. Nous sommes sortis de cette phase de ressentiment. Il nous appartient d’en tirer toutes les conséquences en dessinant un autre avenir pour notre pays, dans la réconciliation, le pardon, la justice et la vérité. Tous les acteurs politiques ivoiriens, sans exception, ont des responsabilités dans ce qui est arrivé de mal à notre pays. L’humilité et l’honnêteté nous commandent de les reconnaître, de nous pardonner, de les rectifier et de nous relever ensemble, pour le bonheur de toutes les Ivoiriennes et de tous les Ivoiriens.
𝙇’𝙤𝙗𝙨𝙚𝙧𝙫𝙖𝙩𝙚𝙪𝙧: Le casus belli entre vous et votre mentor, c’est qu’il ne voulait pas faire de vous son dauphin. A partir de quand avez-vous senti que le vent avait commencé à tourner en votre défaveur ?
𝙂𝙪𝙞𝙡𝙡𝙖𝙪𝙢𝙚 𝙆𝙞𝙜𝙗𝙖𝙛𝙤𝙧𝙞 𝙎𝙊𝙍𝙊: Non, cela serait réducteur. Il y a eu pire que sa trahison envers sa parole donnée me concernant. Le casus belli véritable est né quand j’ai constaté que Ouattara voulait soumettre tout le Peuple de Côte d’Ivoire à la servitude de sa seule personne et de sa gloire. C’est quand le projet de 3ème mandat inconstitutionnel et de présidence à vie de Ouattara s’est fait jour que j’ai compris qu’il faudrait le stopper. J’ai bien senti, à partir de sa réélection en 2015, que Ouattara voulait se passer de moi, que j’étais devenu pour lui un allié encombrant qu’il lui fallait détricoter, déplumer et affaiblir. Mais là où le différend s’est fait irréversible, c’est quand Alassane Ouattara s’est mis à jouer au malin avec l’interprétation de la loi fondamentale de notre pays et avec le pluralisme politique si chèrement acquis par notre peuple lors de ses luttes précédentes. Il a voulu assassiner la république.
𝙇’𝙤𝙗𝙨𝙚𝙧𝙫𝙖𝙩𝙚𝙪𝙧: Puisqu’il n’ y aurait pas d’engagement écrit sur la question, Alassane Ouattara a-t-il, oui ou non, promis de faire la passe à Bédié(ou à vous) après ses deux mandats constitutionnels ? Si oui, était-ce dans quelles circonstances précises de temps et de lieu ?
𝙂𝙪𝙞𝙡𝙡𝙖𝙪𝙢𝙚 𝙆𝙞𝙜𝙗𝙖𝙛𝙤𝙧𝙞 𝙎𝙊𝙍𝙊: Vous feriez mieux de poser la question à Bédié lui-même. Mais je constate qu’Alassane Ouattara, fidèle à son art de diviser pour régner, a fait exactement la même promesse à de nombreux hommes politiques ivoiriens : Bédié, moi-même, Kablan Duncan, Amon Tanoh, Hamed Bakayoko, Mabri Toikeusse, et beaucoup d’autres ivoiriens, ont eu droit aux bonimenteries du chef du parti RHDP. En ce qui me concerne, l’engagement fut pris devant l’ancien Président du Faso Blaise Compaoré et l’imam défunt Boikary Fofana. Ouattara jura même sur le saint Coran, ce qui vous donne une image précise de sa prétendue bonne foi de musulman.
𝙇’𝙤𝙗𝙨𝙚𝙧𝙫𝙖𝙩𝙚𝙪𝙧: On vous a souvent décrit comme un jeune homme trop ambitieux et trop pressé. Pourquoi faire une fixation sur les échéances de cette année alors qu’à 48 ans, vous avez encore tout le temps si Dieu vous prête vie?
𝙂𝙪𝙞𝙡𝙡𝙖𝙪𝙢𝙚 𝙆𝙞𝙜𝙗𝙖𝙛𝙤𝙧𝙞 𝙎𝙊𝙍𝙊: Vous dites que je suis trop ambitieux et trop pressé, pourtant un des héros de votre scène politique a été Chef d’Etat à 32 ans, Thomas Sankara ? Une telle question venant d’un journaliste burkinabé me surprend franchement. Mieux encore : qui décide à la place d’un citoyen et d’un homme politique, de la date à laquelle il doit s’engager dans la course au pouvoir d’Etat ? Laurent Gbagbo était candidat en 1990, à 45 ans. Obama, Macron, Trudeau, ont accédé au pouvoir à des âges plus jeunes que le mien aujourd’hui. De quoi me parle-t-on? Je ne prête aucune attention aux arguties sur mon impatience politique : l’histoire contemporaine en montre la vacuité.
𝙇’𝙤𝙗𝙨𝙚𝙧𝙫𝙖𝙩𝙚𝙪𝙧: S’il est des domaines où la réussite de Ouattara semble incontestable, c’est l’économie et le social. La Côte d’Ivoire serait même devenu le « pays le plus riche d’Afrique de l’Ouest » en termes de PIB par habitant. Vous qui avez aussi contribué à cela, vous n’allez quand même pas nier ce bilan plutôt flatteur aujourd’hui parce que vous êtes fâché contre lui ?
𝙂𝙪𝙞𝙡𝙡𝙖𝙪𝙢𝙚 𝙆𝙞𝙜𝙗𝙖𝙛𝙤𝙧𝙞 𝙎𝙊𝙍𝙊: C’est faux ! Ne trouvez-vous pas que c’est trop gros, la Côte d’Ivoire pays le plus riche d’Afrique de l’Ouest devant le Nigéria, le Ghana ? Non, soyons sérieux : le PIB n’est d’ailleurs pas un critère d’appréciation crédible de la richesse du citoyen. Et de plus en plus, les économistes le contestent ; On s’accorde à reconnaître que le Revenu National Brut (RNB) et l’Indice du Développement Humain (IDH) font davantage foi. La politique sociale de Ouattara a été un échec cinglant. Il a mis la société au service de l’économie et non l’économie au service de la société. Son ultracapitalisme sauvage a appauvri les Ivoiriens. Ouattara a incontestablement réussi à réaliser une incongruité en Côte d’Ivoire : la croissance pauvre. Derrière la propagande fumeuse de son succès économique, se cache la réalité socioéconomique la plus affligeante qui soit pour notre pays. Tenez : près de 50% des Ivoiriens vivent en-deçà du seuil de pauvreté selon le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale ; de 70 à 90% de la population ivoirienne en âge de travailler est au chômage selon la Banque Africaine de Développement (BAD), basée à Abidjan ; la Côte d’Ivoire est 1er pays africain en taux de suicides, selon l’Organisation Mondiale de la Santé(OMS 2019) ; la Côte d’Ivoire est classée 170ème sur 208 pays à l’Indice du Développement Humain (IDH) du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) ; le taux d’endettement de la Côte d’Ivoire est installé au-delà de la barre des 50% du PIB, avec un poids énorme de la dette morte (la dette publique de la Côte d’Ivoire est estimée en juin 2020 à plus de 15.165 milliards de francs CFA alors que grâce au point d’achèvement de l’initiative PPTE, le stock de notre dette qui était de 6.396 milliards FCFA est passé à 2.214 milliards de F CFA. Donc 4.090 milliards de francs de dette ont été annulés. Nous sommes passés de 2.214 milliards de dette à plus de 15.165 milliards en seulement 8 ans !) ; l’organisme Transparency International a identifié une perception forte de la hausse de la corruption sous le régime Ouattara, corroborée par les alertes de l’Agence de Régulation Nationale des Marchés Publics (ARNMP) en Côte d’Ivoire. Comment peut-on dans ces conditions parler de succès de Ouattara sur le plan économique ? On utilise à tort et à travers le taux de croissance du PIB était de 9 % en 2012, pour prétendre que les Ivoiriens seraient devenus les ouest-africains les plus riches. Mais savez-vous que 85% du PIB ivoirien sont l’œuvre de multinationales et d’entreprises étrangères et que par conséquent il y a quasiment autant de bénéfices qui vont dans leurs coffres-forts à l’étranger ? le taux de croissance du PIB, qui est du reste en baisse continue depuis 2012, ne profite pas aux Ivoiriens. Autrement, que Ouattara nous sorte donc le taux de croissance du Produit National Brut (PNB) ou du Revenu National Brut (RNB) de la Côte d’Ivoire à l’image de l’Irlande et on verra bien la portion congrue réservée dans l’assiette des bénéfices à notre peuple !
𝙇’𝙤𝙗𝙨𝙚𝙧𝙫𝙖𝙩𝙚𝙪𝙧: Vous président, même si jusqu’à preuve du contraire vous ne serez pas sur la ligne de départ le 31 octobre, quelle alternative socio-économique auriez-vous proposé à vos compatriotes ?
𝙂𝙪𝙞𝙡𝙡𝙖𝙪𝙢𝙚 𝙆𝙞𝙜𝙗𝙖𝙛𝙤𝙧𝙞 𝙎𝙊𝙍𝙊: Il n’y aura pas d’élection le 31 octobre 2020. Je suis candidat à la prochaine élection présidentielle transparente et inclusive que toute l’opposition ivoirienne réclame. Je suis porté par des mouvements et partis politiques qui m’ont désigné. C’est toute une génération qui considère que je dois la représenter. Mon projet de société intitulé « La Côte d’Ivoire réunie » le démontre. Nous pratiquerons une politique économique moderne et une vision pragmatique ayant pour objectif de faire des Ivoiriens les champions de leur propre économie. Aucun décollage économique n’est viable sans une implication des acteurs nationaux dans la production et dans la redistribution des richesses du pays. Notre projet de société est très explicite sur la mise en œuvre de notre vision du développement endocentré et écologique de la Côte d’Ivoire.
𝙇’𝙤𝙗𝙨𝙚𝙧𝙫𝙖𝙩𝙚𝙪𝙧: Même si votre cas a été résolu diplomatiquement entre les deux Etats, beaucoup de Burkinabé vous en veulent particulièrement pour votre implication présumée dans le coup d’Etat du général Diendéré. Cinq ans après, vous continuez à jurer la main sur le cœur que n’y avez pas trempé d’une manière ou d’une autre et que les fameuses écoutes téléphoniques entre vous et le général Bassolé n’ont jamais eu lieu?
𝙂𝙪𝙞𝙡𝙡𝙖𝙪𝙢𝙚 𝙆𝙞𝙜𝙗𝙖𝙛𝙤𝙧𝙞 𝙎𝙊𝙍𝙊: Les burkinabé savent désormais, par la bouche du Général Diendéré lui-même la vérité, que c’est Alassane Ouattara en personne qui a envoyé des armes, des munitions et de l’argent en septembre 2015 pour aider le CND à réussir son coup d’Etat. J’ai donc en réalité servi de bouclier, par respect pour le secret d’Etat. Tout le monde sait que c’est Ouattara qui était à la manœuvre, et beaucoup s’acharnent encore contre moi, car j’ai bon dos. On a voulu faire de ma personne le bouc-émissaire de cet épisode triste et douloureux de la vie politique burkinabé, alors même que les responsabilités se situaient à un niveau plus haut. Les relations entre les élites politiques de nos deux pays sont si anciennes et si étroites que ce serait inutile de dire que les Ivoiriens ne pouvaient être entièrement ignorants de ce qui se passait à Ouaga, tout comme les burkinabé n’ont jamais été entièrement ignorants de ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire. Si on ouvre le chapitre des implications réciproques dans les conflits politiques des uns et des autres des deux pays, il y aura très peu de donneurs de leçons de morale de parts et d’autres de notre frontière. Pouvez-vous jurer la main sur le cœur que des burkinabé n’ont jamais trempé dans des actions de déstabilisation en Côte d’Ivoire ? Œuvrons plutôt pour la paix, la réconciliation, l’Etat de droit et la démocratie au Burkina comme en Côte d’Ivoire. Choisissons résolument le parti des peuples.
𝙇’𝙤𝙗𝙨𝙚𝙧𝙫𝙖𝙩𝙚𝙪𝙧: L’ancien PM de la Transition, Yacouba Isaac Zida, qui vous connait très bien, avait affirmé en son temps que lesdites écoutes étaient bien authentiques. Est-ce seulement parce que vos relations s’étaient détériorées qu’il a voulu se venger ?
𝙂𝙪𝙞𝙡𝙡𝙖𝙪𝙢𝙚 𝙆𝙞𝙜𝙗𝙖𝙛𝙤𝙧𝙞 𝙎𝙊𝙍𝙊: Cette histoire est une profonde déception personnelle. J’ai considéré cet homme comme un frère. Il m’a trahi, mais finalement à ses propres dépens. Je suis franchement désolé pour lui. Mais en ce qui me concerne, j’ai pardonné et même oublié.
𝙇’𝙤𝙗𝙨𝙚𝙧𝙫𝙖𝙩𝙚𝙪𝙧: Comme vous, lui aussi est également contraint à l’exil depuis la fin de la Transition. Quel commentaire en faites-vous ?
𝙂𝙪𝙞𝙡𝙡𝙖𝙪𝙢𝙚 𝙆𝙞𝙜𝙗𝙖𝙛𝙤𝙧𝙞 𝙎𝙊𝙍𝙊: Je ne souhaite à aucun africain d’être exilé pour des raisons politiques. Même pas à mon frère , je souhaite qu’un jour il lui soit permis de regagner sa terre natale.
𝙇’𝙤𝙗𝙨𝙚𝙧𝙫𝙖𝙩𝙚𝙪𝙧: Quel est l’état de vos relations avec Blaise Compaoré quand on sait que l’ancien président burkinabé est à la fois votre ami et celui de Ouattara ?
𝙂𝙪𝙞𝙡𝙡𝙖𝙪𝙢𝙚 𝙆𝙞𝙜𝙗𝙖𝙛𝙤𝙧𝙞 𝙎𝙊𝙍𝙊: Mes relations avec le Président Compaoré n’ont jamais souffert de l’ombre d’un seul nuage.
𝙇’𝙤𝙗𝙨𝙚𝙧𝙫𝙖𝙩𝙚𝙪𝙧: Vos contacts avec Kosyam sont-ils définitivement rompus ou y a-t-il encore des canaux d’échanges entre vous et les autorités burkinabé ?
𝙂𝙪𝙞𝙡𝙡𝙖𝙪𝙢𝙚 𝙆𝙞𝙜𝙗𝙖𝙛𝙤𝙧𝙞 𝙎𝙊𝙍𝙊:J’ai fortuitement rencontré le Président Roch Kaboré à l’occasion de quelques fora, mais nous n’avons jamais eu l’occasion de discuter plus en avant. En définitive, Je souhaite QUE le Burkina retrouve la paix, mais aussi le pardon et la réconciliation entre toutes ses personnalités politiques et populations.
𝙇’𝙤𝙗𝙨𝙚𝙧𝙫𝙖𝙩𝙚𝙪𝙧: Avant la rébellion, vous avez longtemps séjourné au Faso. Quels souvenirs gardez-vous de cette époque ?
𝙂𝙪𝙞𝙡𝙡𝙖𝙪𝙢𝙚 𝙆𝙞𝙜𝙗𝙖𝙛𝙤𝙧𝙞 𝙎𝙊𝙍𝙊: Je demeurerai toute ma vie reconnaissant au Burkina Faso pour m’avoir protégé des affres de l’exil au début des années 2000. J’y ai toujours beaucoup d’amis, de frères et de sœurs du fond du cœur. Ce pays m’est resté cher. Une fois passé le temps des malentendus et des frustrations réciproques, je sais que viendra une nouvelle ère de paix, de joie, de prospérité et de fraternité partagées. Elu Président de la République de Côte d’Ivoire, je donnerai un nouvel élan très original à la coopération ivoiro-burkinabé car je suis profondément imprégné des réalités de nos deux peuples frères.
𝙇’𝙤𝙗𝙨𝙚𝙧𝙫𝙖𝙩𝙚𝙪𝙧: Vous qui avez des attaches burkinabé, ne serait-ce que par l’un de vos enfants, espérez-vous revenir un jour en paix au « Pays des hommes intègres » ?
𝙂𝙪𝙞𝙡𝙡𝙖𝙪𝙢𝙚 𝙆𝙞𝙜𝙗𝙖𝙛𝙤𝙧𝙞 𝙎𝙊𝙍𝙊: Vous savez que le Burkina Faso a une grande diaspora en Côte d’Ivoire. Cette diaspora est témoin du combat que moi et mes compagnons des Forces Nouvelles ont menés pour les protéger et préserver la fraternités entre nos deux peuples frères. Je me réjouis que beaucoup que je rencontre régulièrement me témoigne de la reconnaissance. Mon ami et frère Boureima Badini m’a conduit chez lui à Ouahigouya et le Naaba m’a adopté comme prince du Yatenga. C’est dire tout l’attachement que j’ai pour ce pays. Si les autorités du Burkina Faso m’invitent, ce sera sans hésitation.
𝙇’𝙤𝙗𝙨𝙚𝙧𝙫𝙖𝙩𝙚𝙪𝙧: Une question anecdotique pour terminer. Vous êtes (re)devenu particulièrement svelte comparé à une certaine époque où vous aviez pris de l’embonpoint un peu gênant à ce niveau de responsabilité ? Quelle cure spéciale avez-vous faites ?
𝙂𝙪𝙞𝙡𝙡𝙖𝙪𝙢𝙚 𝙆𝙞𝙜𝙗𝙖𝙛𝙤𝙧𝙞 𝙎𝙊𝙍𝙊: Quand vous avez des objectifs de haute portée dans la vie, vous ne devez surtout pas oublier que le corps est la plus grande des raisons de nos vies terrestres. Si l’esprit veut se réaliser dans le monde, il doit s’assurer un corps sain. Mens sano in corpore sano, disent les latins. Je m’impose tout simplement une hygiène de vie qui me porte bonheur. Par ailleurs, à 48 ans, je suis véritablement dans la force de l’âge, bon pour le service, prêt pour mon pays et pour l’Afrique ! Dieu soit loué !
Publiée le 05/10/2020 par L’Obervateur Palagaa, quotidien burkinabè.
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Interview de Grenville Cross au sujet de la loi de sécurité nationale pour Hong Kong https://conakryplanete.info/2020/06/09/interview-de-grenville-cross-au-sujet-de-la-loi-de-securite-nationale-pour-hong-kong/ Tue, 09 Jun 2020 15:52:50 +0000 https://conakryplanete.info/?p=14618 Récemment, l’Assemblée populaire nationale (APN) a adopté une décision pour légiférer sur la protection de la sécurité nationale à Hong Kong. Beaucoup se demandent si l’APN a le droit de procéder ainsi. Est-ce que c’est le cas ? Écoutons ce que dit l’ancien procureur en chef de Hong Kong.

« L’Assemblée populaire nationale est bien sûr l’organe ultime du pouvoir de l’État, en vertu de la Constitution chinoise. Elle peut promulguer des lois pour n’importe quelle partie du pays, y compris les lois sur la sécurité nationale. L’APN n’a permis à l’autorité d’adopter ses propres lois sur la sécurité nationale que comme agent. Elle a donc fait confiance à Hong Kong en tant qu’agent pour agir en son nom pour promulguer ces lois. Et l’APN attend patiemment comme le reste du pays depuis 23 ans. Pour que cela soit fait. Donc, il s’agit d’être raisonnable à ce sujet. Mais rien ne s’est passé. Comme je l’ai dit, cela a été évoqué l’année dernière lorsque les meneurs du mouvement de protestation local ont profité de l’écart dans la loi pour exploiter la situation et tenter de déstabiliser le pays. Donc, dans ces circonstances, très clairement, l’APN n’avait d’autre choix que d’intervenir et d’agir. Très clairement. Aucun autre pays au monde ne permettrait qu’une situation se présente dans laquelle une partie du pays n’a pas de loi sur la sécurité nationale. Et lorsque cette situation est exploitée par des éléments qui s’opposent au pays lui-même, et effectivement par des forces étrangères, aucun pays ne tolérerait cette situation. Les États-Unis ne le feraient pas, le Royaume-Uni ne le ferait pas, le Canada ne le ferait pas, et la France ne le ferait pas. Alors pourquoi la Chine devrait-elle être le seul endroit au monde ? Ce serait le seul pays qui permettrait à une partie de sa nation de ne pas avoir de lois sur la sécurité nationale », a déclaré Grenville Cross, ancien procureur en chef de Hong Kong.

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Dansa Kourouma, président du (CNOSCG) : «Il faut reconnaitre que le citoyen guinéen n’est pas satisfait de son député». https://conakryplanete.info/2017/10/07/dansa-kourouma-president-du-cnoscg-il-faut-reconnaitre-que-le-citoyen-guineen-nest-pas-satisfait-de-son-depute/ https://conakryplanete.info/2017/10/07/dansa-kourouma-president-du-cnoscg-il-faut-reconnaitre-que-le-citoyen-guineen-nest-pas-satisfait-de-son-depute/#comments Sat, 07 Oct 2017 10:24:10 +0000 http://conakryplanete.info/?p=12464 Au cours de cet entretien avec Dansa Kourouma, président du Conseil national des organisations de la société civile guinéenne (CNOSCG), votre site d’information Conakryplanete.info a abordé avec l’invité des questions sur notamment le fonctionnement de l’Assemblée nationale, le regard des citoyens. Lisez!
Conakryplanete.info : Quelle appréciation faites-vous de l’Assemblée nationale depuis son installation en 2013 ?
Dansa Kourouma : C’est une Assemblée qui a mis fin à une longue période d’instabilités politiques. C’est une appréciation positive dans un premier temps. Parce que c’est le deuxième pilier du pouvoir.
Cette Assemblée en tant qu’Institution, il y’a des avancées significatives. Elle regroupe plus d’une dizaine de partis politiques en son sein. C’est une assemblée pluraliste où l’opposition a une minorité de blocage. C’est-à-dire le parti au pouvoir n’a pas les 2/3 pour faire passer les lois organiques. C’est un atout important pour cette assemblée. Parce que ça oblige à avoir des débats parfois très tendus avant d’adopter les lois.
La troisième remarque je faite est le niveau individuel de certains députés que je trouve très élevé. Vous avez plus de trois anciens premiers ministres qui siègent. Mais aussi des anciens députés de différentes législatures et des hauts cadres de l’Etat.
Comme illustration, vous avez Michel Kamano, ancien ministre et ancien président du Conseil économique et social, Cellou Dallein, Sidya Touré, docteur Ousmane Kaba bref, c’est une Assemblée qui, globalement repose une panoplie de personnalités qui cohabitent parfois avec des députés dont le niveau est très faible. Il y’a des députés qui ne savent lire et écrire, des députés qui n’ont aucune vision intellectuelle du débat parlementaire. Mais en majorité, il fait savoir que la grille de représentation est très appréciable.
La quatrième remarque que je ferais naturellement, c’est la richesse des débats. Il faut reconnaitre qu’avant qu’une loi ne passe au parlement, ça fait l’objet de beaucoup de débats et de commentaires. Le niveau de critiques face à l’action gouvernementale reste important. Certes, au moment aussi où il y’a cette diversité d’appréciations, il y’a des députés insupportables qui s’imposent par des katas de karité pour faire passer leurs avis.
La faiblesse véritable de cette Institution est l’oral, c’est-à-dire son envergure au niveau national et international fait défaut
On a une Assemblée qui n’est pas tellement influente dans le débat national.
La deuxième chose qui est une remarque fondamentale c’est que les actions qui sont en rapport avec le contrôle des actions gouvernementales, ne sont pas vues. Il y’a aucune visibilité sur les rapports de l’assemblée avec l’exécutif en matière de contrôle.
La troisième remarque qui me semble être importante, c’est la performance de l’Assemblée par rapport au nombre des lois votées. Il faut le reconnaitre qu’il y’a très peu de lois qui sont votées et en dehors de la ratification des conventions et des lois qui sont amenées par l’exécutif. Je parle des propositions de lois. D’ailleurs, ça, c’est une caractéristique globale des parlements dans la Sous-région.
Une autre réalité que je trouve négative, c’est l’incapacité de l’Assemblée d’adopter son règlement intérieur après plus de 4 années de législature. Ça veut dire une fois encore, il y’a eu un problème interne qui a contraint l’Assemblée a fonctionné sur la base de l’ancien règlement intérieur qui a été adopté par le Comité militaire de redressement national (CMRN) pour la première législature. Ceci a eu pour conséquence naturellement sur le partage des responsabilités au sein de l’Assemblée où la majorité des pouvoirs était concentrée dans les mains des partis au pouvoir. Et, avec la désaffection des alliances, ça fragilisé un peu l’Institution. Par l’exemple, les prises de position de Docteur Ousmane Kaba ont été rapidement réprimandées ou bien le retrait de la confiance du parti au pouvoir en tant président de la Commission économique et finance. Bien qu’on savait qu’il avait beaucoup de compétences par rapport à ce poste. Une autre réalité qui crève les yeux est l’inactivité des députés uninominaux. On a quelques députés qui sont très actifs mais la plupart ne sont pas actifs. Ça fait que les réalités de la Guinée profonde ne fait pas l’objet d’une prise en compte du débat national. C’est une faiblesse significative.
Mais nous, aujourd’hui, au sein de la société civile, on a une appréciation au point de vie orientation de l’Assemblée. On dit que ne peut être député que celui qui est présenté par un parti politique. Ça veut dire un citoyen lambda, telle que soit son niveau de compétence, l’apport vis-à-vis de ta communauté, tu ne peux pas être député si tu n’es pas présenté par un parti politique. C’est une restriction de la loi.
Les dernières élections en Coté d’Ivoire et au Sénégal, les débats sur les législatives sont en cours pour le 30 juillet. Force est de reconnaitre qu’à ce niveau, les candidatures indépendantes sont autorisées.
L’acceptation des candidatures indépendantes pour les élections législatives permet d’enrichir les débats, qualifier le niveau et éviter les blocages politiciens. Il est arrivé que les partis politiques demandent à leurs députés de se retirer. Ca, est un recul de la démocratie. C’est pourquoi la société civile est sur le point de recommander et de proposer à l’exécutif la réforme de la loi sur l’Assemblée nationale pour que les citoyens qui n’appartiennent pas aux partis politiques puissent se présenter et être députés. En Côte d’Ivoire, il y a plus d’un tiers des députés qui étaient des candidats indépendants. Sortir dans la dictature des partis politiques, c’est une piste que la société civile met sur la table et soumet à un débat national. Notre Assemblée, au moment où elle avait des atouts mais n’a pas pu saisir tous ses atouts pour être une Institution au service du citoyen. Une Institution qui, parfois se désolidarise sur certaines erreurs dans la gouvernance du pays. Mais c’est le contraire.
Que dites vous des altercations des députés à l’hémicycle?
C’est normal. Dans certains pays, les députés se battent. Mais en Afrique, la plupart des députés sont morts lors des débats. Parce qu’ils sont longs et certains députés n’ont pas de propositions à donner.
Pour moi, la réforme fondamentale doit passer la répartition des postes électifs entre les différentes les forces politiques en présence et le renforcement de l’administration parlementaire. L’administration parlementaire est vraiment le socle de la réussite du travail parlementaire.
Votre regard sur la personnalité du député guinéen ?
Il faut reconnaitre que le citoyen guinéen n’est pas satisfait de son député. Je l’ai dit devant le président de l’Assemblée nationale. Cette désaffection en train un sorte de désamour, le député face à l’activité parlementaire. C’est un regard qui est très négatif. Parfois on demande quelques choses aux députés, ils n’ont pas les compétences de le faire. C’est comme si on leur demande de trop. Les conditions de mis en place de l’Assemblée ne garantit pas le plus souvent les performances qu’on les exige. D’ailleurs, les performances que la Guinée a besoin.
Propos recueillis par Alia Camara
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Situation économique: le président du GOHA fait le point https://conakryplanete.info/2017/08/26/situation-economique-le-president-du-goha-fait-le-point/ https://conakryplanete.info/2017/08/26/situation-economique-le-president-du-goha-fait-le-point/#comments Sat, 26 Aug 2017 14:41:23 +0000 http://conakryplanete.info/?p=12394 Cherif Mohamed Abdallah est président du Groupe Organisé des Hommes d’Affaire (GOHA). Dans cet entretien accordé à notre reporter, il nous parle du cas des victimes de pillages des différentes manifestations, la situation économique actuelle du pays et les faiblesses des autorités guinéennes à faire face aux revendications des victimes de pillages.
Contrairement à la gestion actuelle des dirigeants guinéens et syndicalistes, le président du GOHA a parlé les mérites et les actes de reconnaissances en faveur de l’équipe d’hadja Rabiatou Serah et le gouvernement d’alors : « Nous avons commencé a recensé les victimes de pillage de 2007 lorsque le syndicat avait engagé le mouvement. D’abord avant le recensement-là, lorsque Conakry était à feu et à sang la seule organisation qui était nettement sur le terrain pour calmer les gens et faire un travail concret pour que la situation revienne à la normale, et d’éviter la guerre civile dans le pays, c’était bien le GOHA. La preuve, après le mouvement tous les syndicalistes de la république de Guinée accompagnés par Hadja Rabiatou Serah Diallo et feu Ibrahima Fofana se sont transportés au siège du GOHA avec une lettre de reconnaissance et de remerciement, une sorte aussi d’engagement pour dire qu’ils vont nous aider au moment venu pour que les victimes de pillages soient dédommagées. Il y’a de cela dix (10) ans aucun syndicaliste n’a bougé pour nous appuyer dans le cadre du dédommagement des victimes de pillage ».
Selon lui, depuis cette date, à chaque fois qu’il y’a des manifestations en Guinée, les commerçants sont victimes. « Ensuite, il y a eu des événements de 2009. Après le stade il y a 162 cas de pillages ce jour-là. Nous avons recensé ces 162 cas et nous avons joué un rôle primordial pour ne pas que les événements qui se sont produits au stade 28 septembre ne se répercutent dans la rue et dans les villes de l’intérieur du pays. Nous avions calmé la situation et heureusement nous étions écoutés par la junte au pouvoir et par les mouvements politiques ».
Apres cet événement, Abdallah Cherif a précisé également qu’il y a eu les événements de 2012 qui ont aussi causé des pillages. « Avant même ces événements nous avons lancé des messages, mais très malheureusement les pillages sont survenus » a-t-il rappelé.
Bien que les commerçants paient la taxe à l’Etat, mais Abdallah Cherif soutient qu’ils ne sont pas en sécurité, c’est pour quoi ils demandent des dédommagements à l’Etat. « Puisque les commerçants ne sont pas en sécurité, et ils paient des taxes à l’Etat, alors s’ils sont victimes, il n’y’a pas d’autres voies que de réclamer leur indemnisation à l’Etat. Comme les commerçants ne paient pas l’impôt ni à l’UFDG, ni au RPG et non moins à un autre parti politique, alors lorsqu’ils sont victimes ils réclament à l’Etat : maintenant dire qu’on va dissocier ces dossiers à d’autres dossiers politiques, ou à des négociations politiques, celui qui le dit c’est mal comprendre les choses. C’est pourquoi la semaine dernière a lancé des appels expressément à toute la classe politique guinéenne de se lever pour le dédommagement des victimes et ça sera fait » a-t-il réitéré.
D’autre sujet que le président du GOHA a abordé, c’est la situation économique actuelle du pays : « Notre regard sur la situation économique en Guinée est extrêmement difficile. Il y a trop de parole, mais il n’y’a pas de chose concrète. Quand on veut faire venir les investisseur s dans un pays, il y’a des préalables. Il faut bien s’entendre et se comprendre avec ceux qui détiennent la scène de distribution dans le pays. Il n’y’a aucun investisseur dans le monde entier qui investit dans un pays s’il n’est pas assurer à 100% qu’il peut vendre ce qu’il va produire ».
Et d’ajouter : « Il faudrait que les gens comprennent que des investisseurs sont des commerçants. Aucun investisseur ne vient en Guinée parce que nous sommes beaux ou bien, mais il vient pour chercher de l’argent. Si par exemple, ’ils amènent un million de dollars, cent mille dollars ou dix millions de dollars, c’est dans l’espoir de gagner cent millions, deux cent ou un milliard de dollars sinon ils ne vont pas investir. Il faut avoir des gens qui connaissent le terrain, des hommes d’expériences pour savoir comment nous aussi nous pouvons tirer profit dans ça. Si l’Etat regarde seulement de son côté parce qu’un investisseur vient investir et paye les taxes, mais il y a aussi les distributeurs qui sont dans le pays. Il faut penser à eux ».
Il a par ailleurs demandé à ce que les opérateurs soient en sécurité : « Il faut penser comment sécuriser ceux qui sont chez vous. Il faut penser comment associer les opérateurs guinéens avec les investisseurs étrangers qui viennent ».
Après avoir fini de parler des faiblesses des autorités guinéennes, Abdallah Cherif est revenu sur le rôle du GOHA à travers le monde : « En Guinée, nous n’avons pas de bonnes routes, pas d’eau. La sécurité n’est pas assurée à 100%. Il y’a l’obscurité, l’incertitude et souvent il y a des tensions politiques. Il y a des promesses non tenues par les autorités. Ce sont ces difficultés là que nous avons sur le terrain. Nous voyageons et nous sommes en contact avec beaucoup d’opérateurs à travers le monde. Depuis la création de GOHA en 2003 nous avons puis l’installer dans tous les continents. Nous avons des représentations valables dans tous les pays. Nous intervenons pour les ressortissants guinéens d’ailleurs et pour d’autres opérateurs étrangers aussi quand nous sommes saisi pour un problème nous essayons de régler à l’amiable ou nous prenons des avocats pour défendre dans les différents pays à travers le monde ».

Amirou Diallo

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Aminata Traoré : « On a mondialisé l’injustice, le désespoir et le mépris » https://conakryplanete.info/2017/08/01/aminata-traore-on-a-mondialise-linjustice-le-desespoir-et-le-mepris/ https://conakryplanete.info/2017/08/01/aminata-traore-on-a-mondialise-linjustice-le-desespoir-et-le-mepris/#comments Tue, 01 Aug 2017 18:51:42 +0000 http://conakryplanete.info/?p=12141 Aminata Traoré est une essayiste malienne qui lutte pour l’autonomisation des pays et des peuples d’Afrique, toujours dominés et pillés par les puissances occidentales. Ministre de la Culture et du Tourisme au Mali entre 1997 et 2000, l’infatigable militante choisira de poursuivre son combat contre le libéralisme sur le terrain et sera à l’origine de nombreux projets de proximité avec les femmes et les jeunes à Bamako. Sa candidature récente au poste de secrétaire générale de l’ONU est une bonne nouvelle pour tous les partisans de la paix.
Comment analysez-vous le phénomène terroriste qui sévit en Afrique et partout dans le Monde ?
Il faut d’abord en analyser rigoureusement les causes : Pourquoi maintenant ? Pourquoi partout ? Précisément parce que l’on a mondialisé l’injustice, le désespoir et le mépris. Dans les années 90, face aux conséquences des politiques d’ajustement structurel, on a tiré la sonnette d’alarme en disant : « Chaque année dans la plupart de nos pays, il y a 100 000 à 200 000 jeunes diplômés qui viennent sur le marché du travail et le modèle économique ne crée pas d’emplois. » Au contraire, il en supprime. Que reste-t-il à faire ? Les jeunes n’ont souvent le choix qu’entre l’exil ou le fusil. Ces deux phénomènes contemporains et concomitants sont intrinsèquement liés à l’échec lamentable d’un modèle de développement économique que l’Occident ne veut pas remettre en question.
Pour beaucoup de médias et d’analystes, le djihadisme émanerait directement et principalement de la religion. Trouvez-vous cette explication suffisante ?
S’il en était ainsi, pourquoi cette pensée du radicalisme religieux n’est pas survenue plus tôt ? C’est à partir des décennies 80 et 90 que de nombreux laissés pour compte des politiques néolibérales sont allés chercher dans les mosquées et le Coran des réponses au chômage et à l’exclusion. S’il n’y avait pas eu l’Irak, des généraux de Saddam Hussein n’auraient pas rencontré, à Abu Ghraib, des islamistes pour jeter les bases de DAESH. Comment arrivent-ils à pénétrer les banlieues et les milieux pauvres ? Pourquoi fascinent-ils aussi la « classe moyenne » ? Il y a un vide idéologique abyssal que l’on refuse d’admettre.
Si l’on reconnaît aujourd’hui que davantage de justice, davantage d’emplois, de respect des peuples, peuvent garantir la paix et la sécurité, cela implique que les dominants doivent renoncer à une partie de leurs avantages et privilèges. Ils ne le peuvent pas. C’est se faire Hara-Kiri que de dire : « on s’est trompé de modèle, on n’a pas créé d’emplois et notre modèle ne répond pas à la demande sociale ». A qui profite le crime de cette croissance, si ce n’est aux transnationales? Ce sont elles qui se tirent également une balle dans le pied quand elles ne peuvent plus aller là où elles exploitent les ressources naturelles. Les djihadistes qui ont conscience de cet enjeu visent eux aussi les même ressources, notamment, le pétrole.
A force de faire la sourde oreille et de mettre en place des oppositions qui ne sont pas de véritables contre-pouvoirs capables et désireuses de prendre en charge les vraies questions, on se retrouve enlisé partout dans des questions institutionnelles et politiciennes de remplacement des acteurs sans changement de paradigme. Or pour avoir la paix aujourd’hui, une véritable paix durable et la sécurité humaine, que je ne confonds pas avec la sécurisation, il faut inscrire les enjeux miniers, pétroliers et autres dans le débat. Garantir la sécurité humaine aux individus, à travers l’emploi, la santé, l’éducation, et d’autres services sociaux de base considérés comme des dépenses improductives.
Quel est le rôle de l’Union Africaine et quels sont ses principaux défis ?
L’Afrique a cruellement besoin de l’Union Africaine (UA), cette organisation qui est née en 2002 des cendres de l’OUA créée il y a 53 ans. Tout comme l’Union Européenne (UE) qui lui sert de modèle, elle suscite bien des interrogations auprès des peuples qui ne la voient pas là où ils l’attendent, c’est-à-dire auprès d’eux. Ce qui fait dire à ses détracteurs qu’elle n’est qu’un club des Chefs d’Etats. Le constat est accablant et préoccupant lorsqu’on sait que la décolonisation dont ses pères fondateurs ont voulu en faire l’instrument n’est pas finie et que le continent est même en voie de « recolonisation » dans le cadre de la mondialisation capitaliste. Les défis sont à la dimension de la violence multiforme de ce système.
Pour jouer pleinement son rôle dans la défense des intérêts des peuples d’Afrique, il faudrait que l’Union Africaine (UA) appréhende la nature de la mondialisation et celle des rapports de force. Or, elle souffre des tares originelles de la division, de l’extraversion et de la dépendance. Nous avons souvent tendance à oublier que l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) dont elle est issue est née dans la douleur du déchirement entre deux groupes qui avaient une approche et une vision opposées de l’avenir du continent.
Il a fallu de nombreuses rencontres et de longues négociations pour que le 25 mai 1963, 32 États nouvellement indépendants créent l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) à Addis-Abeba en Éthiopie, sur la base d’un Accord minima. La rédaction de sa charte a été confiée au président malien Modibo Keita l’un des leaders du groupe des progressistes de Casablanca et au président togolais Sylvius Olympio du camp des « anti- fédérationistes »). C’est la vision du groupe de Monrovia qui a pris le dessus sur celle des progressistes du groupe de Casablanca.
Quel bilan peut-on tirer de ses activités ?
Mise à part la gestion de la décolonisation, aucun projet ni aucune stratégie de développement autonome et émancipatrice n’a été initiée et menée à bien par l’Organisation panafricaine. Les deux décennies 80 et 90 ont été marquées par des orientations tracées par Elliot Berg que la Banque mondiale a substituées aux perspectives africaines de développement du plan d’action de Lagos (PAL), patiemment élaboré par les Etats africains, et adopté en 1980 dans la capitale nigériane. Ces orientations ont aggravé les difficultés du continent : blocage des salaires, coupes dans les budgets des services sociaux de base: éducation, santé, approvisionnement en eau potable et assainissement.
Conscient du coût social et politique élevé des Programmes d’Ajustement Structurel (PAS), des dirigeants africains ont proposé différentes orientations : le Président Thabo Mbeki, le Plan d’Action du Millénaire (PAM), conjointement élaboré par le Président sud-africain, le Président Obasanjo et le Président Bouteflika ainsi que le Plan Omega d’Abdoulaye Wade. Leur fusion a donné lieu à la « Nouvelle initiative africaine (NIA) » devenue le Nouveau Partenariat pour le Développement en Afrique (NEPAD) ainsi que le Mécanisme Africain d’Évaluation par les Pairs en 2003 : le Parlement Panafricain PP institué le 18 mars 2004 avec son siège à Midrand, en Afrique du Sud.
L’Union Africaine (UA) se félicite des politiques et stratégies macro-économiques « saines » qui ont permis à de nombreux pays membres de l’Organisation d’enregistrer une croissance sans précédent ainsi que la réduction significative des conflits, le renforcement de la paix et de la stabilité, ainsi que les progrès en matière de gouvernance démocratique. Elle table pour le XXIème siècle sur l’émergence d’une classe moyenne croissante et d’un changement dans l’architecture financière internationale, avec la montée des BRICS et l’amélioration des flux des investissements directs.
Selon vous, le processus de démocratisation resterait superficiel ?
J’ai du mal à me retrouver dans un paysage politique marqué par 150 à 250 partis. L’Europe sait parfaitement qu’il ne s’agit pas de démocratie avec un tel émiettement du champ électoral sans contenu idéologique véritable. Comment sortir de cette « démocratie », téléguidée, financée et supervisée de près selon les pays et les enjeux par Bruxelles, Paris et Washington ?
A ce propos justement, la Chine supplante progressivement l’Occident dans l’économie africaine. Faut-il accueillir les Chinois comme les nouveaux « Imposteurs » pour reprendre le titre de l’un de vos derniers livres?
Historiquement l’Afrique n’est pas dans les mêmes types de rapports avec la Chine qu’avec l’Occident. La Chine n’est pas arrogante. Dans l’imaginaire des Africains, c’est un moindre mal parce que l’on sait qu’ils sont là parce qu’ils ont d’énormes besoin de matières premières à satisfaire. Cette relation n’en est pas moins un piège si nos Etats se maintiennent dans la logique de régions exportatrices de matières premières au lieu d’en profiter pour jeter les bases de l’industrialisation du continent. En d’autres termes, s’ils ne développent pas leur propre secteur privé, les Etats africains ne seront pas en mesure de s’émanciper de cette relation de dépendance.
C’est la notion même d’émergence qui est problématique. Elle se traduit par une croissance qui ne profite pas aux peuples. Dans les pays dits « émergents », le panier de la ménagère n’enregistre aucune amélioration. La Chine émergente a servi de source d’inspiration aux pays africains qui ne se disent pas qu’un continent émietté et divisé est une proie facile dans le cadre actuel de l’ensauvagement du monde. La Chine n’a pas libéralisé à tout-va. Elle a progressé à son rythme et en fonction de ses intérêts.
Quels sont à votre avis les défis de la société civile et des intellectuels africains du 21ème siècle ?
Il faut aller plus loin dans le travail de déconstruction des idées reçues et de dépollution des esprits sur la croissance, l’émergence, et autres histoires à dormir debout. Si le système marchait si bien, pourquoi l’Europe se retrouverait dans cette crise existentielle qui est en train de la bouleverser ? Selon moi, les solutions d’emprunt ont révélé leurs limites à la lumière de nos expériences, de nos vécus, de nos aspirations. Malheureusement une grande partie de ce que l’on appelle la « société civile » n’ose pas soulever les questions qui fâchent les « donateurs ». Localement elles ne peuvent rien faire sans l’aide de la « communauté internationale ».
Pourtant l’Afrique a connu des grands penseurs intellectuels comme Julius Nyerere et ses idées motrices en faveur du droit au développement. Pouvons-nous “compter sur nos propres forces” ?
Bien sûr, l’Afrique n’a pas eu que des corrompus et des dictateurs comme ses détracteurs le laissent entendre. De nombreux hommes qui auraient pu et voulu faire des choses en ont été empêchés. L’assassinat de Patrice Lumumba a été l’acte fondateur du chaos politique congolais. Les assassinats politiques tout le long des années 60-70 ont traumatisé et dissuadé bien des dirigeants qui voulaient faire corps avec leurs peuples. Plus récemment, il y eu le cas de Laurent Gbagbo qui passe aujourd’hui devant la CPI et dont le tort est d’avoir touché à des questions qui fâchent. Ce qui est vrai pour les dirigeants, l’est dans une large mesure pour la société civile.
Aujourd’hui, quand on parle de la société civile, celle qui est sollicitée est souvent formatée, prudente, et même frileuse. Actuellement, un sentiment de révolte intérieure et une forme d’humiliation apparaissent face à la seconde recolonisation du continent qui ne laisse pas les Africains indifférents. Les efforts de remise en question doivent être capitalisés pour développer notre capacité de proposition, d’anticipation et d’actions transformatrices de nos économies et de nos sociétés dans le sens de l’intérêt commun.
Source : Journal de l’Afrique n°22, Investig’Action

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https://conakryplanete.info/2017/01/20/11729/ https://conakryplanete.info/2017/01/20/11729/#comments Fri, 20 Jan 2017 15:29:36 +0000 http://conakryplanete.info/?p=11729 « Plus de 28840 habitants pour un seul poste de santé», confie docteur Alain Guilavogui, chef du poste de santé de la  sous préfecture de Bissikrima.

Agent technicien de santé, Alain Guilavogui  est depuis  sept ans maintenant, le seul  docteur titulaire du poste de santé de la sous préfecture de Bissikrima. Dans cet entretien qu’il a  bien voulu nous accorder, il décrit son travail qui n’est pas du tout ‘’aisé’’.  

Le poste de santé de la sous préfecture de Bissikrima est géré par un seul médecin titulaire et est assisté de deux personnels qui sont des stagiaires  et non pris en charge.

Cette structure sanitaire située dans la zone de Kambya  a deux chambres :  une pour la consultation des femmes en grossesse, une autre pour les soins  et une salle où on observe les malades pour deux heures  ou trois heures. Parce qu’il n’est pas permis  selon docteur Guilavogui de garder les malades. « C’est pour juste des observations  de quelques heures  puis  soit la référence vers le centre de santé  ou vers l’hôpital de Dabola ».

Parlant du matériel disponible, notre médecin fait savoir que son service dispose entre autres: un frigo  soleil qui  fonctionne 24/24 heures qui vient d’être installé tout dernièrement, deux motos, un service où on vaccine les enfants, une salle de soins, un magasin où est stocké les médicaments, un point de ventre qui  n’est pas fonctionnel par manque de personnel, une salle   d’accouchement, … Et, de façon périodique, ils  vaccinent les  enfants de 0 à 11 mois  et suivent les femmes en grossesse.

Pour les interventions,  le chef du poste de santé de Bissikrima soutient que les cas compliqués sont automatiquement renvoyés à Dabola. «Quand nous recevons un cas, nous le mettons dans la salle d’observation mais il y’a des cas que nous referons immédiatement. Lorsqu’il y’a des difficultés, nous avons le numéro du chauffeur de  l’ambulance et on l’appelle immédiatement.  Il s’en occupe pour l’évacuer à Dabola », dit-il.

Revenant sur les maladies enregistrées de plus dans cette sous préfecture, docteur Guilavogui précise  tout d’abord que Bissikrima regorge 11 districts avec 64 secteurs et le paludisme est la maladie la plus fréquente.  Après nous avons les infections respiratoires qui sont suivies par les d’anémie. En plus, il y’a l’hypertension artérielle, de gastrite, de mal nutrition, …

Des difficultés, ils sont confrontés. « Nous avons un problème de médicaments. Chaque semestre, nous devons faire le monitorage. Ça  nous permet d‘évaluer toutes nos activités.  Du côté finance, nous allons voir  quel a été le coût  du médicament consommé. C’est coût  qui doit être reconduit pour l’achat des médicaments. Mais on verra que soient certains médicaments qui ont été payés l’année dernière à 60 francs  sont cette année à 70 francs. Vous allez voir peut être 13  ou 15 millions de francs utilisés pour l’achat des médicaments et qui nous ne permettrons pas de couvrir la période de six mois. Nous recevons parfois des médicaments que nous ne pouvons pas consommés.» 

Pour le premier responsable du poste de santé de Bissikrima, son centre a notamment besoin des antipaludéens que le Programme Palu assure d’ailleurs de façon régulière. Mais, « nous avons besoin, l’ampicilline, des sirop anti acide, … D’après plusieurs consultations, les femmes occupent la première place des affections sexuelles. »

Expliquant le taux de fréquentation du centre, notre docteur souligne qu’il n’est pas dense en cette période. « La plus part des gens de la haute Guinée migre vers Léro.  Actuellement, le taux de fréquentation vari entre 13 à 15 patients par jour.  Contrairement au mois d’août,  septembre et octobre  où on peut enregistrer plus de 600 patients par mois. »

Lançant un appel à l’Etat et aux bonnes volontés, docteur Alain Guilavogui souhaite avoir plus de personnels, la construction de deux à trois autres postes de santé, des équipements et médicaments.

In Continent

 

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Madame Kouyaté Aminata, Directrice nationale de l’emploi des Jeunes : « notre mission consiste à s’assurer que l’environnement de façon générale contribue à la création d’emplois ». https://conakryplanete.info/2016/10/14/madame-kouyate-aminata-directrice-nationale-de-lemploi-des-jeunes-notre-mission-consiste-a-sassurer-que-lenvironnement-de-facon-generale-contribue-a-la-creation-d/ https://conakryplanete.info/2016/10/14/madame-kouyate-aminata-directrice-nationale-de-lemploi-des-jeunes-notre-mission-consiste-a-sassurer-que-lenvironnement-de-facon-generale-contribue-a-la-creation-d/#comments Fri, 14 Oct 2016 21:26:10 +0000 http://conakryplanete.info/?p=11446 madam-aminataA l’occasion de la célébration de la journée internationale de la jeunesse, le 11 octobre, nous avons rencontré Madame Kouyaté Aminata, Directrice nationale de l’emploi des Jeunes. Avec notre interlocutrice, nous avons fait le point sur l’ensemble des actions que le Ministère de la jeunesse et de l’emploi des jeunes à travers sa Direction nationale de l’emploi des jeunes est en train de faire dans le cadre de l’insertion des jeunes pour un entrepreneuriat reçu . Lisez !

conakryplanete.info: Peut-on avoir une idée sur ce que votre Direction est entrain de faire dans le cadre de l’insertion des jeunes ?
Madame Kouyaté Aminata: effectivement comme les gens le disent souvent, la Direction nationale de l’Emploi des jeunes est là pour aider les jeunes à s’insérer. Mais en effet, notre mission ne consiste pas à trouver du travail aux jeunes contrairement à ce que d’autres pensent. Notre mission consiste à s’assurer que l’environnement de façon générale contribue à la création d’emplois. Parce qu’il faut qu’on s’assure que toutes les composantes, toutes les parties prenantes font de leur mieux pour aboutir à cette création d’emploi. Ce n’est pas seulement au niveau du Ministère de la jeunesse et de l’emploi des jeunes, il y’a les partenaires privés, étatiques, la société civile, …. Tout le monde est interpelé par rapport à cette question.
Revenant à votre question, sur ce que nous sommes entrain de faire concrètement dans le cadre de l’insertion des jeunes, il y’a plusieurs choses: il y’a déjà la prise en compte des jeunes. Il faut le savoir qu’il y’a plusieurs types de jeunes. Mais, nous, on prend en compte la charte africaine qui dit que le jeune est celui qui est compris entre 15 et 35 ans. Donc, c’est cela notre cible. Dans cette cible, vous avez les diplômés sans emploi, des jeunes qui n’ont pas fini leur scolarité, des jeunes dans les zones rurales,… Il faut signaler qu’en général, le chômage touche d’ailleurs plus les jeunes en milieu urbain. Parce que vous n’êtes pas sans le savoir quand vous allez dans les zones rurales, on ne vous parle de chômage, ils veulent de tracteurs, des machines,… eux, ils travaillent déjà… Il y’a de jeunes qui n’ont pas eu l’occasion d’aller à l’école qui sont aussi des jeunes comme on le dit « de la rue ».
Vous voyez qu’il y‘a déjà différents types de jeunes et donc différentes problématiques. Le jeune qui n’a pas eu la chance de faire des études, n’a pas les mêmes problèmes que celui qui est sorti de l’université.
C’est pour dire que le fait de les identifier, de les classifier nous permet déjà de pouvoir résoudre leurs problèmes de travail différemment. C’est le principal rôle qu’on a ici, savoir que quand on dit jeune, il y’a plusieurs qui sont interpelés. Il y’a plusieurs jeunes qui ont besoin de nous, ce n’est pas homogène mais hétéroclite.
Maintenant quand vous prenez le jeune qui n’a pas eu du tout la chance d’aller à l’école, qui est déjà dans la vie active, c’est souvent les petits cireurs, les petits porteurs, … Ça, ce sont des jeunes qu’on peut appuyer comment ? On les identifie, les regroupe, les organise en association, les former à l’esprit entrepreneurial. Parce que eux ils ont l’habitude de travailler et gagner un peu de sous. Les dire si vous gagnez 10 mille francs par jour, vous pouvez mettre un peu à côté pour pouvoir vous aidez à monter quelque chose. On peut les amener à être alphabétisé à travers les partenaires qui nous aident pour tout ce qui est renfoncement des capacités. Une fois qu’ils sont alphabétisés, ils peuvent lire et écrire, on peut amènent à des métiers. Il y’a des métiers qui sont très portants. Notamment dans le domaine de l’artisanat. Et la Guinée a un réel potentiel dans ce domaine. En plus, on peut orienter ces jeunes vers l’agriculture moderne.
En ce qui concerne ceux qu’on des diplômes et qui ne travaillent, on procède aussi au renforcement des capacités. Parce que souvent ils sortent des universités, ils n’ont pas de formation pratique, le marché ne peut les absorber. Dans ce cas, notre politique est de dire aux jeunes que dans les cinq ans à venir, il y’a des secteurs porteurs. . C’est-à-dire vous avez 99% de trouver du travail quand vous allez dans ces secteurs qui sont: les mines, on le dit la Guinée est un pays minier mais il faut que les jeunes accepter d’aller dans le domaine des mines, dans les domaines de l’hôtellerie, des Nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), de l’artisanat.
Je prends le cas de l’hôtellerie, il y’a actuellement neuf grands hôtels en construction en Guinée dans les cinq ans à venir. Ça va créer des milliers d’emplois. Ça veut dire si on commence dès à présent à orienter les jeunes vers les formations hôtelières, dans cinq ans, ils auront du boulot. Parce qu’il aura des hôteliers qui sont là et au lieu d’aller chercher des étrangers, il y a des Guinéens formés. C’est un concours de choses qu’il faut qu’on mette en place pour qu’on sorte de cette situation qui semble être insoluble. Non, il y’a des solutions et l’une des solutions est d’orienter les jeunes vers les secteurs porteurs, de prendre en charge ceux qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école et de faire en sorte que les petits métiers informels soient structurés, dynamisés.
Ma Direction est dans cet esprit. Depuis décembre 2014, j’ai eu mettre deux centrales de métiers à Matoto et à Ratoma
A Matoto, j’ai mis une Centrale de métier dans le domaine de bâtiments. J’ai pris des jeunes qui sont sortis des écoles professionnelles de la circonscription dans le domaine de bâtiments, charpentiers, électriciens, … au nombre de 25. Je les ai regroupés en association, on les a formé pendant une semaine en esprit associatif, entreprenariat, de projets, … Je les ai doté du matériel, des bureaux avant de les dire qu’ils doivent désormais se prendre en charge. Parce que je me suis dit s’ils sont en groupe, ils deviennent plus puissants.
J’ai fait la même chose à Ratoma plus précisément à la maison des jeunes de Cobaya. J’ai installé un bureau dans le domaine de l’aménagement de l’espace vert.
A Kipé, les jeunes de la floriculture aussi, nous comptons aussi mettre des Centrales dans les domaines de la pêche artisanale, de la pâtisserie mais c’est les moyens qui nous manquent. C’est pourquoi, nous avons vraiment besoin le soutien de nos partenaires techniques et financiers et de l’Etat pour mettre des structures qui permettront aux jeunes d’être autonomes et de servir de modèle aux autres jeunes.
A travers cette politique, nos jeunes vont comprendre que le plus important n’est pas d’aller forcement dans un bureau, l’essentiel c’est de gagner sa vie et être une personne responsable pour sa communauté voire sa nation toute entière.
Peut-on savoir vos projets ?
Avec l’aide de nos partenaires techniques et financiers, nous comptons mettre l’accent sur le renforcement des capacités à tous les niveaux. Aujourd’hui, les jeunes que ça soit les diplômés sans emploi ou ceux qui n’ont pas été à l’école, ils ont tous besoin d’être orientés. Parce qu’ils ne savent pas vers quel secteur se développer ou s’orienter. Ça, c’est la première perspective.
La deuxième, c’est en fait de les aider à être autonome .C’est-à-dire c’est fini le moment où l’Etat pourrait absorber tous après l’université. L’Etat n’est plus en mesure d’absorber tous les diplômés. Il y’a plus de 100 mille sortants. Ce que l’Etat peut est de créer un environnement qui les permettra de se prendre en charge. Pour cela, nous avons laissé un projet qu’on appelle ‘’démarrage’’. Ce projet consiste à aider les jeunes entrepreneures. On a deux catégories d’entrepreneurs: un qui a déjà crée sa propre entreprise depuis deux à trois ans qui veulent grandir de plus et l’autre qui veut créer son entreprise qui sera évidement porteur d’emplois.
D’ailleurs, Il y’a 17 jeunes entrepreneurs qui ont été sélectionnés et qui n’attendent que l’élément pour les remettre leurs chèques et c’est une action qui va favoriser l’insertion de plusieurs autres jeunes.
Votre message aux jeunes qui pensent que le bonheur c’est de l’autre rive ? J’estime que ces jeunes nous envoient des messages de détresse. Je ne connais aucun jeune qui va se lancer dans une aventure où il sait qu’il va mourir. C’est pour dire s’il fait ce choix, c’est parce qu’il estime qu’on l’a pas écouté là où il est et qu’il n’a plus de solution. C’est la solution du désespoir. Ce que je veux dire à ces jeunes c’est de croire à leur Ministère de la jeunesse et de l’emploi des jeunes, à leur gouvernement et que c’est ensemble qu’on peut les aider à trouver vraiment de solutions. Il faut qu’ils gardent espoir, qu’ils sachent qu’ils peuvent réclamer. Mais pour réclamer, l faut savoir que tu as des obligations. Pour moi, c’est la solution du désespoir. Si tu es un jeune responsable, tu es plus en droit de réclamer parce que tu connais tes droits. On a besoin des jeunes responsables, des bons citoyens, les futurs de demain. Ils doivent savoir qu’il n’ya pas de raison pour qu’en Guinée, un pays aussi riche, qu’il n’ait pas une place pour eux et surtout l’avenir leur appartient.
Propos recueillis Mouctar Diallo , conakryplanete.info
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Honorable Cheik Traoré, chargé de stratégie au sein de la COPAM : « nous sommes en train de préparer un second coup kao au niveau des communales». https://conakryplanete.info/2016/09/30/honorable-cheik-traore-charge-de-strategie-au-sein-de-la-copam-nous-sommes-en-train-de-preparer-un-second-coup-kao-au-niveau-des-communales/ https://conakryplanete.info/2016/09/30/honorable-cheik-traore-charge-de-strategie-au-sein-de-la-copam-nous-sommes-en-train-de-preparer-un-second-coup-kao-au-niveau-des-communales/#comments Fri, 30 Sep 2016 16:03:24 +0000 http://conakryplanete.info/?p=11315 cheikAu cours de cet entretien que l’honorable Cheik Traoré président du parti Mouvement pour la République (MPR) et chargé de stratégie au sein de la Coordination des partis alliés à la mouvance ( COPAM) a bien voulu accorder à notre rédaction, nous sommes revenus sur notamment les raisons de la création de cette nouvelle Coordination et certains sujets qui dominent l’actualité. Lisez !

Conakryplanete : Bonjour Honorable: c’est quoi la COPAM ?
Honorable Cheik Traoré: Oui, Bonjour : la Coordination des partis alliés à la mouvance (COPAM), est une plateforme de dialogue et de concertation inclusive et permanente mis en place avec le RPG Arc-en-ciel en vue de déterminer une vision commune sur chaque actualité et activité sociopolitique. La mission principale de cette organisation est d’accompagner sans faille sur le double terrain politique et administratif, le Professeur Alpha CONDÉ. Pour réussir, nous avons nos antennes dans tout le pays. Pour l’implantation, les membres ayant une représentation dans une zone, représente automatiquement l’antenne régionale de la COPAM.
Pourquoi c’est maintenant que vous créez cette Coordination ?
Je rappelle que la COPAM est un ensemble de partis politiques qui ont soutenu le Président e la République, le professeur Alpha Condé depuis 2010. Certains avant dans son combat pour l’accession à la souveraineté. Mais ces alliances ont été créées à des moments donnés pour servir uniquement à des questions électorales. Après cette période, généralement, les efforts s’émoussés .C’est de la que nous avons dit qu’il est important qu’après avoir été à des moments différents, témoin des efforts qu’on été faits pour avoir était acteur de manière différente soit à l’élection ou à la réélection du Président Alpha Condé, de mettre cette énergie de nos compétences en action pour nous permettre de l’accompagner dans ses nobles missions de développement à travers son projet de société. Cela, c’est à compter de maintenant jusqu’à la fin de son mandat. D’où l’objectif principal de note Coordination qui est d’être au coté du RPG-Arc-en-ciel, du gouvernement pour booster et accompagner leurs actions tant dans le domaine politique, social et économique. Nous sommes une soixantaine de partis membres de COPAM.
Nous pensons que nous jouons un rôle de complémentarité avec le RPG-Arc-en-cil. Nous voulons également servir de partenaire privilégié du gouvernement pour donner certaines visibilités aux actions qui sont en train d’être menées. Tous ce qui est entrain d’être mené n’est pas mauvais. Mais nous pensons qu’il y a une mauvaise restitution ou peu de restitution. Le peu qui est fait aussi n’est pas bien fait. Nous pensons que nous pouvons servir entre autres cela.
Quel rapport entretenez-vous avec les autres mouvements de soutien voire le RPG-Arc-en-ciel ?
Avec le RPG-Arc-en ciel, nous avons déjà une très bonne relation. Pour preuve, dans le cadre de la reprise du dialogue politique, où mouvance et opposition, ont chacune cinq représentants, on a eu le privilège que le RPG-Arc-en ciel, nous ait accordé deux places sur ses cinq. Cela preuve que nous avons une même identité de vue et un certain crédit qu’il donne à notre démarche.
Quant aux autres mouvements de soutien, nous pensons que c‘est un travail de complémentarité .Que ça soit au sein de l’opposition ou de la mouvance, l’opposition est pluriel comme la mouvance aussi. Chacune pense selon les identités de vue des membres qu’ils ont une action particulière à jouer. Le terrain est grand. Le travail qui a abattu est grand. Il n’y a pas de compétition mais la complémentarité.
A quoi peut-on attendre de votre nouvelle structure ?
Les dates des élections communales et urbaines sont fixées. C’est de se mettre au service du RPG-Arc-en ciel pour que nous soyons avec eux sur toutes les listes de candidatures pour pouvoir dénicher les ressources humaines importantes, les leaders d’opinions dans les quartiers, districts autres circonscriptions électorales. Et, certainement, nous formerons une candidature unique avec les listes de la majorité. C’est important de rester cette union. Parce que cette fois, la candidature n’est pas seulement à l’apanage des partis politiques. A ce niveau, la loi dispose qu’un citoyen simple peut se porter candidat en dehors des partis politiques. Il a trente-huit communes urbaines et 304 communes rurales. Le chantier est grand et le travail immense. Nous allons nous repartir les tâches et allez sur le terrain pour que nous puissions avoir la majorité requise.
Le mandat doit prendre fin en 220 .Quel sera l’avenir de votre Coordination et soutiendriez-vous une éventuelle modification de la Constitution ?
Vous savez en politique, il n’ya pas de valeur absolue. Aujourd’hui, nous parlons des communales, demain, nous parlerons des élections locales si les textes de lois sont mis à jour. Après demain, de législative. Nous sommes à quatre ans et quelques mois de 2020. On ne résout pas un problème qui n’est pas encore posé. Avant le RPG, il y’avait le PUP. Quand ce dernier est parti, le paysage politique s’est redessiné avec l’arrivée du CNDD.C’est après tout que le RG-Arc-en ciel s’est imposé aujourd’hui.
C’est pourquoi, j’aime toujours définir la politique comme le bilan en comptabilité. Chaque fois que vous faites une nouvelle opération en comptabilité, le bilan change. C’est même chose en politique. Attendons que ce jour la encore arrive, on verra bien de quel côté les gens décideront d’aller ou n’est pas allé.
En plus, les gens sont en train de spéculer sur une éventuelle modification de la Constitution mais cette question n’est pas de l’ordre du jour chez COPAM dans la mesure où nous n’avons reçu aucune instruction dans ce sens. Pour le moment, nous sommes en train d’aider le professeur Alpha Condé de réussir avec la plus belle manière son deuxième mandat pour lequel, il lui reste encore quatre ans et quelques mois.
Quelles sont vos perspectives ?
C’est de descendre dès maintenant dans l’arène comme la date des communales a été fixée. Nous avons moins de deux de préparatifs pour déposer les listes électorales. On essaye de massifier les actions du RPG-Arc-en ciel, d’amplifier les résultats que le Président a eus bien que le contexte économique étant difficile. En suite, dire à la population que le meilleur est à venir mais il faut lui donner toutes les chances et les moyens nécessaires pour qu’il puisse finir en beauté ce second mandat.
Quel sens avez-vous donné à la rencontre entre le Président de la République, Alpha Condé et le chef de file de l’opposition, Cellou Dalein Diallo ?
Comme tout bon Guinéen, nous avons été marqués et ça nous a donné espoir de voir notre chère Guinée réussir son combat pour un Etat démocratique et développé.
Je pense que c’est une initiative qu’il faut saluer. Chaque acteur, de quelques bords qu’il soit, doit agir pour que cette volonté politique exprimée au sommet des deux côtés devienne une réalité au service du pays. Parce qu’il faut qu’on se mette au travail. La Guinée n’est peut pas être résolue simplement à la question de la représentativité à la CENI, les questions sur la liste électorale, … Cela n’aucun impact dans le panier de la ménagère. S’il y a quelque chose, qui est vraiment démocratique, c’est s’il y’a la souffrance. Quand il y’a souffrance, pas de différence entre un militant de la mouvance à celui de l’opposition. Au marché par exemple, les pauvres dames sont confrontées aux mêmes réalités.
Selon vous, qu’est ce explique actuellement, la cherté de la vie en Guinée ?
Cette situation est liée aux difficultés d’ordre financier. La Guinée est sortie de deux ans de dur labeur. Mais grâce à Dieu, Ebola est devenu un triste souvenir. Il est une évidence qu’après les populations, le personnel de santé ; la troisième grande victime d‘Ebola a été l’économie. Ça laissé l’économie dans un état très grave.
Aujourd’hui, nous estimons que les choses sont en train de rentrer dans l’ordre d’après les échos de la presse guinéenne. Le passage du Fond monétaire international (FMI) et de la banque moniale, des résultats concluants sont attendus et vivement l’arrivée du Conseil d’administration en octobre prochain pour que les élus du peuple puissent enfin voter une loi de finance rectificative à partir de la quelle le gouvernement peut être autorisée à recevoir des dons et aides budgétaires pour le fonctionnement, à faire des prêts pour pouvoir investir.
Les dépenses de fonctionnement ne peuvent jamais fluidifier l’économie d’un pays. C’est l’investissement qui permet de redistribuer le revenu, payer la dette intérieure. C’est le calme et la quiétude qui permettent que l’investisseur et l’investissement public et privé massif étrangers puissent venir en Guinée. Nous sommes en train de préparer un second coup kao au niveau des communales.
Avez-vous un message pour la jeunesse ?
C’est de les dire qu’elle doit se prendre en main. Les jeunes doivent savoir qu’on ne donne pas le pouvoir mais on le prend. Et pour le pendre, il faut s’intéresser à la chose politique qui est le scrutin. Si les prochaines communales passent sans qu’ils ne s’intéressent pour être fortement représentés à des positions éligibles sur les listes de candidatures, c’est d’autres qui vont être élus à leurs places. Et, le prochain scrutin sera au moins dans cinq ans. Après ces années, plusieurs qui se réclament aujourd’hui jeunes, quand on dit d’appeler les jeunes, ils ne seront plus la. C’est pour dire que les opportunités sont cycliques, il faut qu’ils tiennent le cycle. C’est à ce prix qu’on pourra avoir des nouveaux opérateurs économiques jeunes, des leadeurs religieux jeunes, accompagner la volonté du Président de la République de rajeunir et féminiser l’administration. Quand on n’est pas dans la sphère de décision, on subit la décision.
Propos recueillis par Mouctar Diallo pour conakryplanrte.info
Tel : 654282882

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https://conakryplanete.info/2016/09/30/honorable-cheik-traore-charge-de-strategie-au-sein-de-la-copam-nous-sommes-en-train-de-preparer-un-second-coup-kao-au-niveau-des-communales/feed/ 9 11315
Fodéba Isto Keira, Secrétaire général du ministère des Sports, de la Culture et du Patrimoine Historique : « l’absence d’une politique culturelle nationale fait que nous faisons une navigation à vue ». https://conakryplanete.info/2016/09/06/fodeba-isto-keira-secretaire-general-du-ministere-des-sports-de-la-culture-et-du-patrimoine-historique-labsence-dune-politique-culturelle-nationale-fait-que-nous-faisons-u/ https://conakryplanete.info/2016/09/06/fodeba-isto-keira-secretaire-general-du-ministere-des-sports-de-la-culture-et-du-patrimoine-historique-labsence-dune-politique-culturelle-nationale-fait-que-nous-faisons-u/#comments Tue, 06 Sep 2016 00:18:13 +0000 http://conakryplanete.info/?p=11218 istoL’opérateur culturel et Secrétaire général du ministère des Sports, de la Culture et du Patrimoine Historique , Fodéba Isto Kéira, au cours de cet entretien qu’il a bien voulu nous accorder fait un point sur tous les maux qui assaillent la culture guinéenne tout en proposant des solutions. Lisez !

Conakryplanete. info: comment vous définissez la culture?

Fodéba Isto Keira:on définie souvent la culture comme étant l’ensemble des acquis matériels, immatériels et moraux  d’une société. Ça, c’est des débats d’école. Moi, je définie la culture, à travers la synthèse de toutes ces définitions  que j’ai connue comme étant la vie. La culture est  égale à la vie. Quand il n’y a pas de vie, il n’ya pas de culture et inversement. Tout ce que vous faites est culturel. Il  n’ya pas de chose supérieure à la culture.

Qu’est-ce qui pourrait expliquer la dévalorisation actuelle de la culture guinéenne?

C’est un manque de volonté pure et simple. Parce que, quelqu’un qui a vu la Guinée de 1958 à 1984 et celle d’aujourd’hui, se doit d’être honnête et reconnaître qu’il y a une très grande différence. De 1958 à 1984, la culture guinéenne a bénéficié de toutes les attentions avec l’existence d’une politique culturelle nationale forte qui, d’ailleurs, a fait rayonner la Guinée sur le plan national et international. Vous n’êtes pas sans le savoir que jusqu’à l’indépendance, il y a eu un embargo tous azimuts contre ce pays nouvellement indépendant. Il a fallu le Sport et la Culture pour que la Guinée puisse rayonner, voyager et se présenter avec une image positive.

Mais, malheureusement, depuis 1985, avec l’absence d’une politique culturelle nationale, nous faisons une navigation à vue. Il y a un manque d’attention de la part des différents gouvernements qui se sont succédé. Ils accordent plus d’importances, de priorités aux Mines et à l’Agriculture. Ce sont des priorités qui devraient venir après la Culture. Parce que, les mines vont disparaître, finir. D’ailleurs, aujourd’hui, la culture se situe dans ce qu’on appelle l’économie créative. C’est-à-dire, nous créons de l’emploi et nous faisons en sorte qu’à travers les différentes activités, les différentes filières que les caisses de l’Etat soient remplies. C’est pour vous dire que nous sommes aussi sources de revenues quelque part. Il faudrait que les uns et les autres sachent cela, que la culture est la déterminante en  dernière instance. La Guinée doit reprendre sa place sur le toit de l’Afrique.  La Guinée qui a ouvert la voie à tous les pays africains à travers les Sory Kandia Kouyaté, Ballets africains,  le Bembeya Jazz, Balla et ses Baladins, Kèlètigui et ses Tambrouni, Aboubacar Demba Camara en sont illustratifs pour dire que tous les autres icônes de la musique africaine, ce sont inspirés de ces grands noms.

Le manque d’une grande salle de spectacles  en Guinée, n’impacterait pas aussi négativement l’émergence de cette culture ?

Oui, tout à fait. Le dossier existe encore au Ministère de la Culture. Moi, je pense que, ça, c’est un handicap sérieux. Vous voyez avec l’épidémie d’Ebola, les concerts étaient interdits, pas de regroupements, on n’a pas de grande salle. Le palais du peuple n’a que 2.000 places. Actuellement, il y’a des artistes qui ne peuvent plus jouer au palais du peuple. Parce qu’ils mobilisent  beaucoup plus de personnes. C’est très difficile. D’ailleurs si vous prenez l’exemple sur les drames  de Lambangny et Rogbane, c’est simplement dit au fait qu’il n’y a pas d’espace de diffusion des œuvres artistiques littéraires et cultuelles.

Selon vous qu’est qu’il faut pour redonner la Guinée sa place d’antan dans le domaine culturel ?

Il faut d’abord une volonté politique manifeste du gouvernement par la mise en application ou en œuvre d’une politique culturelle nationale. Une initiative qui devrait être proposée par le Ministère de la Culture et adoptée par l’Assemblée nationale comme loi et promulguée par le Président de la République. Cette politique nationale culturelle promulguée,  sera la boussole qui va orienter les hommes de la culture. Il faudrait que le budget du Ministère de la Culture soit un budget conséquent. Il faut aussi qu’il ait le principe des trois P. C’est-à-dire, un Partenaire-Public-Privé, que cela soit au niveau de la culture. En suite, revoir la formation au niveau des journalistes culturels, les animateurs culturels, des artistes eux-mêmes et évidemment les opérations culturelles. Entendez par opérateurs culturels, tous ceux qui font les opérations artistiques et para-artistiques…, mettre des hommes capables au niveau de l’appareil décisionnel. L’institut  Supérieur des Arts de Guinée doit être encore valorisé. C’est là-bas qu’on doit former  les grands réalisateurs, les grands preneurs de son, les ingénieurs de son en producteurs vidéos, audio, en technique  des arts de la scène. Toutes ces activités doivent être mises dans une corbeille qu’on appelle la corbeille culturelle  et  dans un élan de formation permanente pour tous les acteurs du secteur. Il faut  absolument que la Guinée soit comme tous les autres pays. C’est-à-dire les pays respectueux des droits des artistes et qu’en suite, ces derniers que je considère comme étant ceux qui  créent après Dieu, soit considéré comme tel. En plus, je pense que sur le plan des recherches, de la valorisation, le tourisme peut faire aussi rentrer des devises dans les caisses de l’Etat. Quand vous prenez le site de Soussou Bala à Niagassoula, le site Samoryen à Kérouané, le fauta Théocratique avec la grande mosquée d’Almamy Boubacar Biro à Timbo, la mosquée d’Elhadj Oumar Tall, les Iles de Kassa, … C’est pour dire que nous avons beaucoup de possibilités mieux que l’Iles de Goré au Sénégal.

Quelle analyse faites-vous du développement de la nouvelle technologie avec les productions artistiques ?

Je crois que le développement technologique, est une opportunité. Aujourd’hui, la vente de la musique en ligne a un grand atout pour les artistes. Dés que vous sortez un produit, vous le mettez  en ligne et vous faites des annonces à travers une structure managériale. C’est pourquoi, j’ai dit qu’il faut la formation. C’est la formation qui crée la symbiose entre la création et l’évolution numérique. Si votre programme est sur une plateforme  numérique, je crois qu’il y’a moins de risques, de perdre, de subir la piraterie. Vous savez, lorsque vous voyez votre produit que vous avez mis difficilement sur le marché, multiplié et vendu à un vil prix, c’est très choquant. C’est pourquoi, mon ministère s’implique  aussi dans ce combat pour aider  les artistes pour qu’ils puissent vivre décemment de leurs créations.

     Propos recueillis par Mouctar  Diallo pour conakryplanete.info

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Mohamed Camara, juriste : « le rôle de la nouvelle élite est d’éclairer la population, d’aider à développer le pays». https://conakryplanete.info/2016/08/28/mohamed-camara-juriste-le-role-de-la-nouvelle-elite-est-declairer-la-population-daider-a-developper-le-pays/ https://conakryplanete.info/2016/08/28/mohamed-camara-juriste-le-role-de-la-nouvelle-elite-est-declairer-la-population-daider-a-developper-le-pays/#comments Sun, 28 Aug 2016 20:43:39 +0000 http://conakryplanete.info/?p=11155 mohamed cama2Au cours de cet entretien que Mohamed Camara, juriste, professeur  de  droits dans certaines universités privées de la place a accordé a votre site, conakryplanete.info, nous sommes revenus avec lui sur notamment le rôle combien de fois capital que l’élite doit jouer  pour  le bonheur des populations. Lisez!

Conakryplanete.info: quelle différence faites vous entre une élite et un cadre ?

Mohamed Camara: une élite, le terme est un peu galvaudé présentement. Une élite, en principe est composée d’un ensemble d’intellectuels au niveau d’un pays. Cette élite peut être inédite qui gouverne, tout comme être  à l’avant-garde d’un certain nombre de valeurs. C’est pourquoi, les intellectuels se positionnent à ce nouveau dans une fourchette très appréciable. L’élite renvoie beaucoup plus à l’idée de gestion, de diriger. Maintenant les intellectuels peuvent être une sorte de bassin de compétences qui peut servir justement cette élite au point d’ascension.

A la différence de la définition que j’ai donnée sur  l’élite, un cadre est une personne qui est portée sur le travail de sorte à réaliser le service public de façon à satisfaire  le  besoin d’intérêt général de la population.

Mais, vous savez que présentement la nation de cadre évolue. C’est bon d’être un cadre, un homme bien formé porté sur un certain nombre de connaissances théoriques et pratiques pour matérialiser tous ça sur le terrain. Au-delà de tout ça, ce n’est pas tous les cadres qui parviennent à être des grands analytiques. Et, ce n’est encore pas tous les grands analytiques qui sont capables d’être des grands synthétiseurs et encore moins d’être innovateurs . Vous savez donc, il faut être un cadre sachant analyser, pouvant faire la synthèse, ayant donc l’esprit de la synthèse  et pouvant innover

La plus part des grands messieurs du monde sont à la recherche des innovateurs. Un cadre, en amont, c’est un point de départ pour quelqu’un d’efficace qui a reçu une bonne formation et qui peut transformer l’idée de formation là en  produit de développement.

Selon vous quel rôle doit jouer les nouvelles élites ?

Le rôle de la nouvelle élite tout court est d’éclairer justement la population, d’aider à  développer le pays. Vous savez, si on ne fait pas attention, au niveau interne, il va y avoir un complexe d’infériorité. Au niveau externe, un complexe de supériorité, au niveau des Guinéens même. Il y’a des bassins de compétences qui sont en Guinée et des bassins de compétences qui sont à l’étranger. Il appartient à l’Etat à tous les endroits donnés de définir de véritable outil de développement de manière à valoriser  les compétences au niveau interne mais aussi à mettre en confiance des compétences guinéennes qui  sont établies à l’étranger pour que ces personnes là aient le courage de s’insérer dans un processus de retour au pays pour l’aider  à se développer. Si  par  endroit, ils peuvent se mettre en cheval entre ici et là-bas, c’est pas mal. Parce que, rester seulement en Guinée, l’élite risquerait justement de développer le nombrilisme en pensant que le centre du  monde, c’est la Guinée. Alors que ce n’est pas le cas. Mais rester également à l’étranger simplement, ce serait une illusion de penser que tant que le miracle ne se produirait pas en Guinée, ils ne vont pas au niveau de la Guinée. Etant donné qu’aucun autre africain ne viendra développer la Guinée soif les Guinéens. L’un dans  l’autre, il faut dire la vérité aux uns aux autres, aider les uns aux autres.

Comment on peut aider les uns aux autres, il faut aider les Guinéens qui sont à l’étranger pour qu’ils aient la vraie image du pays et qu’ils  viennent aider davantage et qu’en venant aussi, qu’ils ne soient pas bloquer dans leur élan de progression. Mais aussi, Il faut aider ceux qui sont toujours là-bas pour qu’ils ne soient pas contraints à être étudiants à vie. Quand vous êtes là-bas étudiant, quand vous finissez le plus souvent la formation, dés lors que vous faites un an, et  toute suite, ça crée au tour de vous, une illusion monétaire et tout le monde demandant de l’argent à partir de la Guinée, vous ne pouvez pas satisfaire tous ces demandes. Vous êtes obligés de continuer à dire, bon, tant que je n’ai pas un certain nombre d’argent, je ne vais pas revenir au pays. C’est un piège terrible. Il faut les aider dans ce sens la pour intégrer dans le processus de retour au pays. Aussi, il faut aider également ceux qui sont dans en Guinée  pour savoir  que non, le meilleur ne se trouve pas forcement ailleurs. On doit sortir mais toujours en connaissance de cause avec à la clé un projet bancable ou pour une formation ou pour un projet de développement. C’est l’Etat qui doit créer cette synergie. Parce que permettre à l’élite de jouir pleinement son rôle, c’est l’Etat qui doit garantir tout cela  et ça permet ainsi  de laisser la place à la compétence et de bouter en touche la médiocrité. Mais tant que l’on ne défini pas tout cela, l’élite, elle-même refuse de se mettre à la recherche de la République, ça sera très difficile. Vous savez, je ne peux pas du  tout comprendre que l’Etat forme un citoyen de façon gratuite de l’école primaire publique jusqu’au niveau de l’université publique  et qu’au terme  de cette formation que cette personne la se mette à la réserve de la République. Etant donné qu’on se trouve dans un bateau. Quand il y’a un petit trou au niveau du bateau, ne dites pas comme ce n’est pas votre place assise au niveau justement de ce bateau que vous ne craignez rien et vous vous affichez l’indifférence. Non, il faut toujours attirer l’attention dans la meilleure des possibilités, apporter sa contribution pour colmater ce trou. Parce que si non,  l’eau va finira par rentrer par là-bas et envahir tout le monde et finalement, le bateau va couler à pic. Une chose qui n’est pas souhaitable pour un pays.

Amadou Bella Diallo

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https://conakryplanete.info/2016/08/28/mohamed-camara-juriste-le-role-de-la-nouvelle-elite-est-declairer-la-population-daider-a-developper-le-pays/feed/ 2 11155
« Quand nous sécurisons le site de quelqu’un, nous prenons toutes les responsabilités», dixit Mounir Nasser, Dg de IP- Sarl. https://conakryplanete.info/2016/08/09/quand-nous-securisons-le-site-de-quelquun-nous-prenons-toutes-les-responsabilites-dixit-mounir-nasser-dg-de-ip-sarl/ https://conakryplanete.info/2016/08/09/quand-nous-securisons-le-site-de-quelquun-nous-prenons-toutes-les-responsabilites-dixit-mounir-nasser-dg-de-ip-sarl/#comments Tue, 09 Aug 2016 12:56:57 +0000 http://conakryplanete.info/?p=11015 mounir NasserAu cours de cet entretien que  Mounir  Nasser, directeur général de la société IP- Sarl (international prestations) Gardiennage –Sécurité nous a accordé, nous sommes revenus avec notre interlocuteur sur le fonctionnement  et les services qu’il offre à ses clients. Lisez !

 Conakryplanete.info: comment International prestations Gardiennage -Sécurité a été créée ?

Monsieur Mounir Nasser : Je rappelle  que notre société existe en Guinée depuis plus cinq ans. Elle est créée en faveur de l’ouverture de notre pays après les élections de 2010. C’est une œuvre commune que mon neveu Ismaël Keita, le président du Patronat de Guinée (PAFG) et moi avons réalisée.

En 2010, nous sommes arrivés du constat qu’il y’a une grande couche défavorable qui n’a pas  malheureusement eu la chance d’aller à l’école, ou suivre une autre éducation. Il fallait donc  dans l’urgence, trouver la solution pour  que ces derniers puissent trouver un travail. Une activité qui va leur permettre de répondre aux besoins de  leurs familles voire contribuer à l’émergence de notre Guinée, d’où l’idée de la création de l’Internationale sécurité.

  Aujourd’hui, quel est votre cadre d’intervention ?

IP- Sarl (INTERNATIONAL PRESTATIONS) Gardiennage –Sécurité est spécialisée dans la sécurisation des personnes et leurs biens, des sites industriels, l’audite de sécurité,  la sécurité électronique, le tracking,  la géo localisation bref tout ce qui relève du métier de la sécurité, nous le faisons.  D’ailleurs, de 2010 à nos jours, nous avons réussi à employer plus de 1200 personnes sur toute l’étendue du territoire national.

Qu’est ce qui justifie la création de cette grande société spécialisée dans la sécurité ?

   L’initiative est venue d’une idée personnelle. Je vous signale que j’ai évolué durant 11 ans dans le domaine de la sécurité. Je suis moi-même, agent de la maitrise de sécurité. J’ai bénéficié de formation à Oslo(Norvège)  au compte e Sécuritas en France. Ce qui nous  a poussés à la création de cette société remonte en 2010. En ce moment, le problème le plus récurent qu’on avait était la sécurité. Notamment, les cambriolages,  les vols de véhicules.

Il y’a aussi, le volet humain, j’ai remarqué qu’à chaque jour que  je sortais  chez moi, je voyais beaucoup de jeunes qui passaient  la journée dans le quartier. Et, quand tu  discutes un peu avec eux, tu te rends compte qu’il faut  juste un tout petit clic pour qu’ils puissent de  comportement.

Ce sont des réalités sociales entre autres qui ont poussé mon ami et moi de nous assoir et réfléchir pour mettre enfin cette structure de sécurité en place et parce que relevant aussi de mon  domaine.

Comment se fait le recrutement ?

Nous sommes une structure de sécurité bien organisée. Nous avons des services de recrutement, de formation, de présélectionnent. Pour cela, nous avons fait appel aux  expertises des anciens collaborateurs de mon père qui, je le rappelle a été directeur national de la Police durant des longues années. Leurs missions est de permettre d’avoir un premier filtre  au niveau  de la sélection des jeunes pour n’est pas recruter  n’importe qui.  Parce que  quand nous sécurisons le site de quelqu’un, nous prenons toutes les responsabilités d’où une procédure vraiment stricte au niveau du recrutement.   C’est après  que les présélectionnés font suivre une formation théorique de deux semaines dans nos locaux. Nous disposons pour la circonstance des salles de formations. Après cette  formation, ils ont encore deux autres semaines pour la pratique simultanée sur certains de nos sites. C’est à l’issue d’un mois de cohabitation, que  nous allons décider de  les garder ou pas.

Peut-on avoir une idée sur les quelques moyens logistiques que vous disposés ?

Notre métier est aussi réglementé.  Sauf si nous avons des autorisations spécifiques par rapport au port d’armes. Comme toute société de gardiennage responsable, nous utilisons les armes conventionnelles. Ce sont les matraques, , les gaz neutralisants, … qui sont les outils que l’agent utilise sur un site.  Nous disposons aussi les moyens technologiques très poussés. Les caméras surveillance,  le tracking(qui permet de tracer l’itinéraire d’un objet ou d’un invendu). En plus, nous avons des pickups, des bus pour transporter nos travailleurs, des expatriés qui suivent l’encadrement et la mise en niveau de nos agents .Nous avons des contrôleurs  mobiles qui nous permettent de savoir combien de ronds  font nos agents séquentiellement par jour.

Si un véhicule qui se trouve sous notre contrôle est volé, nous avons avec ce système de le repérer et le récupéré directement.  On ne peut étaler ici tous les moyens que nous disposons. Il y’a une confidentialité qu’on doit toujours conserver. Néanmoins, je peux vous rassurer  que nous offrons plusieurs prestations dans le cadre de la sécurité et tout dépend ce que va solliciter le client.

Quelle relation  vous entretenez avec  les forces de l’ordre. Et Selon vous qu’est ce qu’il faut pour réussir  assurer la sécurité ?

Notre relation avec les forces de sécurité nationale est très bonne. Pour preuve, on vient juste de terminer un séminaire de formation avec la direction centrale de la sécurité publique afin de servir de première alerte.  C’est parce que la personne qui garde est la première alerte. Et, nous jouons ce rôle  de partenariat avec les forces de sécurité publique.

Pour assurer la sécurité, il faut que la population comprenne qu’il faut une solution globale. Si  vous sous estimé la personne qui est chargée d’assurer votre sécurité ou si vous n’écoutez pas ces conseils, ces consignes, on ne pourra pas assurer sécurité.

Notre crédo est de mettre l’accent sur la formation qui implique l’éducation, l’encadrement. Parce qu’un agent qui garde un domicile s’il n’est pas bien formé, c’est une arme.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrées ?

A l’image de plusieurs autres secteurs d’activités du pays, nous avons aussi eu des problèmes à couvrir nos factures pendant la période de crise sanitaire qu’a traversé notre pays ; le problème de taxes, …

Après plusieurs années de prestations, quelle est votre  particularité et fierté ?

Notre particularité réside dans notre sérieux et l’espoir que nous gardons .Mon équipe et moi, nous croyons à ce que nous faisons.  Et, aucun de nos travailleurs n’est payé en  dessous du SMIG (Salaire minimum interprofessionnel garanti). Tous nos agents sont payés à plus de 500 000GNF.

Ma  fierté personnelle est l’hôtel Palm Camayenne. Mon entreprise est dans cet hôtel depuis la pause de la première jusqu’à la finition. En plus, notre présence à Katroma, …

Mouctar Diallo pour conakryplanete.info

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Le Colonel Tamba Grabriel Diawara « dite aux avocats de l’UFDG que ce n’est pas comme ça qu’on cherche l’argent » https://conakryplanete.info/2016/02/22/le-colonel-tamba-grabriel-diawara-dite-aux-avocats-de-lufdg-que-ce-nest-pas-comme-ca-quon-cherche-largent/ https://conakryplanete.info/2016/02/22/le-colonel-tamba-grabriel-diawara-dite-aux-avocats-de-lufdg-que-ce-nest-pas-comme-ca-quon-cherche-largent/#comments Mon, 22 Feb 2016 20:59:22 +0000 http://conakryplanete.info/?p=10512 calb21704a_jpgAu micro de MEDIAGUINEE, le Colonel Tamba Grabriel Diawara, le Directeur des Investigations Judiciaires de la Gendarmerie Nationale (PM3), a volé proprement lundi dans les plumes des avocats de l’UFDG dans l’affaire assassinat du journaliste Mohamed Diallo au siège de l’UFDG le 5 février dernier. Croustillantes révélations… « Je présente tout d’abord mes sincères condoléances à la presse guinéenne suite au décès de leur collègue, El hadj Mohamed Diallo. Pour commencer, je dirais qu’il y a eu mort d’homme. C’est une violation à la loi pénale. L’enquête a été ouverte, la brigade de recherche de Kipé gérait le dossier et par la suite, j’ai été appelé par le commandement pour diriger, chapeauter ou prendre la direction de l’enquête. C’est ce qui a été fait et les premières mesures ont été prises. Nous avons entendu les premiers éléments qui étaient les éléments que eux, ils appellent éléments de maintien d’ordre. Ce sont des éléments bénévoles, des éléments si vous voulez pris pour la circonstance, qui ne constituent pas la garde rapprochée d’Elhadj Cellou Dalein Diallo. « Là où il y a eu mort d’homme, là où le corps a été retrouvé, les gens qui étaient à côté chargés de sécuriser les lieux, on était obligé de les appeler » Je m’inscris en faux. C’est des gens par-ci, par-là, des commerçants et des gens qui ont des pratiques ou des métiers différents. Selon leurs dits, chaque vendredi, ils viennent pour sécuriser la réunion du bureau exécutif de l’UFDG. Ces gens là étaient là-bas ce jour là et forcément nous allons partir avec eux dans nos premières enquêtes. Là où il y a eu mort d’homme, là où le corps a été retrouvé, les gens qui étaient à côté chargés de sécuriser les lieux, on était obligé de les appeler pour qu’ils nous donnent leurs versions des faits. C’est ce qui a été fait. Et nous avons compris que cela n’était pas suffisant et qu’il fallait aller sur le terrain pour aller procéder à la reconstitution des faits. On en a parlé au procureur qui a donné son avis et on était du même avis que les avocats. C’est-à-dire Maitre Béa en l’occurrence et sa suite. Ils étaient tous là et tout s’est passé devant eux. « C’est regrettable que des gens s’accrochent aux problèmes d’argent et qu’ils racontent des mensonges » « C’est regrettable que des gens s’accrochent aux problèmes d’argent et qu’ils racontent des mensonges. Je veux voir ces gens là en face de moi et qu’ils me disent mon colonel, c’est ce qui s’est passé. La procédure a été respectée, eux-mêmes ont été respectés et satisfaits. Si aujourd’hui ils n’ont pas d’arguments, ils n’ont pas de preuves, aujourd’hui ils n’ont pas autres choses à faire sauf de se focaliser sur ma personne et sur la personne du Haut Commandant de la Gendarmerie qui n’est pas un membre de la commission, qui n’est pas le destinataire des procès verbaux. Tout ce qu’il sait, c’est qu’il y a eu une infraction et il y a une commission qui est chargée de faire l’enquête autour de ladite infraction et d’apporter les produits du travail au procureur. Ils disent que le dossier a été retiré des mains du Colonel Balla Samoura. Dans une situation, quand on n’a pas les éléments d’informations et d’explications, il faut poser des questions. Le Colonel Balla Samoura est le Commandant de la région de la Gendarmerie de Conakry. Il ne peut pas être un directeur d’enquête. Il ne peut pas piloter cette enquête. Sa fonction ne lui donne pas de piloter cette enquête.  »C’est un journaliste qui a été abattu froidement » « C’est une enquête d’envergure. C’est un journaliste qui a été abattu froidement. Ils vont jusqu’à dire que l’enquête a été retirée à Balla Samoura pour la donner à Tamba Gabriel Diawara. L’enquête m’a été donnée de plein droit. Je suis le Directeur des investigations et je couvre tout le territoire national. Pour l’information du public, c’est la brigade de recherche de Kipé qui est sur le dossier, on a seulement renforcé l’équipe d’enquêteurs. C’est ainsi que j’ai pris la direction de l’enquête. Il y a quoi de mauvais en cela ? Je m’inscris en faux pour dire que le Colonel Balla Samoura n’a jamais eu l’enquête en main. Il couvre les unités de la région de Conakry, mais il ne pilote pas une enquête. Il peut être Directeur opérationnel, il peut fournir des moyens et la sécurisation des scènes de crime. Mais dire qu’il peut être un Directeur des enquêtes, je dirai non et je m’inscris en faux. L’enquête m’a été donnée et je l’ai menée professionnellement. Ceux qui sont en train de me diffamer et d’intoxiquer la population pour changer la mentalité des gens se trompent.  »Au lieu d’aller organiser une conférence de presse qui ne sert à rien, qu’ils envoient simplement leurs preuves chez le procureur ou chez le juge d’instruction » « Aujourd’hui l’enquête est bouclée, au lieu de se focaliser sur ma personne, ils n’ont qu’à aller à la justice. Qu’ils aillent devant le procureur et le juge d’instruction. Le juge d’instruction a eu le dossier par le biais d’un réquisitoire introductif d’instance. S’ils ont des preuves irréfutables, matérielles qui prouvent que j’ai violé la loi ou la procédure, ça les arrange. Ils n’ont qu’à brandir ces preuves devant le procureur et le juge d’instruction. Au lieu d’aller organiser une conférence de presse qui ne sert à rien et qui me donne d’ailleurs une autre image que je n’ai pas, qu’ils envoient simplement leurs preuves chez le procureur ou chez le juge d’instruction. Je ne me jette pas de fleurs, mais les gens me connaissent bien. Je suis heureux aujourd’hui parce que notre pays est en train d’être un vrai Etat de droit et est en train de connaitre une vraie démocratie.  »Dire que j’ai rejeté les avocats et que je n’ai pas voulu les entendre, c’est du surréalisme » « J’ai 23 ans de service et j’ai vu beaucoup de choses dans ce pays. Mais ce que je vois aujourd’hui, je ne l’ai jamais vu auparavant. Les avocats assistent à toutes les phases de l’enquête. Dire que j’ai rejeté les avocats et que je n’ai pas voulu les entendre, c’est du surréalisme. Ça relève de tout sauf la vérité. Il ne faut pas qu’ils mettent le général Ibrahim Baldé en cause dans ça, ni moi-même. Ils n’ont aucun intérêt dans ça. Nous, nous sommes fiers et heureux d’avoir accompli une tâche légale et d’avoir travaillé professionnellement et légalement. Ce qu’ils racontent, mais qu’ils rapportent également les faits par des preuves. Est-ce qu’ils ont brandi une seule preuve à l’occasion des conférences et entretiens qu’ils ne cessent d’organiser depuis le début de cette affaire ?  »Je suis franchement déçu de ces avocats et de leur comportement. (…) Maître Diouf est un étranger que je ne connais pas. Mais… » « Je suis franchement déçu de ces avocats et de leur comportement. Ces gens là sont des collaborateurs. Une telle chose ne devrait pas arriver entre eux et nous. Ce qu’ils viennent de faire effrite nos rapports. Si c’était sur la base de la vérité, j’allais comprendre. Mais sur la base du mensonge, je dirai que ce n’est pas sérieux de leur part. Toute mon équipe et moi-même sont déçus de ces avocats. Maître Diouf est un étranger que je ne connais pas. Mais les quatre autres avocats à savoir Maîtres Béa, Alsény Aissata Diallo, Aboubacar Sylla et Paul Yomba, je suis déçu d’eux. Dites-leur que ce n’est pas comme ça qu’on cherche l’argent. On doit travailler objectivement pour avoir de l’argent.  »L’enquête est close et le dossier se trouve devant le tribunal de première instance de Dixinn » « Je sais qu’ils savent aujourd’hui qu’ils ont tout faussé et qu’ils sont passés à côté. Pratiquement c’est ça. L’enquête est close et le dossier se trouve devant le tribunal de première instance de Dixinn. Je demande à tout le monde de suivre la justice, car elle dira le droit. Je ne suis pas au dessus de la loi. Je suis justifiable. Si j’enfreind à la loi dans l’exercice de mon travail, je dois être poursuivi. Une fois de plus, je dirai que je suis déçu de ces avocats ».

Propos recueillis par Youssouf Hawa Keita +224 666 48 71 30

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L’UFDG à un besoin de renouvellement et de leaderships, selon Bah Oury https://conakryplanete.info/2016/01/23/lufdg-a-un-besoin-de-renouvellement-et-de-leaderships-selon-bah-oury/ https://conakryplanete.info/2016/01/23/lufdg-a-un-besoin-de-renouvellement-et-de-leaderships-selon-bah-oury/#comments Sat, 23 Jan 2016 11:37:33 +0000 http://conakryplanete.info/?p=10262 Bah-ouryLe numéro deux du principal parti d’opposition en Guinée s’apprête à rentrer à Conakry après quatre années d’exil en France. Bah Oury, vice-président de l’Union des forces démocratiques de Guinée, est attendu dimanche matin dans la capitale guinéenne. Son retour a été rendu possible par le président Alpha Condé, qui l’a gracié en décembre. Bah Oury avait été condamné à la perpétuité pour atteinte à la sûreté de l’État suite à une tentative de coup d’Etat, en 2011. Il appelle au « renouvellement » de la Guinée et de son propre parti.

« C’est la fin d’une traversée du désert et le retour au pays est un événement que je considère comme étant un événement très heureux » a-t-il déclaré à RFI.

RFI : Parlez-moi de cette grâce présidentielle. De quoi s’agit-il exactement ?

Bah Oury : Vous savez, le 19 juillet 2011, il y a eu une supposée attaque du domicile privé de monsieur Alpha Condé et, dans ce cadre, j’ai été cité, comme tant d’autres. Au mois de juillet 2013, la justice de Conakry m’a condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par contumace. C’est heureux qu’il y ait aujourd’hui un acte de grâce qui permet de repartir sur une autre base.

Toutefois, toutes les personnes incriminées n’ont pas encore graciées, mais j’en fais un devoir, de continuer à travailler pour que tout le monde puisse être élargi et que la Guinée tourne une page de cette triste affaire pour enclencher un véritable processus de décrispation politique qui peut permettre d’assurer une plus grande stabilité politique à notre pays qui en a tant besoin.

Pourquoi le président vous a-t-il gracié, vous, mais pas les autres ?

C’est difficile à dire pour le moment puisque je n’ai pas sa version. C’est un acte discrétionnaire du chef de l’État, mais un pas a été fait et d’autres pas sont encore à faire pour que nous avancions progressivement, solidement, pour que les Guinéens puissent se réconcilier avec eux-mêmes et que la situation politique puisse connaître un climat d’apaisement pour l’intérêt de tous.

Le président vous a gracié, ce qui vous permet de rentrer à Conakry, et en contrepartie…

Il n’y a pas de contrepartie. C’est un acte, disons, politique. Il a jugé nécessaire, pour l’intérêt de la Guinée, de procéder à cette grâce. J’ai eu à le rencontrer par deux fois et j’ai senti, à son niveau, une volonté qu’il a exprimée de manière effective qu’il veut s’engager dans un véritable processus de réconciliation nationale dans le pays et d’apaisement.

De ce point de vue, j’adhère totalement à cette démarche parce que je considère que nous sommes tous des enfants de la Guinée et l’intérêt de la Guinée est de rassembler tous ses fils pour que, au-delà des divergences politiques, des différences, j’allais dire ethniques, que tout le monde s’engage à (respecter) un socle sur lequel les libertés fondamentales seront assurées pour l’intérêt de tous (…)

Vous avez utilisé les mots réconciliation, apaisement, décrispation. Ce ne serait pas ça justement la « contrepartie » ?

Contrepartie voudrait dire qu’il y ait un gagnant et un perdant. Nous sommes tous gagnants, je pense, dans un processus qui va dans l’intérêt du pays. La Guinée, malheureusement, a connu de longues périodes d’instabilité politique et de crises sociales. Nous avons l’obligation d’aller au-delà de cette situation (…)

Que représente pour l’UFDG votre retour à Conakry ?

Je pense que la grande majorité des militants et sympathisants de l’UFDG m’attendent avec impatience et je serai heureux, dimanche matin, à huit heures, d’être avec eux. Toutefois, il y a des divergences, des rivalités qui s’expriment. C’est leur droit. (…) Je veux que la Guinée se rassemble. Je veux que mon pays sorte d’une situation tristement célèbre. Je veux que la Guinée aille de l’avant et, si monsieur Alpha Condé s’implique davantage pour aller dans ce sens, nous serons ensemble pour bâtir un pays moderne, une nation réconciliée.

Un « pays moderne » passera par le renouvellement du personnel politique ?

Cela va de soi, mais le renouvellement de la classe politique nécessite une implication de certaines franges de la société qui ont été mises à l’écart pour des raisons sociales, des raisons, disons, d’histoire. Nous voulons que les Guinéens sachent que la politique, ce n’est pas seulement des trahisons, des tueries, des violences.

Le renouvellement vaut pour l’UFDG également ?

Bien entendu, parce que l’UFDG est marquée aussi par le fait historique et social. Les crispations à l’intérieur de l’UFDG prouvent que l’UFDG a un besoin fondamentalement de renouvellement, d’un changement de leadership pour être en phase avec, j’allais dire, la modernité.

Et vous êtes l’homme de la situation ?

Je veux apporter ma pierre à cet édifice et, bon, j’espère que je ferai de mon mieux pays aille dans le bon sens.

Ça veut dire quoi exactement ? Chercher à devenir le nouveau leader du parti ?

Je n’exclus pas cette hypothèse parce que j’estime que le bilan actuel de la gouvernance de l’UFDG n’est pas à la hauteur de nos attentes et de nos sacrifices.

Source: RFI

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Souleymane Doumbouya du RPG arc-en-ciel : l’affaire Bah Oury, Alpha Condé a surpris tous les RPGISTES https://conakryplanete.info/2015/11/11/souleymane-doumbouya-du-rpg-arc-en-ciel-laffaire-bah-oury-alpha-conde-a-surpris-tous-les-rpgistes/ https://conakryplanete.info/2015/11/11/souleymane-doumbouya-du-rpg-arc-en-ciel-laffaire-bah-oury-alpha-conde-a-surpris-tous-les-rpgistes/#comments Wed, 11 Nov 2015 16:46:31 +0000 http://conakryplanete.info/?p=7775 soleyemane_doumbouyaSuite à une interview accordée à votre organe en ligne conakryplanete.info Souleymane Doumbouya  membre du présidium de la ville de Conakry pour les élections présidentielles au compte du RPG arc-en-ciel  estime que Bah Oury est un criminel en cavale et qu’Alpha Condé a un grand cœur en acceptant de le gracier .

Conakryplanete : Après la réalisation du coup KO quel sentiment avez-vous ?

Souleymane Doumbouya : C’est un sentiment de joie, un sentiment de fierté, j’ai été touché au plus profond de moi vu l’appropriation que le peuple a eu à faire de l’idée du changement qui est prôné un carnet par le professeur Alpha Condé vous savez il y a un dicton qui dit que « quand les idées s’empare des masses on devient une force motrice » je suis persuadé et convaincu à jamais que le changement est une réalité en guinée et c’est comme un rouleau compresseur quiconque prochainement s’arrêtera devant sera écrasé sa veut dire qu’aujourd’hui c’est devenu une force  matérielle , une réalité et le peuple la traduit dans son vote du 11 octobre en consacrant une large victoire une forte majorité au président Alpha Condé qu’on ne cessera jamais de remercier qu’on ne finira jamais de rétribuer ce qu’il a fait pour le peuple martyre, autrefois piétiné et bafouer dans son honneur.

 Après la rencontre d’Alpha Condé et Bah Oury il paraît que Bah Oury pourrait être promu un poste ministériel?

Souleymane Doumbouya : ce ne sont que des  spéculations  je pense à mon avis officiellement je ne peux que me  maintenir à ce que je vois. C’est vrai que je suis cartésien bon dans les coulisses peut-être que les gens peuvent penser mais Bah Oury à ce que je sache jusqu’à preuve du contraire Bah Oury est considéré comme un criminel en cavale pour s’être associé et prit la fuite lors du Procès. Il est en cavale et il est recherché. Pour le moment tout ce qu’on pourrait faire pour lui et qu’il vient d’abord se reconstituer  prisonnier pour cet acte très répréhensible qu’il a eu  à commettre en s’associant à cette entreprise criminelle qui lui vaut  aujourd’hui une condamnation à perpétuité .Donc, en attendant qu’il  finisse de mener avec la justice si le président le professeur Alpha Condé dans sa grande magnanimité  pour avoir lui aussi connu le chemin de l’exile  et que Bah Oury demande sa clémence , demande à ce qu’il soit élargi je pense que le professeur  a un grand cœur c’est un homme qui a surpris en tout cas tout les RPGISTES qui lui prenaient pour quelqu’un d’intransigeant , tous le monde a compris que le professeur est quelqu’un qui se comporte comme un bon père de famille qui sait  souvent porter des gans des velours parfois pour caresser même ses adversaires les plus hérédités dans le sens de poils, si Monsieur Bah Oury a bénéficié de cette forte clémence de président de la République, tout cela prouve que nous sommes et nous avons en guinée la chance d’avoir un grand homme et c’est à juste titre encore de dire au peuple qu’il ne s’est pas trompé de personne puisque voir ce qu’il a vécu et ce que les Bah Oury et ses compères ont eu à le  faire.

Parlant de gouvernement de large ouverture de consensus moi je m’en préoccupe guère l’essentiel est que le peuple aujourd’hui a largement porté sa confiance au professeur Alpha Condé. Il a les coups de franche et il n’est plus un président élu avec une minorité, majoritairement les populations guinéennes ont adhéré à son idée de changement et aujourd’hui il est plus fort qu’a jamais c’est un vrai président, un président je veux dire un président démocratiquement fort qui est à la tête de la Guinée je m’en réjouis de cette situation.

Pourquoi a-t-il attendu son deuxième mandat pour rencontrer Bah Oury ?

Souleymane Doumbouya : Là je ne suis pas dans la tête du président pour parler de ça, moi je ne fais qu’interpréter les actes de mon président.

Pensez-vous qu’il est possible de faire un gouvernement d’unité nationale ?

Bon vraiment cogité  sur ces histoires de gouvernement moi je pense qu’il faut laisser le président Alpha Condé c’est un grand visionneur, avant qu’il ne soit là pendant 40 ans il s’est battu ce n’est pas quelqu’un qui est venu au  hasard comme les autres anciens (Premier ministre ndlr) de ses vis-à-vis d’aujourd’hui qui n’a jamais pensé qu’il serait tenté de se présenter à la présidence toutes simplement parce qu’ ils se sont heurtés à un degré qui les a fait Premier ministre pour voir la présidence dans les nuages et croire qu’ils sont proches de là-bas. Le président Alpha Condé, la seule ligne droite avec lui ce qu’il a planifié ce n’est pas de l’improvisation ce qu’il fait et tous ce qu’il fait est déjà muri  bien avant  quand vous  lisez très bien « Un Africain engagé » qui était un bréviaire pour tout ce qui parle de changement vous comprenez que tout ce qu’il pose aujourd’hui il avait déjà dit dans un africain Africain  intitulé «ce que veut pour la guinée » il n’y a pas de hasard donc il a tracé une ligne droite c’est vraiment de la planification laissons lui ,si on le laisse vraiment il nous sortira l’un des meilleurs gouvernements comme il l’a toujours fait.

Bon les histoires de gouvernent d’union nationale on n’est pas en crise et l’opposition doivent continuer à jouer son rôle, moi je suis pour que l’opposition reste opposition et ceux qui se reconnaissent à l’esprit et à l’idée du changement viennent continuer à se battre au prêt du président pour traduire un vrai concret, ses nobles pour ce peuple qui a trop souffert par le passer .

Votre dernier mot ?

Souleymane Doumbouya : Le dernier mot c’est de féliciter encore tous les Guinéens et la population guinéenne mais plus particulièrement la jeunesse et surtout les femmes qui se sont levées ,je voulais parler des deux (2) dynamique , des deux 2 pieds sur lesquelles le pouvoir de professeur Alpha Condé a toujours reposé les femmes et jeunes qui se sont mobilisés et qui on fait preuve d’attachement à la personne de l’homme et  je pense à nos frères de l’opposition aussi et c’est dans l’échec qu’on peut tirer des leçons.

Entretien réalisé par Saly pour Conakryplanete.info

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Docteur Marega député uninominale de l’UFDG à Dinguiraye:  » une hirondelle ne fait pas le printemps » https://conakryplanete.info/2015/11/06/docteur-marega-depute-uninominale-de-lufdg-a-dinguiraye-une-hirondelle-ne-fait-pas-le-printemps/ https://conakryplanete.info/2015/11/06/docteur-marega-depute-uninominale-de-lufdg-a-dinguiraye-une-hirondelle-ne-fait-pas-le-printemps/#comments Fri, 06 Nov 2015 00:04:07 +0000 http://conakryplanete.info/?p=7531 maregaSuite à une interview accordée à votre organe en ligne Dr Marega le député uninominal de l’UFDG à Dinguiraye estime que les petits manœuvres d’Alpha Condé pour déstabiliser le parti ne peuvent pas entraîner des difficultés au  parti.

Conakryplanete: Que pense l’UFDG de la rencontre de Bah Oury et Alpha Condé ?

Marega : Officiellement on n’était pas au courant de cette rencontre ,on a pas mandaté le vice-président Bah Oury  pour cette rencontre. Donc, jusqu’à preuve du contraire on n’a pas eu vent de sa rencontre et de ce qu’ils se sont dit.

Donc on attend d’avoir toutes ces informations pour réagir sinon pour l’instant rien de particulier.

Selon des rumeurs Bah Oury serait sollicité ministre de la réconciliation si c’est une réalité Alpha Condé n’est-il pas arrivée à ses fins pour déstabiliser l’UFDG ?

Marega : vous savez on entend beaucoup de bruit, qui est entre autres ministre de la réconciliation nationale, ministre de l’intérieur ,conseiller du président Alpha donc  on n’a pas besoin de précipitation pour savoir de quoi il s’agit .

Moi je pense dans l’environnement où l’on n’est il faut qu’on comprenne que la politique est quelque chose d’importante parce que ça engage les populations pour lesquelles nous faisons la politique donc moi je pense que des raisonnements individuels ça n’apporte en rien  des résultats .Généralement, nous on se bat pour qu’il y est un changement en Guinée , et qu’individuellement  il est difficile de changer. Vous pouvez être un bon ministre nommez à un ministère et n’avoir aucune marge de manœuvre , ce qui est intéressant ce n’est pas ces positions individuelles mais ce qu’on fait pour la guinée .

Disons simplement nous avons vu Alpha pendant 5 ans et nous le voyons aujourd’hui continuer ces manœuvres c’est-à-dire ce qu’on fait actuellement moi je pense que c’est de la « Mamaya ». Nous nous pensions réellement que maintenant c’est de donner et de mettre les conditions pour une élection libre et transparente , et de résoudre les grands problèmes de ce pays parce qu’ils sont très nombreux et c’est comme ça que l’on va donner une impulsion nouvelle pour montrer que cette guinée peut changer . Mais On n’en doute parce que le comportement d’Alpha nous montre qu’il est encore dans des petits scénarios de basse étage ,et se basse étage ne permet pas de changer grand-chose en tout cas ce qui concerne l’UFDG une hirondelle ne fait pas le printemps donc je pense pas que ça soit quelques choses qui puissent entraîner l’UFDG dans une difficulté quelconque nous pensons vraiment à l’avenir de ce pays .

Y a des rumeurs qui courent que Cellou veut démissionner à la tête de l’UFDG ?

Marega : Les militants l’ont (Cellou Dalein Diallo)  reconduit pour un mandat de 5 ans, s’il veut quitter ou changer je pense que c’est lui seul le responsable en ce qui nous concerne nous avons fait un congrès avant les élections où on a voté pour un président du parti pour 5 ans, nous avons voté pour un candidat à l’élection présidentielle qui était Cellou Dalein Diallo. Donc individuellement  il peut changer et s’il faut tout changer il faudra faire un congrès extraordinaire. Quitter le parti s’est à lui de nous le dire ,de ma part je pense qu’il veut continuer et ce qui est important aujourd’hui, il faudra tirer les leçons de cette élection présidentielle.

Votre dernier  mot?

Marega: Bon on a eu une élection présidentielle aujourd’hui que ça soit la mouvance ou l’opposition tout le monde sait comment c’est passé les élections .Nous nous sommes pas imaginés l’arrogance et l’importance de l’administration guinéenne impliquée dans des fraudes relativement et massives pour changer les résultats des élections ,donc quelle que soit la situation et on voit avec la gesticulation du Président  qu’il a eu une élection bâclée, frauduleuse il est temps d’arrêté la « Mamaya », de penser au pays  et il est temps de nous montrer qu’il a d’autre objectif en attendant on se remobilise tous  nous dans l’opposition pour montrer qu’il faut une nouvelle perspective ,le bilan de toutes nos activités pendant ces 5 ans ,ce bilan-là va nous permettre d’avoir une dynamique  nouvelle pour la conquête du pouvoir.

Entretien réalisé par Saly pour Conakryplanete.info

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Paul Moussa le Directeur de l’OGP dément avoir favorisé le RPG sur l’affichage des panneaux publicitaires https://conakryplanete.info/2015/09/21/paul-moussa-le-directeur-de-logp-dement-avoir-favorise-le-rpg-sur-laffichage-des-panneaux-publicitaires/ https://conakryplanete.info/2015/09/21/paul-moussa-le-directeur-de-logp-dement-avoir-favorise-le-rpg-sur-laffichage-des-panneaux-publicitaires/#comments Mon, 21 Sep 2015 17:11:23 +0000 http://conakryplanete.info/?p=6054 paul moussaCompte tenue de la gestion des panneaux publicitaires en cette période de campagne, ou tout semble être que pour l’Etat , Paul Moussa le Directeur de l’OGP (Office Guinéenne de Publicité) et coordinateur de campagne RPG Arc-En-Ciel de Matoto nous confit que c’est pas la faute de l’OGP et qu’ils sont ouvert à tout les partis politique que ça soit mouvance ou opposition.

Conakryplanete : Comment gérez-vous  les panneaux publicitaires en cette période d’élection ?

Paul  Moussa : Merci pour cette question qui domine l’agenda politique et social. La gestion n’a pas changé. C’est la même gestion. Il y a des procédures qu’on doit suivre c’est-à-dire en période de campagne, ça fonctionne exactement comme en période normale. C’est-à-dire que les parties politiques qui sont considérés comme des entreprises politiques doivent prendre attache avec l’Office Guinéen de la Publicité pour leur visibilité, pour leur communication en matière de panneaux  ect…ou à défaut prendre attache avec les agents de publicité qui sont des régies publicitaires agréées auprès de l’OGP, reconnus auprès de l’OGP. Des agents de publicité qui payent les taxes et redevance à l’OGP. Donc c’est pour vous dire que les partis politiques ont le choix entre se rapprocher de l’OGP ou les agences agréées pour faire leurs communications. Voilà comment fonctionne l’OGP que ça soit en temps normal  ou en période électorale.

Conakryplanete : On vous accuse d’être avec le pouvoir en place dans cette affaire ?

Paul Moussa : C’est de la diffamation, de la délation, de l’intoxication et  de la désinformation. J’ai récusé toutes ces désinformations. Les partis politiques, je leur ai écrit depuis 2014 quand je prenais les rênes de la direction générale de l’OGP. J’ai informé et j’ai les décharges de tous les partis politiques. Aucun parti politique ne peut me contester cela. Aucun parti politique ne peut me denier  d’avoir  donné l’information, d’avoir  écrit le courrier adresser à tous les partis que désormais pour faire la pub notamment pour faire des affiches des présidents des partis, des panneaux publicitaires à la marque des partis politiques ou des candidats il faut désormais s’approcher de l’OGP et que la pagaille était terminée.

On avait la mauvaise habitude dans ce pays. On se lève le matin et faisait n’importe comment les affiches. Or, les affiches publicitaires sont réglementées par l’OGP qui est l’institution de régulation de la publicité en République de guinée et pour faire n’importe quelle affiche et sous toutes ces formes.

Il faut prendre attache à l’OGP. Et ce pourquoi, j’ai écrit les courriers, j’ai pris le devant. Il y a plus d’un an et les partis politiques le savent et ils doivent prendre attache avec l’OGP. Nous restons ouverts parce jusqu’à cette date, je n’ai pas reçu la demande des partis politiques parce qu’il faut une demande pour avoir l’autorisation du régulateur qui est l’OGP.

Mais nous n’avons reçu aucune demande d’un parti politique. Allez-y, rapprochez-vous de ces partis politiques. Aucun parti n’a fait une demande, aucune démarche. Nous sommes en République et ce sont des acteurs politiques qui sont sensés gouverner le pays un jour. Ecoutez en République, il n’y a des règles, on ne peut pas afficher parce qu’on n’est leader politique ou nous sommes à la présidence. Nous, on le fait dans les normes et les règles. Il y a des procédures à suivre. Voilà la vérité.

Conakryplanete : On a entendu que tous les panneaux publicitaires d’ici et à l’intérieur du pays étaient réservés à Alpha Condé ?

Paul Moussa : Ce ne sont que des rumeurs qui ne se fondent que sur la vie d’esprit de ceux qui veulent véhiculer cette désinformation. Moi, je suis complètement rassuré d’une chose que je suis calme, serein, et je sais ce sont des choses qui se disent mais la vérité est  ce que je viens de vous dire. Il y a des procédures, il n’y a une réglementation et nous sommes toujours ouverts et attendons les demandes des partis politiques qui n’ont pas encore fait.

 Entretien réalisé par Saly pour conakryplanete.info

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Bah Ousmane UPR : « Nous défendons des visions et des idéaux communs avec le président Alpha Condé » https://conakryplanete.info/2015/09/14/bah-ousmane-upr-nous-defendons-des-visions-et-des-ideaux-communs-avec-le-president-alpha-conde/ https://conakryplanete.info/2015/09/14/bah-ousmane-upr-nous-defendons-des-visions-et-des-ideaux-communs-avec-le-president-alpha-conde/#comments Mon, 14 Sep 2015 09:59:15 +0000 http://conakryplanete.info/?p=5742 Bah-ousmane-6L’Union pour le Progrès et le Renouveau, UPR, est résolument engagé dans la réélection du Président Alpha Condé. Pour s’y prendre, le parti dirigé de main de maitre par Bah Ousmane met toutes les chances de son coté en déployant de gros moyens humains de combat sur le terrain avec à la clé de stratégies  politiques efficaces.   Au lendemain de la convention de l’UPR tenue à Conakry les 21 et 22 aout 2015 l’héritier politique de Siradiou Diallo s’est prêté aux questions de ‘’Fax de Guinée’’. Entretien…  
Fax de Guinée : A l’issue de sa convention, le choix  de l’UPR, pour porter son flambeau à la présidentielle du 11 octobre 2015, est tombé sur  le président Alpha Condé. Quelles sont les raisons de cette décision historique?
Bah Ousmane : Comme vous l’avez constaté, nous venons de tenir une réunion extraordinaire du comité central de l’UPR, les 21 et 22 aout 2015, à notre siège national de la Minière, à Conakry. Faut-il préciser dorénavant que nous tenons de telles instances à l’occasion de chaque événement majeur dans notre pays, pour partager avec nos militants et militantes, les responsables de nos structures et sympathisants… les grandes approches du parti sur les sujets que nous portons à l’ordre du jour. Cette fois-ci, nos débats ont porté  sur deux points : l’organisation et le fonctionnement du parti d’une part et la position de l’UPR par rapport à l’élection présidentielle du 11 octobre 2015 d’autre part.
C’est avec plaisir que nous avons enregistré à cette rencontre la présence de la quasi-totalité des représentants de nos fédérations de l’intérieur du pays, de même que ceux de trois autres basées à l’étranger. Aussi, nous nous sommes restés en contact permanent avec les autres  responsables du parti basés à l’étranger qui n’ont pu, pour une raison ou une autre, prendre part à cet événement.  Lesquels ont bien voulu donner leurs avis sur les différents sujets portés à l’ordre du jour de cette rencontre extraordinaire.
Ce fut une occasion pour l’assemblée de poser un diagnostic approfondi de la gestion de notre parti. Ce que nous avons fait sans ambages, sans jamais rien occulter…Ainsi, la session du comité central a décidé de redynamiser le parti, de revoir partout où il y a nécessité de reformes, de manière à conférer au parti sa place d’antan.
Concernant le second point, partant sur protocole d’accord conclu avec le RPG en 2010, dans l’entre-deux tours, nous avons jugé utile de tirer les leçons et les enseignements  nécessaires qui s’imposent.  Tout en prenant soin de passer en revue la situation du parti par rapport à la participation éventuelle à la compétition électorale en vue. Finalement nous avons décidé  de soutenir la candidature du président Alpha Condé, pour sa réélection dès le premier tour du scrutin du 11 octobre 2015,  Nous  avons estimé qu’il était judicieux de renouveler notre choix et d’accompagner le président Alpha Condé sur la base d’un programme de société que nous avons élaboré ensemble et surtout sur  la base des valeurs communes que nous avons toujours partagées, notamment lorsque nous militions ensemble dans  l’opposition.
Il y a des idéaux que nous avons  défendus ensemble dans l’opposition et en 2010, dans l’entre-deux tours, qu’il faut amplifier. Il y a de nombreux chantiers qui ont été ouverts dont certains restent à achever. Evidemment, il  va falloir en ouvrir davantage au cours du second mandat que le peuple de Guinée va devoir lui accorder au soir du 11 octobre, à travers un vote massif et amplifié. Nous nous sommes dit  qu’il vaut mieux le soutenir et aller dans le sens de l’achèvement de l’œuvre  que nous avons commencé ensemble en 2010. Ça vaut bien le coup non ?
Que compte adopter l’UPR comme stratégie particulière  pour  faciliter la réélection du Pr Alpha Condé?
 Rien de particulier ! La  stratégie que nous allons développer  s’inscrira dans le cadre du programme de campagne que le candidat Alpha Condé  va mener en étroite collaboration avec le parti dont il est le porte le fanion, en l’occurrence le RPG arc-en-ciel. Nous avons tout à gagner en mettant en harmonie nos violons pour une victoire éclatante. Je tiens quand même à vous dire que l’UPR est un vieux parti et que pour cela nous sommes implantés  à travers tout le territoire national. En conséquence, nous allons mettre en branle nos structures, pour mobiliser nos responsables à tous les niveaux, nos militants et sympathisants pour un soutien sans faille du candidat Alpha Condé. Nous allons battre campagne pour qu’il soit réélu dès le premier tour.
Que comptez vous faire au Fouta en particulier, considéré  hostile, en tout cas jusque dans un passé récent, pour mobiliser les électeurs en faveur du Pr Alpha Condé?
Le Fouta à cette réputation d’être hostile au RPG et à son candidat, mais je pense qu’il faudrait plutôt attendre d’en savoir plus sur la nouvelle donne politique, notamment dans cette région de la Guinée, soit dit en passant, particulièrement accueillante. En fait, il y a cinq ans, il y avait des données qui étaient vraies, mais qui de nos jours sont devenues caduques. Je tiens à vous dire que la situation a beaucoup évolué, des esprits se sont ouverts pour comprendre mieux les choses. Il y a eu quand même des réalisations du professeur Alpha Condé que les uns et les autres ont pu évaluer. Et  de l’évaluation de ces différentes réalisations résultera certainement le fait qu’on va sanctionner positivement son bilan. Je pense que les conditions de vie et de travail des populations guinéennes se sont considérablement améliorées au cours des cinq dernières années et  que  c’est ce qui reste de plus important  pour le commun des mortels.  N’est ce pas qu’il est beaucoup plus facile d’aider, de soutenir un candidat qui a fait déjà ses preuves.
Parlons un peu de réalisations dont vous parliez tantôt…
Il faut dire d’abord que dans l’environnement institutionnel, il y a eu des réformes importantes et au aujourd’hui toutes les institutions républicaines sont  en place. Lorsque nous regardons du côté de la macroéconomie, l’assainissement des finances publiques de la République ont donné des résultats  positifs, tel que la Guinée a pu accéder pour la première fois aux initiatives des PPTE et les avantages qui y sont rattachés. Je pense que de ce côté que c’est acquis important. En ce qui concerne l’amélioration des conditions de vie des populations, même s’il y a des petites coupures, de temps en temps, aujourd’hui tout le monde est satisfait de la desserte en électricité. Je n’exagère rien en disant que nous avons désormais le courant 24h/24. C’est du jamais vu en Guinée. Lorsque vous allez aujourd’hui dans les campagnes, dans  les  collectivités rurales, c’est impressionnant quand même de voir des lampadaires qui éclairent les rues et autres lieux publics. Nous avons pu voir édifier des infrastructures sociales, économiques  et  administratives … un peu partout à travers le pays, dans le cadre de l’organisation des fêtes nationales tournantes dans les régions administratives du pays.  Bref, il n’y a pas ce secteur de l’économie nationale qui n’a pas enregistré un changement notable.
Parlons particulièrement du secteur routier que vous avez eu l’honneur de dirigé dans le premier gouvernement du Pr Alpha Condé ?
Par modestie, je me suis toujours défendu de parler de mon bilan à la tête du département des Travaux Publics. Lorsque nous sommes arrivés  dans  le gouvernement en 2010, nous avons élaboré des plans d’action, suivant un diagnostic, qui nous ont permis dans le secteur routier d’enregistrer des progrès importants. C’est vrai que nous avons hérité d’un secteur routier fatigué, très dégradé par endroit. Mais, il faut préciser  d’ailleurs,   c’est un mérite, les ressources ont été mobilisées à partir du budget national de développement,  pour faire toutes les infrastructures routières qui ont été, soit réhabilitées ou construites carrément. Je pense que c’est rare de fonctionner  sur le budget national de développement,  pour faire des routes. Généralement, en Guinée, c’est le concours financier extérieur  qui est requis pour réaliser  des projets de grandes envergures. Mais, exceptionnellement, nous avons  travaillé sur le budget national de développement et cela témoigne de la volonté politique, en particulier du chef de l’Etat, pour améliorer la circulation et la mobilité  des citoyens et leurs biens.
Est-ce que le fait d’accompagner  le président de la République pour ce deuxième mandat ne va pas jouer négativement un peu sur le parcours de l’UPR en tant que parti politique?
Il y en a qui le pensent comme ça. Mais, je crois aussi qu’un homme politique, une formation politique, doit avoir des choix cohérents. Nous avons commencé une œuvre sur la base de l’appréciation d’un projet de société qui est en train de se réaliser, qu’il  faudrait continuer à mon avis et pourquoi pas pour aller jusqu’au bout. C’est un choix que nous avons fait en tenant compte de tout ce que je vous ai dit. Pour rester  cohérent et réaliste, il faut poursuivre ce programme.
Un  dernier message à l’endroit des militants de l’UPR et du peuple de Guinée ?
Je pense que nous allons vers des consultations électorales avec des enjeux importants. Chaque fois que le peuple de Guinée est confronté à des situations du genre, il  ne faut pas perdre l’occasion d’appeler les uns et les autres à aller à des élections apaisées et de faire en sorte qu’au lendemain de ces événements  on ne se mette pas  à compter des morts, des blessés ou de  s’étonner de l’envergure des dégâts matériels tels que ce fut le cas en 2010. Je pense que les uns et les autres doivent faire montre d’esprit de citoyenneté en faisant preuve de maturité. Bref,  que la démocratie triomphe. Enfin, je voudrais dire aux militants de l’UPR que je suis très fier d’eux et que notre parti a  traversé des moments d’épreuves au cours desquels seules la conviction et la détermination des militants ont permis de résister à la tempête.
Propos recueillis par Kerfalla KOUROUMA
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Le dragon de l’UFDG : N’oubliez pas que c’est un condamné pour rébellion qui gouverne aujourd’hui la guinée. https://conakryplanete.info/2015/08/23/le-dragon-de-lufdg-noubliez-pas-que-cest-un-condamne-pour-rebellion-qui-gouverne-aujourdhui-la-guinee/ https://conakryplanete.info/2015/08/23/le-dragon-de-lufdg-noubliez-pas-que-cest-un-condamne-pour-rebellion-qui-gouverne-aujourdhui-la-guinee/#comments Sun, 23 Aug 2015 02:25:29 +0000 http://conakryplanete.info/?p=4575  

OUSMANE-GAOUAL-DIALLO

Le dragon de l’UFDG : »N’oubliez pas que c’est un condamné pour rébellion qui gouverne aujourd’hui la guinée. »

Dans une Interview accordée à votre organe en ligne, l’honorable Ousmane Gaoual Diallo (le dragon de l’UFDG) pense que la justice guinéenne doit être plus mûre et plus autonome.

Conakryplanete : Après votre incarcération, avez-vous des regrets sur l’incident qui vous a opposé avec Mr Tane ?

Ousmane Gaoual : Il est toujours regrettable d’être  impliquée dans des affaires de délits ou de crimes de quelques natures parce que, ceci n’est pas l’objet de notre engagement politique, maintenant j’ai été heureux d’aller à la justice pour que les guinéens puissent voir la machination  que le gouvernement voulait mettre sur mon dos, c’est toujours important de clarifier les choses devant l’opinion, devant notre pays puisque la Guinée malheureusement est faite de beaucoup de rumeurs souvent un grand décalage à la réalité.

Conakryplanete : Et pensez –vous que votre casier judiciaire peut nuire a votre carrière politique ?

Ousmane Gaoual : Non ça n’a aucune importance et n’oubliez pas que c’est un condamné pour rébellion qui gouverne aujourd’hui la guinée donc ça n’a aucune importance.

Conakryplanete : Que pensez-vous de la justice guinéenne?

Ousmane Gaoul : Je pense qu’elle a intérêt à murir, à dire le droit, le plus souvent elle doit se libérer de la peur. Aujourd’hui ya une très grande pesanteur politique qui pèse sur l’institution judiciaire parce qu’on a vu qu’elle n’était pas du tout indépendante lors de ce procès qui est bout à bout téléguidé souvent par une procédure dictée par le ministère de la justice.

J’ai été surpris d’entendre le ministre de la justice dire qu’en dehors d’un accusateur qu’on pouvait suivre l’action publique dans un cas de délit simple; donc, ce qui fait qu’il n y avait ni l’accusateur ni son avocat , ni délit visible par la juge ; mais j’étais quand même condamné en sursis donc ça montre que la justice a beaucoup à faire mais c’est un travail de très longue halène il faut des dirigeant qui soient très avertis sur la nécessite de garantir l’indépendance de cette institution mais c’est ce qui  n’est pas le cas sous la gouvernance de Alpha Condé.

Conakryplanete : Avez-vous été bien traité au moment de votre incarcération?

Ousmane Gaoual : On  ne peut pas parler d’un traitement bien ou mal pour ce qui me concerne dans la mesure où je n’étais pas un condamné. J’étais en quelque sorte en garde à vue.

Conakryplanete : Nous savons que l’opposition dans son ensemble ne vous a pas soutenue dans cette affaire particulièrement UFR, pensez vous que c’est une confirmation que l’opposition ne parle plus d’une même voix?

Ousmane Gaoual : Je préfère considéré que l’UFR m’est soutenu lorsque j’ai entendu l’expression du Président  Sidya Touré et de Baidy Aribot qui étaient présent tout le long de cette procédure. Je préfère voir ces gestes là, le soutient de l’UFR, maintenant les élucubrations de certains membres de ce parti me laisse indifférent.

Conakryplanete : Certains disent que vous critiquez le pouvoir pour vous faire un nom, est ce vraie?

Ousmane Gaoual : Si c’est le travail de l’opposition tant mieux, moi je fais mon travail et suis tres heureux de le faire et que cela correspond  aux attentes de la population; nous ne devons pas du tous caresser dans le sens du poil c’est-à-dire ceux qui nous gouverne nous devons dénoncer leur tirputides, et faire en sorte que les populations soient plus édifiées  sur les actions de ce qui gouverne le pays.

Conakryplanete : Pourquoi UFDG n’a pas répondu à l’appel de UFR hier ?

Ousmane Gaoual : D’abord il n’a pas lancé un appel, et Sidya n’est pas le leader de l’opposition même si certain on essayé de montrer par des petites communications qu’il serait à l’origine d’un accord politique ça n’a pas été le cas. Sidya  ne négocie pas avec Alpha on nom de l’opposition donc leur rencontre ne devrait avoir aucune importance dans un pays normal .

Il est loisible au président de la république de rencontré n’importe quel acteur qu’il souhaite rencontrer cela ne devrait pas donner lueur à des commentaires particulières.

Conakryplanete : Nous constatons actuellement des démissions en cascade au sein de l’UFDG au profit du RPG, Pourquoi ces démissions successives?

Ousmane Gaoual : Ce que vous appelez démission en cascade vous notez combien? juste  Barry qui était ancien membre du bureau exécutif; Siradjo et Sylla ont bien quitté l’UFDG mais non pas rejoint le RPG; est ce que la dimension de 4 membres dans un parti qui a la dimension de l’UFDG est une catastrophe? Nous enregistrons des départs mais nous enregistrons beaucoup d’arrivées  cela fait partir de la vie des partis politiques, chaque acteur est libre de choisir la voix  qui est la sienne.

Conakryplanete :que pensez-vous de la tenue des élections le 11 octobre 2015 ?

Ousmane Gaoual : Dans les conditions d’aujourd’hui c’est difficile de les tenir dans des conditions de transparences moi je me dis dans n’importe quelle condition le RPG organise les élections il les perdra le peule de guinée ne fait plus confiance à Alpha Condé et à sa gouvernance.

Conakryplanete : votre dernier mot ?

Ousmane Gaoual : Oui disons que je suis très content du dénouement de cette affaire, cela montre que lorsque la population est debout et la jeunesse est exigeante nous pouvons obtenir des résultats vraiment positifs.

 Entretien réalisé par Saly pour conakryplanete.info

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Interview: La rencontre entre Alpha Condé et Cellou Dalein est  » une opération juste communication au niveau de la présidence » dixit Sidya Touré https://conakryplanete.info/2015/05/22/interview-la-rencontre-entre-alpha-conde-et-cellou-dalein-est-une-operation-juste-communication-au-niveau-de-la-presidence-dixit-sidya-toure/ https://conakryplanete.info/2015/05/22/interview-la-rencontre-entre-alpha-conde-et-cellou-dalein-est-une-operation-juste-communication-au-niveau-de-la-presidence-dixit-sidya-toure/#comments Fri, 22 May 2015 20:24:11 +0000 http://conakryplanete.info/?p=865 sidiya toureDans une interview accordée à notre organe en ligne, le président de l’Union des forces républicaines (UFR) s’est exprimé sur la rencontre entre le chef de file de l’opposition et le président de la république, l’émission de nouveaux billets par la BCRG, la candidature du Capitaine Moussa Dadis, le barrage de Kaleta. Lisez l’Interview!

Conakryplanete : M.Sidya Touré, quelle appréciation faites-vous de la rencontre entre M.M Alpha Condé et Cellou Dalein?

Sidya Touré, Président de l’UFR : Difficile. Nous savons que le compte rendu qui nous en a été fait, apparemment, ça été un monologue. Cellou a expliqué la position de l’opposition et d’après ce qu’il nous a dits, Alpha a demandé de lui donner le temps afin qu’il puisse consulter la mouvance présidentielle.

Ce que je ne comprends pas dans la mesure ou la coordinatrice du RPG avait été déjà reçue, il y a deux semaines. Mais mieux que cela, le Président de la république est le président du RPG.

Donc, je pense que s’il (M. Alpha Condé, ndlr) avait une quelconque volonté de trouver des solutions, il aurait pu nous les proposer ce mercredi 20 mai 2015. J’estime donc que c’est une opération juste communication au niveau de la présidence. Je ne crois pas trop de cette manière. Nous pouvons aboutir rapidement à un dialogue fructueux et nous et la communauté internationale,  nous l’attendons.

Conakryplanete : Pensez-vous que cette rencontre aura des impacts?

Sidya Touré, Président de l’UFR: Il ne peut pas avoir d’impacts puisqu’il n’y a pas eu de propositions. Il y a juste eu une discussion. Malheureusement, on aurait dû demander à Alpha de s’expliquer parce que c’est lui qui a lancé cette invitation. Quand vous invitez une personne, c’est pour discuter et non l’écouter. Je n’ai pas bien compris comment s’est déroulé cette rencontre.

Conakryplanete  : On murmure en coulisse qu’il y aurait un malentendu entre l’UFR et l’UFDG. Que se passe-t-il au juste?

Sidya Touré, Président de l’UFR  : Il ne faut pas qu’on parle de ce genre de choses. On parle de la situation actuelle de notre pays. J’ai été un grand responsable dans ce pays. Je ne peux pas me permettre à passer mon temps à discuter des problèmes de ce genre. Est-ce qu’on dit en tant qu’opposant, on doit se poser la question si on est sur la voie de l’alternance en 2015.

Conakryplanete : Que pensez-vous de la candidature à la présidentielle du capitaine Moussa Dadis Camara ?

Sidya Touré, Président de l’UFR : Ecoutez! Actuellement, je ne vois pas juridiquement ce qui pourrait compromettre la possibilité de quelqu’un d’être candidat en Guinée. En attendant si cette décision de justice n’existe pas, j’estime que nous sommes tous citoyens de notre pays. Par conséquent, chacun a le droit d’être électeur et éligible.

Conakryplanete : Et si le capitaine Moussa Dadis Camara revenait et demandait à se rallier à votre parti UFR, quelle va être votre réaction ?

Sidya Touré, Président de l’UFR : je crois qu’il y a beaucoup de si. Attendons de voir ce qui va se passer.

Conakryplanete : Parlons maintenant de l’électricité. Pensez-vous que le barrage de Kaléta va subvenir aux besoins de la population ?

Sidya Touré, Président de l’UFR : Aujourd’hui, ce que je puis vous dire, un barrage de 240 Mégawatt qui est en fonctionnement correct, peut être suffisant pour ravitailler les zones qui sont connectées dans notre pays.

Mais le problème, c’est qu’un barrage dans notre zone ici ne fonctionne pas toute l’année. Il y a ce qu’on appelle des périodes d’étiage, moment où le niveau d’eau est très bas. Dans ces conditions, quel qu’en soit ce qu’on dira de Kaleta, il faut des centrales thermiques pour adosser cela et nous permettre de disposer de courant pendant toute l’année.

C’est la raison pour laquelle, il l’aurait fallu investir dans des thermiques depuis longtemps. On ne l’a pas fait ou tantôt, on a tenté de le faire; c’est terminé dans une corruption inimaginable.

Deux (200) cents millions de dollars ont été dépensés dans une centrale thermique de 100 mégawatt qui se trouve en pièce détachées derrière la RTG. C’est bien dommage parce que c’est comme ça qu’on apprécie les résultats du travail d’un gouvernement. Cela fait 5 ans que nous attendons l’électricité. Il parait qu’un milliard de dollars a été dépensé dans ce secteur. Je me demande, c’était pour faire quoi exactement.

Conakryplanete : En tant qu’économiste, que diriez-vous de l’émission par la BCRG des billets de 20 mille GNF?

Sidya Touré, Président de l’UFR :C’est l’augmentation de la valeur faciale de la monnaie. Cela a beaucoup d’intérêts pour la banque centrale parce qu’elle dépense moins d’argent pour fabriquer plus de valeurs monétaires.

En soi, je n’en vois pas trop l’utilité qu’il y eut fallu pour se battre un peu plus pour donner de la valeur à la monnaie que nous avons car les billets de 10 mille sont égaux à 1 euro. Je pense que le combat était à ce niveau. Ce n’est pas en fabriquant des nouveaux billets avec une valeur faciale plus élevée qu’on va résoudre quoi que ce soit.

Conakryplanete : Jean Marie Doré vous a accusé d’être le responsable de tout ce qui se passe actuellement dans le pays. Qu’en dites vous ?

Sidya Touré, Président de l’UFR : Je n’ai pas écouté çà. En tout cas, je n’étais pas responsable dans la transition. Je ne réponds pas à une telle accusation personnelle. Je l’ai pas entendu. C’est avec vous que je l’ai entendue.

Conakryplanete : Si on vous demandait de coupler les élections communale et présidentielle, quelle serait votre réaction ?

Sidya Touré, Président de l’UFR : Ce n’est pas notre objectif. C’est pourquoi nous nous battons. C’est de faire en sorte que nous soyons présents dans le processus électoral et la présidentielle. Et pour cela, les élections locales permettraient d’avoir des représentants dans les 304 Communautés Rurales de Développement (CRD) de la Guinée et les 33 préfectures et commune urbaines.

Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Donc en les couplant, çà ne résout pas le problème de notre absence dans cette structure à la base.

C’est qu’en les faisant avant, nous aurons cette représentativité parce que c’est une élection proportionnelle. C’est qui nous permettrait d’impacter sur les élections présidentielles. Mon dernier mot, je suis renforcé dans notre position. Parce que j’ai fait un tour dans mon village et les villages environnants, ce que j’ai constaté, le responsable du district nommé par le pouvoir en place est celui qui reçoit les jeunes gens qui viennent pour les cartes.

il les nourrit et les donne où se coucher et en général l’État leur a rien donné en arrivant. Donc, ils sont totalement dépendants de ces nommés à la base qui dépendent de l’administration et qui ont en main tout le système de la révision des listes.

Quand il sera question de distribuer les cartes électeurs, ça sera la même chose. C’est d’autant plus important pour nous que ces élections de base se tiennent…

 Entretien réalisé par Saly pour conakryplanete.info

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Face aux manifs de l’opposition, Dr. Ibrahima Kourouma tire la sonnette d’alarme https://conakryplanete.info/2015/05/06/582/ https://conakryplanete.info/2015/05/06/582/#comments Wed, 06 May 2015 23:45:37 +0000 http://conakryplanete.info/?p=582 Dr-Ibrabhima-Kourouma2014‘’Il faut que ces perturbations cessent et qu’on ne mette pas en danger l’avenir des élèves’’

Le ministre de l’enseignement Pré-universitaire et de l’Alphabétisation s’est prêté aux questions de votre quotidien pour passer en revue l’actualité de son secteur. Dans cet entretien-bilan, Dr Ibrahima Kourouma a fait un état des lieux qui embrasse à la fois la rentrée des classes, le niveau d’exécution des programmes scolaires, l’incidence des manifestations politiques sur le déroulement des cours, et la tournée d’évaluation qu’il effectue à l’intérieur du pays depuis le début de cette semaine. Tout y est.

Guinéenews : Quel état des lieux, pouvez-vous nous dresser de l’évolution des programmes, trois mois après l’ouverture des classes ?

Dr. Ibrahima Kourouma : Avant de commencer, je voudrais profiter de l’occasion que vous m’offrez pour remercier le gouvernement, les partenaires techniques et financiers qui nous ont permis de réaliser cette rentrée scolaire. On le sait, notre pays traverse une période extrêmement difficile avec l’épidémie de fièvre hémorragique à virus Ebola. Beaucoup de personnes pensaient qu’on n’aurait pas ouvert cette année l’école, pour ne pas dire que beaucoup de personnes souhaitaient qu’il n’y ait pas de rentrée scolaire. Le président de la République et son gouvernement ont insisté pour que les enfants guinéens ne connaissent pas l’année blanche. Ainsi avec l’appui des partenaires, le gouvernement s’est investi pour qu’on arrive à ce résultat qu’il faut saluer. Nous avons travaillé dans un premier temps pour assurer la mise en place d’un programme de formation. D’abord, un premier pool d’enseignants a été formé qui, à son tour a dans second temps assuré la formation de l’ensemble des enseignants sur le territoire national. Ensuite des équipements ont été mobilisés pour éviter que nos enfants, une fois en classe, ne soient contaminés ou ne contaminent pas leurs camarades. En plus du gouvernement, les partenaires techniques et financiers auxquels je rends un vibrant hommage ont largement contribué à l’ouverture de nos écoles. Tous les kits devant permettre aux enfants, enseignants et encadreurs, une fois dans les établissements, d’être dans des conditions qui les mettent à l’abri de toute propagation de la maladie, ont été trouvés. C’est ce qui a fait qu’au niveau de l’ensemble des écoles de notre pays, nous avons pu disposer de kits suffisants qui sécurisent élèves, encadreurs et enseignants. Le gouvernement a décidé de l’ouverture des classes en toute responsabilité. Et je dois avouer que ce ne fut pas facile. Car après l’ouverture des classes, nous avons déploré le fait que 256 écoles étaient fermées à cause des réticences, et 25 étaient placées en quarantaine. Mais tout a fini par rentrer dans l’ordre, grâce sensibilisations effectuées par le personnel de l’éducation et d’autres bonnes volontés.  Même s’il faut regretter que l’école de Lolèn, dans la préfecture de Faranah soit la seule qui n’a pas ouvert ses classes. Au-delà, ce fut une rude bataille dans certaines zones où les populations étaient réticentes à l’arrivée de la Croix Rouge, du personnel de santé qui, naturellement, devaient travailler en faisant en sorte que ces écoles puissent ouvrir. Mais aujourd’hui, je suis heureux de le dire, les écoles fonctionnent correctement. Par la grâce de Dieu et grâce aux efforts consentis par le personnel enseignant, les encadreurs mais aussi par les ministres-parrains à l’échelle du territoire national, toutes nos écoles ont rouvert. Et pour le moment, nous n’avons enregistré aucun cas d’Ebola dans les écoles. Que tout le monde en soit remercié.

Guinéenews : Vous venez d’évoquer le cas singulier de la localité de Lolèn qui n’a pas pu ouvrir. A quoi cette situation est due ?

Dr. Ibrahima Kourouma : L’école de Lolèn n’a pas encore ouvert à cause de la résistance. Quand c’est ainsi, les parents préfèrent envoyer leurs enfants ailleurs où ils peuvent étudier. A Lolèn, il y a eu des émeutes et les gens se sont farouchement opposés à l’arrivée des kits. Et dans des cas comme ceux-là, on ne pouvait en aucun cas ouvrir les écoles si elles ne sont dotées de kits. Nous sommes stricts là-dessus. Et c’est le lieu de souligner qu’au ministère de l’Enseignement Pré-Universitaire, nous avons mis en place un mécanisme de contrôle journalier qui couvre l’ensemble du pays par des points focaux. Dans le dispositif en place, il y a une cellule de communication qui travaille de manière à ce que sur l’ensemble du territoire, tous les jours, matin et soir, nous ayons la situation précise, grâce au 420 DSE (Délégations scolaires de l’Enseignement élémentaire) qui ont, chacune, reçu un numéro-flotte à cet effet. Au ministère, chaque matin, la cellule de communication appelle l’ensemble des DSE pour savoir comment la situation évolue et le soir, nous recoupons avec les mêmes appels auprès des 420 DSE. Nous avons fonctionné de cette façon depuis la rentrée scolaire. Ce qui fait qu’on a un état des lieux précis par rapport à la situation d’Ebola dans nos écoles. On a ainsi la possibilité de savoir, au jour le jour, ce qui se passe. Ce mécanisme nous a souvent permis d’interpeller le ministère de la Santé, les autorités locales et nos responsables éducatifs à la base à travers des informations très précises sur chaque zone. Nous n’avons pas attendu  que les rapports viennent du ministère de la Santé, pour ne pas nous contenter des informations circonscrites à un village, une sous-préfecture, une préfecture. Nous nous sommes attelés à doter chacune des écoles de kits, nous devons donc veiller et nous assurer que toutes les mesures de sécurité sont effectivement respectées. Souvent en tournée, moi-même, je prends soin de me rassurer sur le fonctionnement normal des kits. A Yèndè Millimou dans Kissidougou par exemple, j’ai découvert que les dispositifs mis en place ne fonctionnaient pas correctement. Je me suis vu dans l’obligation de sévir. Du proviseur au DSE en passant par l’encadrement, ils ont tous été sanctionnés et remplacés pour qu’ils servent d’exemple à d’autres.

Quelle est la situation des 256 écoles qui étaient fermées après l’ouverture des classes ?

Elles ont toutes ouvert. Sur ce chiffre, 115 étaient à Forécariah où j’étais moi-même obligé d’aller. J’y ai eu des discussions avec les parents d’élèves, les DSE. Grâce à l’appui du ministre Makanéra, d’importants efforts ont été consentis pour que ces écoles soient rouvertes. Aujourd’hui à Forécariah, toutes les écoles sont ouvertes.

Guinéenews : Grâce à ces mesures de sécurité, les cours se poursuivent normalement, mais est-ce qu’on peut avoir une idée de leur évolution aujourd’hui ?

Dr. Ibrahima Kourouma : Avec les instructions du chef de l’Etat, l’engagement des partenaires, des enseignants mais aussi des élèves et de leurs parents, je suis en mesure de rassurer l’ensemble des Guinéens que l’école fonctionne normalement et que les programmes seront achevés. Cependant, il y a une situation que nous n’expliquons pas assez. Quand nous prenions le système éducatif à notre arrivée aux affaires, nous avions 650 heures de cours annuels. Aujourd’hui, nous avons 1150 heures, avec des programmes qui n’ont pas varié. Si on avait la possibilité de faire l’année scolaire avec 650 heures et on y réussissait à faire les examens, ce n’est  pas quand on est arrivé à 1150 heures avec les mêmes programmes, qu’on ne va pas les achever. Je garantis  que le ministère mettra tout en œuvre pour  que les cours soient donnés régulièrement sans qu’ils ne soient bâclés. Je voudrais aussi profiter pour féliciter et encourager les enseignants. Parce que l’une des choses dont bénéficie l’Enseignement Pré-Universitaire, c’est l’engagement du personnel enseignant qui s’évertue à faire en sorte que cette année qui est une année spéciale, ne connaisse pas de rupture et de difficultés. Aujourd’hui les cours se poursuivent, y compris les dimanches dans certaines écoles grâce aux sacrifices des enseignants. Par rapport à l’avancée des programmes, nous sommes à 40,31 pour cent à l’élémentaire, 39,83 pour cent au secondaire. Ce qui est une performance déjà, car à  la planification, à cette date, on devait être à 37 pour cent à l’élémentaire et à 39 pour cent au secondaire. Cette situation nous permet de dire aux parents d’élèves et à l’ensemble des populations de se rassurer que les cours vont être donnés correctement. Ce n’est pas parce qu’il y a une épidémie ou parce que c’est une année spéciale que nous allons avoir du retard dans l’exécution des programmes. On avait 9 mois de cours, nous sommes à 8 mois pour cette année. C’est vrai qu’on a absorbé un mois mais, ce mois va être rattrapé. Parce que le nombre de volume horaire n’a pas changé. Nous avons travaillé de sorte que les cours soient intenses mais donnés d’une manière correcte.

Guinéenews : A l’épreuve d’Ebola, s’ajoute désormais celle des manifestations politiques pour l’école guinéenne. Est-ce qu’à votre avis, ces manifestations ne constituent pas un autre facteur devant avoir des répercussions sur l’exécution des programmes scolaires ?

Dr. Ibrahima Kourouma : Avant d’aborder cette question, je voudrais d’abord lancer un appel à l’ensemble de la population. L’école, on doit le savoir, est une préoccupation pour le gouvernement et l’ensemble des Guinéens aujourd’hui. Notre école, telle qu’elle est de nos jours, ne doit pas être instrumentalisée. Elle ne peut pas non plus subir des actions pouvant amener  une situation beaucoup plus grave. Il y a certes des ambitions des uns et des autres, mais chacun de nous doit être animé par le souci de sauver notre école. Je lance ici un appel à l’ensemble des acteurs politiques et à des populations pour qu’ils comprennent que notre école doit être à l’abri de tout ce qu’il y a comme éléments pouvant déranger son fonctionnement normal. Il y a eu des manifestations ces dernières semaines, notamment les 13 et 14 avril, puis le 20 avril. Lorsqu’il y a eu des manifestations le 13 avril, 188 écoles ont connu des perturbations sur les 8 milles écoles du pays. Toutes ces écoles sont situées très malheureusement sur l’autoroute Le Prince. Seules trois se trouvaient dans la commune de Matoto. Le lendemain, elles étaient seulement 88 à être touchées. Le 20 avril, nous avons eu 189 écoles perturbées au nombre desquelles, une seule école de Matoto. Il faut que les uns et les autres comprennent que quand il y a manifestations, les enfants qui se trouvent sur l’Axe Hamdallaye-Bambéto-Cosa, restent à la maison alors qu’ils ont besoin d’apprendre et qu’il faut les laisser étudier comme leurs camarades d’ailleurs. Nous devons nous investir tous dans ce sens pour que les élèves guinéens puissent être formés correctement et équitablement. Ces enfants ayant perdu ces différentes journées, vont subir, sauf si les professeurs leur organisent des cours de rattrapage pour compenser ces jours perdus. Ces manifestations, si elles continuent vont perturber la formation d’un groupe d’élèves. Pendant que ces élèves sont empêchés d’étudier, la majeure partie de leurs camarades sont dans les classes pour suivre leurs cours. Nous allons faire des examens au mois d’août et je ne vois aucune autre possibilité pour reporter l’année scolaire. Le dernier et le seul que nous avons, c’est le mois d’août. On ne fera pas deux examens parce que quelques écoles d’une partie du pays ou de la ville de Conakry n’ont pas pu étudier à un moment de l’année. Je voudrais le dire et de vive voix ici et maintenant que cela ne se fera pas. Chacun de nous doit être capable d’agir pour sauver l’école cette année. Déjà le gouvernement, le personnel enseignant et les partenaires techniques et financiers ont fait suffisamment d’efforts, en mettant suffisamment d’investissements pour que les élèves puissent étudier. Il faut que ces perturbations cessent et qu’on ne mette pas en danger l’avenir des élèves. C’est le mois d’août qui est fixé pour les examens, le mois de septembre pour les vacances et en octobre, les élèves devront reprendre le chemin des classes. Je ne vois vraiment pas par quel moyen on pourrait passer pour repousser l’année d’un mois pour qu’on rattrape ce qui est perdu par quelques élèves. Ces perturbations n’arrangent pas la Guinée encore moins les élèves. Bien au contraire, elles créent une situation difficile pour ces enfants qui, malheureusement, ne demandent rien que d’apprendre et entreprendre des actions en vue de contribuer positivement au développement du pays. Acteurs politiques, acteurs de la société civile, chacun doit comprendre que l’école ne doit pas être une victime collatérale des manifestations. Nous devons tous travailler dans ce sens. Nous sommes le seul pays victime de l’épidémie d’Ebola qui a fait la rentrée scolaire. Cela est un acquis. J’ai récemment reçu le Représentant de l’UNICEF qui m’a dit que nous sommes le seul pays à avoir réussi l’ouverture des classes parmi les pays touchés par Ebola et que jusqu’à aujourd’hui, il n’y a aucun problème. Il m’a dit : ‘’j’ai fait le tour et je me suis rendu compte que les dispositions prises sécurisent l’école guinéenne’’. Ces partenaires ne doivent pas être découragés.

Guinéenews : Vous vous apprêtez à faire une tournée à l’intérieur du pays. Pourquoi cette tournée ?

Dr. Ibrahima Kourouma : Depuis que le président Alpha Condé a été élu et que je suis ministre de l’Enseignement Pré-Universitaire, chaque année, j’effectue à chaque trimestre, une grande tournée à l’intérieur du pays. Pour faire l’état des lieux. Je travaille avec les directeurs préfectoraux et les inspecteurs régionaux de l’éducation. Il y a deux types d’inspections qu’on organise au niveau du ministère de l’Enseignement Pré-Universitaire. Une inspection faite par l’Inspection générale et les inspecteurs régionaux, et une autre faite par le ministre lui-même et son cabinet. Chaque année nous faisons ces tournées. Dans le cadre de la tournée que je m’apprête à faire, je vais rencontrer les directeurs préfectoraux ainsi que les inspecteurs régionaux des régions administratives de Mamou et de Labé à Mamou. Nous allons y travailler avec eux. Ensuite nous continuons sur Dabola pour travailler avec les DPE et IRE de la région de Faranah. Puis nous mettrons le cap sur Beyla où nous aurons des séances de travail avec l’ensemble des DPE et IRE de la région de N’Zérékoré. Après, nous serons à Kérouané où nous réunirons les DPE et IRE de la région de Kankan pour arriver après à Boké, recevoir ceux de Kindia et de la région de Boké. Ces rencontres consistent à faire l’état des lieux, savoir si les directives données  par le département et qui tiennent compte de la feuille de route qui nous a été assignée par le gouvernement, sont bien respectées. En somme, il s’agit de voir si les évaluations se font correctement, connaitre les difficultés des DPE et IRE, faire l’état d’avancement des programmes et s’enquérir de l’état dans lequel se trouvent les différentes écoles. Nous travaillons sur tous ces aspects. Parce que je reçois moi-même les DPE qui viennent avec leurs chefs de section pédagogique avec une situation précise. Cette tournée consiste à faire ce travail et il nous permet dès le premier trimestre d’avoir une idée réelle sur l’avancée des programmes et éventuellement procéder à des corrections quand cela est nécessaire. Parce que juste après, nous allons envoyer une copie à chacune des DPE pour leur dire  ce qu’il y a comme dysfonctionnements dans le travail et en matière d’amélioration, dire ce que nous leur apportons. Cela nous permet de suivre le système et nous avons institué cette tradition depuis plus de quatre ans que nous sommes-là. La méthode a deux avantages. Elle met à la fois la pression aussi bien sur les élèves, sur le personnel enseignant que sur les DPE. En agissant ainsi, ces derniers comprennent que leur travail ne se limite pas seulement  à leur niveau, mais c’est le ministère au plus haut niveau qui s’implique pour se rassurer du travail qui est effectué à leur niveau.  Lors de mes tournées, il faut le préciser, moi-même je fais escale dans des écoles pour voir si les cours sont donnés normalement ou bien pour constater s’il y a des problèmes. Ce qui n’a rien à voir avec ma mission. Exactement comme cela s’est passé à Yendê Millimou. Cette méthode nous permet de faire réellement le point et de garder l’école en éveil.  Dès l’instant que chacun sait qu’il peut être contrôlé et sanctionné positivement et négativement, on est obligé de bien faire le travail. J’avoue, pour l’instant que cette méthode nous permet d’avoir de meilleurs résultats et de mettre chacun sur le-qui-vive.

Entretien réalisé par Camara Moro Amara

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Beni Diogo Kouyaté, un jeune diplomate et médiateur…à coeur ouvert ! https://conakryplanete.info/2015/04/27/beni-diogo-kouyate-un-jeune-diplomate-et-mediateura-coeur-ouvert/ https://conakryplanete.info/2015/04/27/beni-diogo-kouyate-un-jeune-diplomate-et-mediateura-coeur-ouvert/#comments Mon, 27 Apr 2015 12:54:08 +0000 http://conakryplanete.info/?p=452 ???????????????????????Beni Diogo Kouyaté, est un jeune diplomate guinéen, qui a été  médiateur dans la crise qui secoue la république centrafricaine. Actuellement, il est le Conseiller Personnel Permanent du premier ministre burkinabé de la Transition, LT Yacouba Isaac Zida dans le cadre d’un vaste chantier de réconciliation nationale et de réformes. Interview à bâtons rompus avec GuinéeTime.

GuinéeTime : M. Kouyaté, vous aviez pris une part active dans la médiation entre les belligérants en République Centrafricaine. Revenez sur cette expérience….

Beni Diogo Kouyaté : J’ai été effectivement désigné médiateur dans Le conflit centrafricain après plusieurs tentatives de nomination d’un médiateur national venant de la RCA même. Ceci  ayant échoué, les belligérants : les Antiballaka et ex Séléka, unanimement, m’ont désigné comme médiateur. Ce qui a été entériné par la présidente de la transition  Cathérine Samba Panza. J’ai assumé cette fonction durant 9 mois…Une chose qui n’a pas été facile du tout.

Quels sont les résultats atteints par vos actions ?

D’abord j’ai essayé de calmer la tension, les touts premiers accords de  cessez-le-feu à Bangui, avant l’arrivée du

Le jeune médiateur entre les belligérants dans la crie centrafricaine

Secrétaire général de l’ONU, Ban-ki Moon. J’ai pu obtenir cela à 48 h de son arrivée…Une toute première rencontre entre les belligérants après plusieurs mois de violences, d’affrontements, de défis lancés et l’échec de la médiation sous-régionale.  Depuis, une lueur d’espoir était née dans cette médiation centrafricaine. Beaucoup d’institutions sous-régionales et même internationales n’avaient pas pu.

En dépit de tout, vous avez fait votre lettre de démission que nous avions vu dans la presse

La démission n’est pas intervenue brusquement…Elle a été motivée par plusieurs raisons personnelles et professionnelles. La présidente Samba Panza n’était  pas d’accord, mais par la suite elle a acceptée. Plus de 9 mois à la tête de cette médiation, après un tour  dans les 4 grandes villes jugées impénétrables par des médiateurs, j’ai vu qu’on voulait  détourner cette médiation  de ses objectifs. Cette crise était militaro-politique  mais d’autres pour des appétits politiciens, l’ont détourné pour en faire une crise confessionnelle, communautaire. Cela a été un premier dérapage.

La médiation centrafricaine est torpillée. Après  l’Accord de Brazzaville signé sous l’égide du médiateur international Denis Sassou Nguesso, il était question d’organiser des commissions régionales de réconciliation. Le pays compte 16 régions administratives.  Aujourd’hui, rien n’a été fait. Un seul  pays, un même peuple, nous avons noté plusieurs chefs de médiation. Nous avions appris sur le terrain que « Beaucoup de médiateurs tuent la médiation ». Au moment où on pensait être seuls sur le terrain, la médiation des centrafricains nous voyaient très clairs parcequ’ils étaient associés à tout. C’est une crise entre centrafricains, tout d’abord. Le destin de la Centrafrique se joue aujourd’hui loin de la Centrafrique. Une médiation se tient à Brazzaville, une autre à Naîrobi au Kenya, loin des centrafricains. Quels seraient alors les résultats capables de constituer une lueur d’espoir pour les centrafricains ?

Vu tout cela, en tant que jeune médiateur, je ne saurai m’associer à cela avec des gens qui ne parlent que de leurs souvenirs, et moi je défends mon avenir. Le peu que j’ai pu apporter est indéniable. Je préfère que les centrafricains retiennent ça de moi.

Vous êtes aussi vu à Ouagadougou depuis la mise en place de la Transition.

Avec Lt Zida, PM de la transition, Burkina

Il y a eu une insurrection au Burkina qui a vu le départ du président Blaise Compaoré. Il y a eu plusieurs médiations dans cette crise. Le peuple burkinabé a été très mâture dans la gestion en un  temps bref de cette crise que beaucoup prévoyaient pour un long moment. Ma venue ici n’est pas fortuite. J’ai reçu un appel  et j’avais une volonté de servir la sous-région et ce beau pays. J’ai été nommé par le premier ministre de la Transition  Yacouba Isaac Zida comme Consultant Personnel Permanent dans le cadre de ses multiples projets de réconciliation et de dialogue national. Nous avions longtemps travaillé par rapport à la mise en place  Commission nationale de réconciliation et des réformes qui est déjà annoncée et dont la mise en place officielle est très prochaine. J’ai été l’émissaire pour déposer, un peu partout en Afrique, les lettres d’invitation aux hautes personnalités.

En Afrique, Karim Wade a été condamné par la Crei à 6 ans d’emprisonnement pour détournement de deniers publics…Quelle analyse en faites-vous ?

Karim est un grand frère que j’ai rencontré à maintes reprises. Macky Sall, dès son arrivée au pouvoir, je l’ai respecté par rapport aux réformes qu’il a engagées. Procès politique ou pas, quoiqu’on dise,, il faut préserver cette unité au Sénégal, une fierté en Afrique. La maturité démocratique du Sénégal est un acquis à préserver. On n’a pas besoin de troubles dans un pays comme le Sénégal. A cause de tout cela, j’exhorte -sachant bien ce qu’est la réalité-le président Macky Sall à grâcier son frère Karim Wade pour préserver l’unité et l’entente des fils au Sénégal.

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Chérif Abdallah, président du GOHA : « l’ambassade des Etats Unis, malgré la présence d’Ebola, continue à soutenir les opérateurs économiques » https://conakryplanete.info/2015/03/24/cherif-abdallah-president-du-goha-lambassade-des-etats-unis-malgre-la-presence-debola-continue-a-soutenir-les-operateurs-economiques/ https://conakryplanete.info/2015/03/24/cherif-abdallah-president-du-goha-lambassade-des-etats-unis-malgre-la-presence-debola-continue-a-soutenir-les-operateurs-economiques/#comments Tue, 24 Mar 2015 13:23:06 +0000 http://conakryplanete.info/?p=346 Chérif2-300x128Le virus Ebola qui affecte le secteur du commerce en Guinée, des problèmes qui entourent les élections à la Chambre de commerce et d’artisanat, mais aussi du refus des autorités chinoises de donner des visas aux femmes d’affaires guinéennes voulant se rendre en Chine… Guineematin.com donne la parole à M. Chérif Abdallah, président du Groupe Organisé des Hommes d’Affaires (GOHA)

Guineematin : Monsieur Cherif Abdallah, bonsoir !

Chérif Abdallah : Bonsoir monsieur Baldé!

Guineematin : Vous pilotez une structure de défense des opérateurs économiques et depuis plusieurs mois, la Guinée connaît une propagation du virus Ebola. Un phénomène qui impacte négativement l’économie du pays. Comment ressentez-vous cette situation ?*

Chérif Abdallah : Ebola est un problème qui est entrain de faire non seulement des victimes, des orphelins dans notre pays, mais aussi  de tuer sérieusement l’économie de notre pays. Beaucoup de gens ne parlent  que du budget national pour dire que l’économie est au ralenti. Ces personnes ne comprennent pas que les opérateurs économiques de tout bord sont entrain de perdre plusieurs millions. Personne donc ne pense à ces opérateurs économiques, parce que les activités du secteur privé, le secteur informel, etc., sont freinées à l’heure actuelle, et c’est extrêmement difficile. Donc, par rapport à ça, nous espérons bien qu’avec l’aide que la Guinée va obtenir, les opérateurs économiques vont avoir beaucoup de facilités dans ce sens. Aujourd’hui, à cause d’Ebola, les opérateurs économiques sont entrain de perdre énormément d’argent. Personne ne prête attention à ce qui se passe parce que depuis l’annonce de la maladie dans le pays, dans le secteur de l’hôtellerie, tout le monde sait que ça ne fonctionne pas. A ce niveau il y a un problème sérieux.
Hormis les hôtels, le commerce à l’intérieur de tous les marchés du pays est nettement au ralenti. Les producteurs de pomme de terre à Timbi Madina par exemple  qui exportaient leurs produits vers le Sénégal, depuis que cette frontière est fermée, ont perdu presque la totalité de ce qu’ils avaient. Vers la Forêt, la plupart de leur production aussi était exportée vers les pays voisins. Voilà un autre problème difficile pour les commerçants de notre pays.

A Conakry, c’est la même situation car il y en a qui venaient de la Sierra Leone, du Liberia et de la Guinée Bissau, et même du Cap vert, parce que beaucoup d’opérateurs venaient des  pays voisins acheter des marchandises au marché de Madina. A l’heure actuelle, ce n’est pas le cas ; personne ne vient. Donc, les opérateurs économiques continuent à payer les frais comme d’habitude, c’est-à-dire les frais de location des
magasins, des impôts et toutes les taxes qui s’en suivent. Personne ne leur fait crédit ( ?) à ce niveau et ils sont entrain de perdre énormément d’argent. Cela fait plusieurs mois déjà et on ne sait pas quand est-ce que cela va finir. A ce niveau, nous espérons que les autorités de notre pays  et la Communauté internationale vont porter une attention toute particulière à cette situation des commerçants, à tous les niveaux. Et cela, c’est tout le monde, y compris moi qui suis entrain de parler. Nos activités sont nettement au ralenti, rien ne marche.

Guineematin : Mais qu’est-ce que votre structure, le GOHA fait concrètement pour
changer la donne ?

Chérif Abdallah : Nous avons engagé des programmes sérieux pour inverser la tendance. Nous avons lancé des campagnes de sensibilisation dans tous les marchés de la République, à commencer par le grand marché de Madina. A l’heure actuelle, nous sommes entrain de faire la sensibilisation porte à porte, en distribuant des kits dans la plupart des centres commerciaux, dans les mosquées et églises de Madina. Nous allons faire la même chose pour les autres marchés de l’intérieur du pays. Et pour cela, nous demandons l’appui de l’Etat pour avoir les kits sanitaires et nous voulons aussi l’appui des bonnes volontés, qu’elles soient de la communauté nationale ou internationale, parce qu’en touchant les marchés, vous avez touché l’ensemble des opérateurs économiques du pays mais aussi l’ensemble des populations du pays, y compris les étrangers vivant parmi nous, parce que tout le monde vit à partir des marchés de Conakry et de l’intérieur. Donc, tout le monde est concerné.

Guineematin : Actuellement vous êtes à l’intérieur du pays, est-ce qu’on peut en connaître les raisons ?

Cherif Abdallah : Effectivement, je suis à l’intérieur du pays pour cette campagne de sensibilisation, porte à porte, mais nous voulons vraiment l’appui des professionnels de la santé dans ce sens. Nous ne sommes pas des professionnels mais nous savons qu’il faut être propre, laver permanemment les mains et avoir un environnement propre. C’est le seul conseil qu’on peut donner aux commerçants en plus des kits qu’on va leur distribuer.

Guineematin : Le GOHA n’existe pas seulement qu’en Guinée. On vous retrouve aussi dans les autres pays également touchés par le virus Ebola. Est-ce qu’il y a des actions envisagées par votre structure dans ces pays, notamment en Sierra Leone et au Libéria ?

Cherif Abdallah : Au-delà de la Guinée, nous souhaitons aussi que le gouvernement nous appuie pour la sensibilisation en Sierra Leone et au Libéria. Il ne faut pas oublier que les 80% des gens qui exercent le commerce dans ces deux pays sont des ressortissants guinéens. Mais, au-delà de cette considération, c’est d’abord une action humanitaire. Parce que tant qu’il restera un seul cas dans ces deux pays, la Guinée ne sera toujours pas à l’abri. Donc, nous devons nous donner la main afin que la maladie soit éradiquée dans nos Etats.

Guinematin : Revenons à la Chambre du commerce, le GOHA dénonce des manquements dans la tenue des élections des représentants. Est-ce qu’on peut en savoir un peu plus les raisons ?*

Cherif Abdallah : Parlant de la Chambre du commerce, c’est un problème extrêmement
difficile. Ce qui s’est passé pendant les élections a été carrément abouti des sélections. Ce n’étaient  pas des élections. Il y a eu le cas de Faranah, de Matoto, de Ratoma. Ce qui est extrêmement difficile pour les commerçants, parce qu’il n’y a pas eu de transparence. Et si on continue dans ce sens, on force la situation pour mettre quelqu’un qui n’est pas élu par les commerçants de quelque bord que ce soit, la Chambre du commerce ne serait pas représentative. Si tel est le cas, ça sera une coquille vide. C’est pourquoi, au GOHA, nous avons dits que puisque nous avons invité l’ensemble des commerçants du pays à se faire recenser pour participer à cette élection, il faut que les élections soient transparentes. Pensez que, nous n’avons été informés qu’il y a une élection pour cette Chambre que 6 jours avant. Donc, c’est une magouille extraordinaire qui a été organisée. Nous n’allons pas accepter cette sélection, et nous demandons à tous les commerçants du pays, à tout le secteur privé de refuser catégoriquement. Nous ne sommes pas d’accord avec cette façon de faire.

Guineematin : Mais il ne s’agit pas seulement de dire que vous n’êtes pas d’accord, il faut aussi faire des propositions de solutions en tant que grande organisation, au moins pour éviter le blocus ?

Chérif Abdallah : Bien sûr, c’est pourquoi nous proposons la reprise intégrale du scrutin ou bien qu’on aille en consensus. Que tout le monde se mette d’accord pour mettre en place un bureau exécutif national derrière lequel  tout le monde se mettra. Nous n’allons pas nous opposer à cela. Mais, s’il n’y a pas de consensus, il n’y a pas d’élections propres, nous dirons non et on va s’imposer. Nous demandons à tous les commerçants du pays de rester mobilisés et débout pour dire niet.  Parce qu’il faut absolument qu’on ait un environnement des affaires bien assaini. Que des hommes valables,  représentatifs et crédibles  soient installés. On ne doit pas s’amuser avec cela. Nous ne demandons pas des hommes qui roulent avec des millions de dollars, mais des hommes crédibles, parce qu’on peut dire que tel est riche, tel autre n’est pas riche, ce n’est pas cela qui intéresse les opérateurs économiques, mais que tu sois crédible. Dans le cas contraire, si on procède au forcing, nous allons refuser et demander aux opérateurs économiques de refuser et de s’imposer.

Guineematin : Autre actualité qui semble vous préoccuper, est bien la présence massive des Chinois dans nos différents marchés mais aussi le ‘’refus’’ de leur ambassade de délivrer les visas aux femmes d’affaires guinéennes. Expliquez-nous cette situation ?

Cherif Abdallah : Par rapport au problème des Chinois en Guinée et de leur ambassade qui refuse de donner les visas systématiquement aux femmes d’affaires guinéennes, il ne faut pas oublier qu’ils sont entrain de tuer en ce moment l’économie des millions de personnes en Guinée, parce que les gens ont pris l’habitude d’aller payer les marchandises dans ce pays. Au moment où je vous parle, l’ambassade de la Chine  refuse que les commerçants obtiennent des visas pour aller acheter des marchandises. C’est ce que nous déplorons et nous demandons  qu’on mette fin à ces pratiques.
Autres choses, quand les gens achètent  en gros en Chine et reviennent en Guinée, les mêmes Chinois aussi viennent ici pour vendre en gros, demi-gros et en détail. C’est ce que nous appelons la concurrence déloyale. Nous demandons aux autorités de notre pays de nous appuyer pour mettre fin à ça parce que je sais, une chose est claire, le gouvernement a intérêt à mettre fin à cette pratique. Les commerçants à tous les niveaux, ont voulu faire des manifestations en allant vers l’ambassade de la Chine. Ils sont venus vers nous à plusieurs reprises, nous les avons canalisés et on leur a demandé de rester tranquilles pour le moment et que nous allons faire une déclaration dans ce sens pour attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale, l’ambassade de la Chine et notre gouvernement. Si  les gens ne sont pas écoutés par après, ils tiendront leur manifestation. Je sais que les 99% des manifestants seront des femmes, parce qu’elles y tiennent fermement. Vous entendez souvent des gens dire que les Chinois sont entrain d’investir en Guinée, d’accord, mais s’ils n’empêchent pas les opérateurs guinéens d’évoluer librement, vous pensez que les immeubles qu’ils sont entrain de faire, les Guinéens aussi ne peuvent pas le faire ?

Nous ne sommes pas contre leurs investissements, mais il ne faut pas qu’il y ait une concurrence déloyale dans le pays. Il y a eu des revendications contre ce genre de pratique au Sénégal et dans plusieurs autres pays africains. La façon dont ils sont entrain de faire, ils coupent carrément l’intérêt de ces femmes qui voyagent. Et, puisque l’Etat  n’a pas un endroit où mettre tous ceux qui évoluent dans le secteur informel, il ne faut pas accepter que quelqu’un d’autre vienne prendre la place des Guinéens. Notre devoir est d’alerter les autorités sur ce domaine.
Guineemation : Votre mot de la fin ?

Mon mot de la fin est de demander à tous les opérateurs économiques de se donner la main pour la sensibilisation sur cette maladie Ebola. Je lance aussi un appel aux commerçants victimes de pillages, pour qu’ils appuient cette campagne de sensibilisation. Je remercie ceux qui sont déjà dans les marchés pour cette sensibilisation et je demande aux autres de leur emboîter le pas. Je remercie surtout l’ambassade des Etats Unis qui, malgré la présence d’Ebola, continue à soutenir les opérateurs économiques de notre pays, en leur octroyant des visas, contrairement aux autres qui ferment leur porte aux Guinéens.

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Mohamed Diaré fait le bilan de santé de notre économie (Interview) https://conakryplanete.info/2015/03/19/mohamed-diare-fait-le-bilan-de-sante-de-notre-economie-interview/ https://conakryplanete.info/2015/03/19/mohamed-diare-fait-le-bilan-de-sante-de-notre-economie-interview/#comments Thu, 19 Mar 2015 00:17:39 +0000 http://conakryplanete.info/?p=302 Mohamed-Diarre-300x248Par ces temps d’ébola, notre économie n’est pas très bien portante, pour ne pas dire, est mal en point. Le ministre de l’Economie et des Finances, M. Mohamed Diaré, le reconnait même s’il utilise des mots plus édulcorés « l’économie se trouve dans une situation difficile »

Écoutez, notre pays, par conséquent, notre économie fait face aujourd’hui à une crise sanitaire qui a des répercussions sur l’ensemble de l’économie. La fièvre Ébola, c’est une question de santé publique, cela a causé beaucoup de pertes en vies humaines, mais à côté de ça, tous les secteurs d’activités de l’économie ainsi que les finances publiques ont été affectés.

Nous avons projeté en début d’année une croissance économique de 4,5 pour cent pour 2014 et un taux de pression fiscale qui avoisinait les 20 pour cent ; un taux d’inflation de 8,5 pour cent  contre 10,5 pour cent en 2013 et aussi un niveau élevé des dépenses d’investissement.

Ce qui s’est passé, c’est qu’avec l’impact de l’épidémie d’Ébola, on a constaté un ralentissement de l’économie vu que certains secteurs sont fortement affectés ; le secteur sanitaire bien sûr, l’agriculture au niveau justement de l’épicentre, la Forêt, il y a aussi le secteur des transports que ce soit maritime ou aérien et même terrestre, il y a le tourisme surtout le segment de hôtellerie…

Il y a aussi les finances publiques. Donc, on a été obligé de baisser le taux de croissance successivement à 3, 5 ; à 2, 4 puis à 1,3 pour cent en 2014. Le taux d’inflation qui était projeté à 8,5 pour cent, on était obligé de l’augmenter d’1 point, donc à 9,5 pour cent. Parce qu’avec le ralentissement des voyages d’affaires et aussi des transferts d’argent qui vont dans le sens du financement des projets, certains projets ont été arrêtés et ça joue une influence un peu négative sur les réserves de change. Donc nous avons été obligés de revoir le taux d’inflation un peu à la hausse d’ici la fin de l’année 2014.

Mais en même temps, nous avons constaté une très forte baisse d’activités que ce soit au niveau de la fiscalité intérieure que de la fiscalité de porte. Donc, nous avons été obligés de revoir les recettes du budget de l’Etat à la baisse. On a été obligés de baisser à près de 837 milliards de GNF, près de 120 millions de dollars, les revenus de l’Etat pour 2014. Au même moment, on a augmenté  les dépenses liées d’abord à la riposte  et à d’autres dépenses récurrentes qui ont permis d’augmenter le volume de dépenses globales de l’Etat en 2014.

Donc, baisse de recettes, augmentation de dépenses, creusement de déficit. Globalement, notre économie se porte un peu bien, parce que nous sommes dans un programme économique et financier avec le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale et nous avons effectué la semaine dernière la  cinquième revue. Sur le plan technique, on s’est rendu compte que tous les objectifs sur le plan quantitatif et structurel en fin juin 2014 ont été  respectés. Les perspectives pour fin décembre sont bonnes, parce que les objectifs indicatifs en fin septembre ont été respectés.

Donc, l’économie se trouve dans une situation difficile, mais nous poursuivons quand même les efforts de stabilisation du cadre macroéconomique, nous poursuivons les efforts de réforme structurelle, nous poursuivons les efforts de développement de certains secteurs prioritaires tels que l’énergie, les mines, l’agriculture, mais aussi des autres secteurs  qui bénéficient des ressources de l’Etat.

Vous avez dit que vous avez baissé les prévisions des recettes et que vous avez augmenté les dépenses, pourtant le citoyen ordinaire pense que vous n’avez pas besoin d’augmenter les dépenses, en tout cas du côté de l’Etat, vu que la lutte contre Ébola est soutenue de dehors, par les partenaires…

C’est l’impression, il y a le concours de tout le monde. Il y a le leadership du chef de l’Etat, le Pr Alpha Condé,  il y a l’accompagnement de la communauté internationale que ce soient les partenaires bilatéraux  ou multilatéraux et aussi les opérateurs économiques privés guinéens et aussi des particuliers guinéens qui ont tous montré leur bonne volonté, leur soutien, en finançant une partie du budget de la riposte. Mais aussi, il y a la participation de l’Etat, des finances publiques. Nous avons mis en place un budget qui s’élevait dans un premier temps à 10 milliards de GNF, mais ensuite nous avons ajouté une valeur de 5 millions de dollars, ce qui a fait donc un peu plus de 35 milliards de GNF.

Donc, effectivement, le fait que la dépense soit augmentée, une partie est supportée par le budget de l’Etat lui-même, l’autre par un accompagnement massif de la communauté internationale que ce soient la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement, l’Union Européenne, les pays développés tels que la France, l’Allemagne, la Chine, l’USAID à travers les États Unis. Je pense que tous les  partenaires ont participé au financement  de cette riposte. 

On a pensé que l’économie ne devrait pas trop souffrir de cette épidémie parce qu’on a eu, si je ne m’abuse, des aides budgétaires notamment celles de la Banque Mondiale, aujourd’hui (25 novembre, NDLR)

Oui, ce n’est pas parce qu’on a l’aide budgétaire que l’économie ne va pas souffrir très fortement. Je pense justement que c’est l’appel que nous avons lancé, l’appel que les autorités ont lancé et la mobilisation de la communauté internationale pour venir en appui aux pays qui sont victimes de cette épidémie. C’est dans ce cadre qu’on a signé une convention de dons et de prêt, d’un appui budgétaire global de 50 millions de dollars avec la Banque Mondiale.

Qu’est ce qui s’est passé ? On a constaté qu’avec l’impact de l’épidémie, il faut des montants pour la riposte, il faut surtout soutenir la réforme et le renforcement du système de santé, mais également il faut un appui budgétaire à l’Etat pour compenser les pertes des recettes et l’augmentation des dépenses. Donc, cela permet effectivement d’atténuer l’effet négatif, les chocs liés à l’impact de la maladie. Si ces appuis ne venaient pas, la situation budgétaire des finances publiques allait être plus grave. 

Souhaitons que cela finisse très vite, et si cela finissait au mois de décembre, comme le souhaite le chef de l’Etat; comment  allez-vous vous y prendre pour relancer l’économie ?

Nous sommes en train de rassurer nos partenaires que les dispositions sont prises, comme le chef de l’Etat l’a dit, pour que l’épidémie puisse être sous contrôle et éradiquée le plus vite que possible à la fin de l’année 2014. Et nous avons des objectifs de croissance pour 2015. Nous voulons que les secteurs qui sont les moteurs du développement, par exemple les mines, que les projets miniers qui sont en cours de préparation et de développement puissent être relancés le plus rapidement possible. Et cela va donner un tonus à l’économie.

Également, nous allons renforcer le soutien au secteur de l’agriculture, pour maintenir la cadence de croissance qu’on a constatée depuis trois ou quatre années au niveau de ce secteur. Nous sommes en train de mettre les bouchées doubles pour améliorer de manière significative la desserte en électricité en 2015, d’abord en améliorant les capacités actuelles et ajoutant à cela la venue de Kaléta sur ce réseau. Donc si on combine tous ces éléments au niveau de l’ensemble de ce secteur, nous pensons que l’économie peut redémarrer rapidement en 2015, pour que nous ayons une croissance plus forte que lors des deux dernières années. 

Vous parlez bien souvent de cette croissance, et pourtant bien avant l’épidémie Ébola, la Guinée a été admise à l’initiative PPTE, vous parliez aussi de croissance ; certains disaient dans la rue que la croissance, ça ne se mange pas, surtout que la pauvreté ne semblait pas reculer…

Je pense que chacun a peut-être raison, mais même si on ne mange pas la croissance, c’est pourtant la croissance, si elle est forte et soutenue, qui peut lutter contre la pauvreté. Parce que quand vous parlez de croissance, vous parlez de création de richesse ; la croissance du produit intérieur brut correspond à la création de richesse au cours d’une année donnée.

Donc, plus vous créez la richesse, plus vous réduisez la pauvreté. Nous, nous nous battons pour plus de création de richesse avec une redistribution à peu près équitable pour l’ensemble de la population. Donc, je crois que ce sont les réformes que nous avons menées  en 2011, 2012 qui nous ont permis d’atteindre le point d’achèvement de l’initiative PPTE qui a été synonyme d’annulation de la dette. Qu’est-ce qu’il faut comprendre dans cette annulation de dette ? Ça vous ouvre bien-sûr la possibilité d’avoir un volant de trésorerie additionnel, parce qu’au lieu de payer la dette, vous vous refinancez vos dépenses d’investissement. Il faut savoir que cette dette devait être remboursée sur une période de 10, 20, 30, 40 ans.

Ce sont les échéances mensuelles, annuelles de ces remboursements de dette qui vont vous permettre de refinancer vos dépenses d’investissement. Quand on dit qu’on a été allégé de 2,3 milliards de dollars de dettes, ça ne veut pas dire que vous allez avoir le bénéfice d’utiliser ces 2,3 milliards au cours d’une année. Non. Le bénéfice est étalé sur 10, 20, 30, 40 ans. Ça nous a permis quand même d’atteindre le point d’achèvement, de payer moins de dettes. Si on avait lhabitude de payer 150 millions de dollars par an, on ne paye que  60, 65 millions de dollars. Donc, la différence, c’est ce qu’on a utilisé pour accroitre le volume de dépenses d’investissements. 

Vous parlez plus de la dette extérieure que de la dette intérieure. Cependant, on pense que c’est ce qui peut créer de la richesse, de l’emploi au niveau des populations…

On ne parle pas seulement de la dette extérieure, on parle aussi de la dette intérieure. Mais vous avez raison, la dette intérieure, qu’est-ce qu’on a fait ? C’était en deux catégories. La première, c’étaient les contrats qui ont été gelés sur la période 2009, 2010 qui ont fait l’objet de dégel pour certains et d’autres ont été purement et simplement annulés. Vous savez, les procédures de passations n’ont pas été respectées. Donc, nous avons dégelé certains marchés et nous les avons renvoyés  au niveau des départements ministériels, en leur donnant la possibilité d’exécuter comme priorité dans leur budget les contrats qui ont été dégelés.

Certains ont déjà commencé à exploiter ces contrats. L’autre catégorie, ce sont  d’autres dettes qui ont été contractées aussi. Certaines par suite de non-respect de procédures malheureusement et d’autres par suite de conflits, de dommages causés par l’Etat. Donc l’Etat est condamné et on lui demande d’y faire face. Nous avons un  stock important. Mais qu’est-ce qu’on a dit en 2011, 2012 ? C’est qu’il fallait procéder à un audit de cette dette intérieure. Il y a eu un premier appel d’offres qui a été infructueux et aujourd’hui, nous sommes presque à la fin du processus d’appel d’offres.

On a retenu un cabinet et je vais d’ailleurs donner un avis de non-objection à l’AFD qui a organisé cet appel d’offres et qui d’ailleurs va financer le cabinet qui a été retenu pour auditer cette dette intérieure. Je pense que nous avons un délai très court pour que le cabinet puisse nous dire ‘’oui, nous avons regardé votre dette intérieure, nous avons retenu 1, 10, 15 pour cent’’. Ça dépend de ce que le cabinet va nous proposer. Et ensuite, au vu du volume d’acceptation de ce cabinet d’audit, nous allons essayer de rembourser au fur et à mesure ces dettes. 

Est-ce qu’on a déjà eu une idée chiffrée de cette dette ?

Non malheureusement, j’attends la fin de l’audit. 

Je me rappelle une fois que le chef de l’Etat disait que le ministère des Finances était une sorte de Bastille. Est-ce qu’on peut dire que vous, vous avez cassé les portes de cette Bastille ?

Ce que je sais, c’est que nous avons essayé de raccourcir certaines procédures de soumissions de marchés, de passation de marchés, d’exécution de la dépense, de gestion de la trésorerie. Je crois que le ministère des Finances peut souffrir de la lenteur et aussi de certaines insuffisances qui sont créées ailleurs. Que ce soit au niveau des entreprises, des opérateurs, également au niveau de certains services publics de l’Etat. Comme il est en aval, ce qui se passe en amont n’est pas souvent visible. Les dernières opérations qui sont visibles et qui sont imputées au ministère, si je prends l’exemple du payement d’une redevance ou de quelque chose comme ça, le dossier doit être monté par un ministère. Le ministère devrait le faire, il y a trois mois de cela, mais il ne le fait pas et trois mois après, l’échéance de payement arrive, il y a précipitation et le dossier est traité et envoyé au ministère des Finances après les trois mois. Et comme nous sommes dans un cas de délai, dès qu’il y a deux, trois jours  au ministère des Finances, on pense que c’est le ministère des Finances qui a retardé le dossier depuis trois mois. Nous avons essayé d’identifier tous ces goulots et commencé à y mettre fin petit à petit. 

Vous avez un rôle transversal au niveau de tous ces ministères, mais est-ce qu’ils le comprennent vraiment, est ce qu’ils vous associent ?

Absolument, et on tient beaucoup de réunions sectorielles avec  les ministères. Je pense qu’il y a une bonne compréhension entre nous et les départements ministériels. Je pense que c’est ensemble que nous agissons. 

On a comme l’impression que les recettes minières vous échappent?

Pas du tout. Les recettes minières ne nous échappent pas. Les comptes du Trésor en font foi et aussi le volume encaissé depuis le début de l’année en fait foi. Non, les recettes minières ne nous échappent pas. 

On a un gap sur ce plan, parce qu’on sait que depuis  près de deux ans, l’usine de Fria est fermée. Est-ce que vous avez un plan de relance pour cette usine? 

Je pense que dans le plan d’action du ministère des Mines, il y a plusieurs actions à mettre en œuvre. Que ce soit la reprise de Friguia ou les autres grands projets. Je ne peux pas m’aventurer sur cette question, mais je sais que le ministère  des Mines s’attelle à ce qu’il y ait une solution au niveau de l’usine de Fria. 

Là, on parle de l’argent et qui parle d’argent parle du ministère des Finances, l’usine est fermée, on a plus de taxes, c’est un autre côté de la croissance qui est touché….

Oui bien-sûr, le fait que Fria ne produit plus joue sur la croissance. Mais je crois qu’au-delà de la croissance, il faut sauver cette entité pour que nous puissions sauver les emplois des Guinéens. Parce que le but ultime, c’est la réduction de la pauvreté et on ne peut pas réduire cette pauvreté en créant beaucoup de chômeurs. Donc, pour nous, il faut d’abord sauver les emplois des uns et des autres et puis voir comment  renflouer les caisses de l’Etat. 

On a Ébola, le cours des matières premières dégringole, il y a d’autres problèmes encore. Est-ce qu’avec tout ça, vous êtes optimiste pour notre économie?

Oui, il faut être optimiste. Vous savez sans espoir, il n’y a pas de vie. 

Oui, mais sur quoi est basé votre optimisme ?

Mon optimisme se base sur la fin d’Ébola. Nous sommes en train de mettre tout en œuvre pour que cette épidémie s’arrête en début d’année 2015. Donc, il y a déjà un espoir parce que la communauté internationale nous assiste et le chef de l’Etat est déterminé pour que toutes les mesures soient prises afin que l’épidémie s’arrête. Ensuite, nous avons beaucoup de programmes de développement que nous avons sous la main, que ce soit au niveau du secteur de l’énergie, de l’agriculture ou des grands projets miniers, mais aussi dans d’autres secteurs. Et avec l’amélioration du climat des affaires, on sait qu’il y a des réformes au niveau de la justice qui avancent, le Conseil Supérieur de la Magistrature est déjà mis en place, les réformes au niveau du secteur de la sécurité et de la défense ont porté leurs fruits, ça avance. Nous avons gagné plus de 5 points dans le classement Doing Business. Je pense qu’on peut garder espoir. Dès  que nous allons stopper Ébola, l’économie va repartir de plus fort, inch Allah. 

 

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«Zéro cas» Ebola, objectif de la nouvelle directrice de l’OMS pour l’Afrique https://conakryplanete.info/2015/02/23/zero-cas-ebola-objectif-de-la-nouvelle-directrice-de-loms-pour-lafrique/ https://conakryplanete.info/2015/02/23/zero-cas-ebola-objectif-de-la-nouvelle-directrice-de-loms-pour-lafrique/#comments Mon, 23 Feb 2015 12:06:39 +0000 http://conakryplanete.info/?p=67

rfiCe 1er février, Matshidiso Moeti prend ses fonctions au poste de directeur régional de l’OMS pour l’Afrique. Lors du discours qui a suivi sa nomination, le Dr Moeti, de la République du Botswana, s’est engagée prioritairement à l’éradication de l’épidémie de maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest. L’objectif de «zéro cas» sera accompagné d’un programme de redressement des systèmes de santé sur le continent.

 Votre priorité est d’éradiquer le virus Ebola…

Docteur Matshidiso Moeti : L’objectif, c’est de vraiment diminuer le nombre de cas, couper la transmission de ce virus et arriver à contourner l’épidémie. Si c’est possible – nous verrons bien – aller au « zéro cas », mais nous allons faire de notre mieux pour arriver à aller vers le moins de cas possible.

Je crois qu’il y a des signes positifs en ce moment, dans les trois pays. Mais il faut reconnaître que nous devons maintenant intensifier la surveillance de tous les malades et le suivi de tous les contacts, vraiment pour vérifier qu’il n’y a pas de cas cachés et qu’il n’y aura pas de surprises. Donc, c’est ça qu’il faut améliorer.

Je crois que nous avons des équipes épidémiologies, il y a des gens qui suivent les malades. Les travailleurs de l’OMS travaillent avec leurs collègues localement recrutés et le réseau de personnel envoyé par l’Union africaine. Mais nous devons nous assurer que nous avons assez d’épidémiologistes, des gens pour faire le suivi de contact, et puis des « scientifiques sociaux » qui peuvent entamer un dialogue effectif avec les communautaires pour qu’eux aussi, ils travaillent avec nous, pour s’assurer aussi que nous avons tous les cas et tous les contacts.

Car il n’y a pas que les structures sanitaires à améliorer, mais aussi retrouver un nombre de personnels ; chercheurs, mais aussi médecins, infirmiers, pour arriver à contrecarrer cette épidémie...

Oui, absolument, dans le court terme, je crois que ça concerne la mobilisation comme ça a été déjà fait, de travailler dans la santé dans les pays et aussi la formation et aussi d’amener des experts qui viennent d’autres pays. Et puis après – parce que ces pays ont malheureusement perdu beaucoup d’infirmiers, beaucoup de médecins – il faut les aider aussi à améliorer leur situation de ressources humaines pour la santé, de façon générale. Ils avaient déjà des problèmes, mais je crois que la situation s’est dégradée à cause de cette épidémie.

Docteur Moeti, d’autres sujets de santé vous préoccupent ; la mortalité maternelle et infantile par exemple, le sida bien sûr, et la tuberculose. Les maladies négligées sont également à combattre ?

Absolument. Malheureusement, notre région a un lourd fardeau de maladies transmissibles et non transmissibles qui sont en train d’augmenter. Donc, je crois que nous avons travaillé dans le cadre des objectifs du millénaire où il y avait un certain niveau de progrès dans les pays africains. Il faut continuer notre appui à nos pays travaillant avec d’autres partenaires, pour qu’il y ait une accélération concernant par exemple la baisse de la mortalité infantile. Je crois que là il y avait vraiment beaucoup de progrès concernant aussi le programme comme la vaccination des enfants, etc.

Mais nous allons – et je vais – travailler avec mon collègue pour que nous arrivions à intersaisir notre appui. Parce que nous sommes arrivés finalement à l’année 2015, et là nous allons voir quels étaient les progrès, quelles sont les lacunes, et comment on doit travailler avec les pays pour continuer et accélérer, si possible, les progrès.

Oui, car il semble que sur le terrain, la baisse de certaines pathologies se vérifie – on le voit avec la maladie à virus Ebola – le nombre de cas baisse, mais la maladie ou l’épidémie perdure. Cela veut dire qu’en fait le continent africain a peut-être aujourd’hui besoin d’un fort soutien pour la pérennisation de ces luttes ?

C’est ça. Oui, c’est exactement ça. Et j’espère bien… Vous savez peut-être qu’il y avait une séance spéciale du Conseil exécutif de l’OMS le dimanche passé, qui a adopté une résolution concernant justement ça : comment améliorer le système d’aides préparées pour confronter ce genre de maladie dans tous nos pays. Cela veut dire que les pays eux-mêmes doivent investir un peu plus dans ce système de préparation. Mais nous espérons vraiment qu’il y aura aussi la solidarité internationale, de façon continue et pérennisée. Parce que ça ne se passe pas très vite pour que le système s’améliore. Mais j’espère bien que cette fois-ci, le Comité international va accompagner nos pays jusqu’à ce qu’ils arrivent à améliorer leur système.

Avec la Rfi

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