Le voyage du président ivoirien au Burkina s’inscrit dans un contexte très particulier. En effet, deux affaires donnent un aspect décisif à ce voyage.
La première concerne les présumés conversations téléphoniques entre le Président de l’Assemblée Nationale ivoirien, Guillaume Soro et l’ex-ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, Djibril Bassolé. Ceux auraient soutenu le putsch manqué du 16 septembre dernier perpétré par l’ex- Régiment de la sécurité présidentielle (RSP), sous la direction de Gilbert Diendéré, actuellement en détention.
La seconde concerne Blaise Compaoré en exil en Côte d’Ivoire depuis sa chute du pouvoir. L’ancien Président du Burkina Faso est visé par un mandat d’arrêt international dans le cadre de l’affaire Thomas Sankara.
Ces deux sujets brûlants seront incontestablement au menu des discussions entre le Président Ouattara et Roch Kaboré, président élu du Burkina Faso.
En ce qui concerne le premier dossier, le Président Ivoirien avait annoncé qu’il prendrait lui-même le dossier en main et qu’il discuterait avec les nouvelles autorités burkinabè.
S’agissant du second, la situation est un peu plus complexe. En effet, la justice militaire burkinabè a transmis à la Côte d’Ivoire une demande d’extradition de Blaise Compaoré. L’ancien président déchu est donc sous le coup d’un mandat d’arrêt international. Ce mandat a été a été notifié à Interpol [conformément aux usages] et a été transmis également par le canal diplomatique via le ministère des Affaires étrangères du Burkina Faso.
Les autorités ivoiriennes peuvent-elles refuser d’extrader Blaise COmpaoré ? Quel argument évoqueraient-t-elle pour convaincre les nouvelles autorités burkinabè ?
Affaire à suivre…
K.O.