Une délégation de la Cédéao basée à Abuja, doit se rendre mercredi au Niger pour les préparatifs de l’élection présidentielle, dont le premier tour couplé à des législatives est programmé le 21 février 2016.
Cette délégation sera conduite par le général Abdulsalami Abubakar, ex-chef d’Etat du Nigéria, qui avait déjà été médiateur dans la crise politique au Niger en 2009 ayant débouché sur un putsch militaire un an plus tard.
L’opposition « constate avec étonnement » la présence au sein de cette délégation « d’un supposé expert électoral en la personne de Bakary Fofana », indique un communiqué signé par Seïni Oumarou, le chef de file de l’opposition nigérienne et lu sur des radios et télévisions locales.
Dans ce communiqué, l’opposition « désapprouve et condamne le choix » de Bakary Fofana, qui « n’a pas pu organiser des élections apaisées en Guinée ».
En Guinée, les derniers scrutins « se sont caractérisés par des manipulations grossières » avec « le blocage des élections locales » et « des manifestations meurtrières de protestations », dénonce le communiqué.
Le Niger a « besoin d’une expertise » pour tenir des élections « transparentes justes et apaisées », mais elle doit « inspirer la confiance de toutes les partis prenantes », soutien le communiqué.
Le climat politique est tendu depuis deux ans au Niger, où les opposants accusent le président Issoufou de provoquer des scissions au sein de leurs formations pour assurer sa réélection.
En août, l’opposition avait rejeté le calendrier fixé par la commission électorale, dénonçant une absence de « consensus » et réclame . Elle avait auparavant critiqué la cour constitutionnelle, qui valide les candidatures et les résultats des élections, pour son « allégeance » au président.
L’ONU a appelé à la tenue d’élections « apaisées et crédibles » pour garantir la « stabilité » du pays qui fait notamment face à des attaques des islamistes de Boko Haram dans le sud et à la menace des groupes jihadistes à ses frontières malienne et libyenne.
AFP